• ACCROUPI

    LES MOUTIERS-HUBERT – LA CHAPELLE-HAUTE-GRUE :

    “ Dans l'ancienne église des Moutiers-Hubert, détruite au cours de la bataille de Normandie en 1944, on invoquait saint Accroupi. Il y avait sa statue. Quelle statue ? Le chanoine Simon, alors curé de Montreuil-en-Auge, me le fit savoir : “ Ce qui servait de statue était le reste d'un groupe de la Trinité. Le Père, coiffé de la tiare était assis, tenant devant lui le Fils crucifié que surmontait colombe du Saint-Esprit ”. Or le Christ et le Saint-Esprit avait disparu, il ne restait que Dieu le Père en position assise. “ Les villageois, ajoutait le chanoine Simon, ne surent pas le replacer dans son contexte iconographique primitif. Pour eux ce saint inconnu qui se présentait accroupi était tout indiqué pour guérir les enfants noués. Ils le placèrent dans une niche près de l'autel et prirent l'habitude de l'invoquer sous le vocable du saint “ accroupi ”.

    Or il y a non loin de là un autre saint Accroupi, qui n'est pas davantage un saint Agapit au nom déformé, comme on l'a cru. Il s'agit de l'église de La Chapelle-Haute-Grue, dans le canton de Livarot, à 10 kilomètres environ des Moutiers-Hubert. Ici ce fut un ancien saint Sébastien, n'ayant plus ni bras ni jambes, qui fit l'affaire. M. Jean Brunat, qui me communiqua le renseignement voici quelques années, avait vu lui-même ce saint insolite, lequel termina sa carrière de guérisseur le jour où le desservant fit réparer son saint Sébastien et lui rendit sa véritable identité. ”

    in Le culte populaire et l’iconographie des saints en Normandie - Etude générale - par le Dr Jean Fournée - Société Parisienne d’Histoire et d’Archéologie Normandes, N° spécial des cahiers Léopold Delisle, 1973.

     

    « Calvados : Les Moutiers-Hubert (http://www.mythofrancaise.asso.fr/3_nouvel/34repert.html)

    « En 1953, Roger Vaultier et Jean Fournée parlent d'un saint " Accroupi " dans les termes suivants : " Nous avons cru bon d'écarter des personnages purement imaginaires, tel l'amusant " Saint Accroupi " invoqué naguère dans la vieille église des Moutiers-Huberts (Calvados), aujourd'hui complètement détruite par les bombes. M. le chanoine Simon, l'érudit curé de Montreuil-en-Auge, pense " que ce nom est une déformation de celui de saint Agapit ". Est-ce bien certain ? N'est-ce pas plutôt la posture de la statue qui a valu à celui qu'elle représente cette épithète [...] ". Et tous deux d'ajouter que la statue en question était en fait un fragment de Trinité (seul le Père subsistait) déterré à une date indéterminée dans le cimetière paroissial. Ce saint était censé guérir les enfants noués. Vaultier et Founée ne se trompent guère dans leur interprétation de ce " saint ". La statue a en effet été retrouvée. Il s'agit en fait d'un saint Sébastien mutilé, aux jambes brisées sous les genoux, et posée telle quelle, sans aucune réparation. » 

    biblio : Roger Vaultier et Jean Fournée, Enquête sur les saints protecteurs et guérisseurs de l'enfance en Normandie, 1953, Paris, Société Parisienne d'Histoire et d'Archéologie Normandes, p. 3 ; communication orale : Jack Maneuvrier, ancien président de la Société historique de Lisieux. » 

     

    http://lesmoutiershubert.voila.net/m3s2.html 

    « Un saint qui cause bien du souci : Saint Accroupi.  

    Saint-Accroupi :   

    Saint Accroupi était, et encore, vénéré par les paroissiens des Moutiers-Hubert. L'église, et plus précisément sa représentation sculptée, était devenue un lieu de pèlerinage pour implorer la guérison des enfants qui ne pouvaient marcher. Dans certaines paroisses, Saint Accroupi était censé pouvoir soigner les hémorroïdes, si on lui faisait baiser la partie malade. 

    Abordons tout d'abord les différentes versions concernant ce saint Accroupi, c'est à dire son emplacement dans l'église ou sa représentation cultuelle. 

    Une première version affirme que la statue représentant ce saint était une Trinité de pierre. Le temps ayant fait son œuvre, cette Trinité se trouva fortement usée et mutilée. Le Fils et le Saint-Esprit avaient disparue depuis de longues décennies et il ne restait de cette ouvre que Dieu le Père en position assise.  

    Du fait cette position, les paroissiens crurent en une représentation d'un saint qu'ils ne tardèrent pas à nommer Saint-Accroupi. Ils le vénérèrent et l'évoquèrent pieusement, lui attribuant les mêmes facultés de guérisons que Saint Léonard, lui aussi fortement implanté dans le diocèse de Lisieux.  

    Saint-Accroupi n'est pas répertorié par l'église, mais rien ne vous empêche de le fêter, comme Saint Glin-Glin, à la Toussaint, après tout, c'est un saint qui a encore ses fidèles, même dans le milieu universitaire.  

    Une autre version affirme, elle, que Saint-Accroupi, le véritable ( sic) était située à gauche, dans le chœur de l'ancienne église des Moutiers-Hubert.  

    Dans une troisième version, les paroissiens voyaient en cette statue l'image de saint Agapit que la tradition aurait appelé, pour une raison obscure, Saint-Accroupi.  

    Et enfin, une dernière version affirme enfin que c'est la Trinité mutilée qui fut prise, dans un premier temps, pour saint Agapit, puis, aux fils des temps, pour saint Accroupi. 

    Mais qui est donc ce saint-Accroupi qui semble vouloir provoquer des passions chez nos spécialistes au point que certains lui attribue l'implantation du christianisme, parfois avec des argumentations aussi douteuses qu'obscure, non seulement au Moutiers-Hubert, mais aussi dans la région Lexovienne, c'est à dire toute la partie du Pays d'Auge qui dépendait du diocèse de Lisieux ?  

    Pour y voir un peu plus clair, nous nous sommes penché sur les différentes thèses infirmant ou confirmant son existence. Mais avant toute chose, il nous faut voir s'il existe d'autres saints aussi polémiques en Normandie.  

    Préambule entre légende et tradition : 

    Qui court aux misères, court à la bière dit un proverbe normand. Ceci explique peut-être la richesse et la multitude de saints guérisseurs qui étaient vénéré dans nos campagnes. 

    Le Bas-normand, comme tout autre habitant des provinces de France, il ne faut pas se leurrer, avait une grande peur des maladies, qu'apportaient la misère et la famine, et qui se terminait souvent par la mort. Celui qui en avait les moyens financiers faisait appel au fratrès (barbier), qui faisait aussi office de médecin ou à l'ossier, communément appelé l' r'bouteux.  

    Moins riche ou, le plus souvent, tout simplement pauvre, le Bas-normand faisait appel à un saint guérisseur de sa paroisse. Mais il avait autant de chance de guérir par la prière qu'en rendant visite au barbier ou au sorcier. L'église, qui trouvait là un bon moyen de remplir ses caisses, se garda bien de contrarier ses ouailles dans ces croyances irrationnelles, s 'apparentant plus souvent à une pratique païenne que religieuse. 

    On peut classer le saint imaginaire en trois catégories :  

    1) Le saint issu de l'humeur frondeuse ou goguenarde du « petit peuple ». 

    2) Le saint dont le paroissien ignorait son nom et qui fut « canonisé » d'un nom fantaisiste  

    3) Le saint guérisseur souvent vénéré par tradition, sans qu'on sache trop pourquoi. 

    1 : Les saints facétieux : 

    Saint-Boute-en-Train : Surtout dans les régions maritimes, le marin fêtait ses derniers jours à terre en louant ce saint plus souvent dans les cabarets qu'à l'église. 

    Saint Chopin : (Sainte Chopine ou Sainte Chopinette, selon les endroits) Il était le patron des buveurs et était certainement le saint le plus vénéré des hommes dans toute la Normandie. 

    Saint Foutre : Voir saint Ildefonse.  

    Saint Lâche : Saint patron de la Société des paresseux de Caen, société qui existait aussi à Rouen. Saint Lâche était honoré par les fainéants. 

    Saint Longis : Dans la même catégorie que saint Lâche, les personnes lentes n'étaient pas oubliées avec ce saint. Longis est le  synonyme normand de lambin. 

    Saint Ildéfonse : Volontairement scabreux, ce saint, appelé aussi Saint Foutre, était vénéré principalement à Percy-en-Eure. Il était censé de procurer de vigoureuses érections et, accessoirement, les joies de la maternité pour la femme. entre autres. 

     Saint Foutin : Tout aussi trivial, ce saint garantissait à coup sûr une progéniture ou du plaisir pour les couples. Pour cela, les jeunes mariés offraient, comme dans la commune d' Almenesches dans l'Orne, un débris quelconque de leur toilette intime du lendemain de nuit de noces, de préférence. 

    Saint Va (par qui la mort arrive) et Saint Vient (par qui la guérison parvient) : Pour terminer cette  liste non exhaustive des saints facétieux, saint Va et saint Vient avaient un véritable pèlerinage en la chapelle de la Chaussonnière, à Saint-Martin-des-Champs, à environ trois kilomètres d'Avranches dans la Manche. On priait ces saints pour les maladies sans remèdes humains dans l'espoir d'une guérison miraculeuse ou d'une pieuse mort. 

    2 : Les saints « canonisés » par ignorance ou/et le plus souvent par sottise :  

    Sainte Echelle : Dans certaines de nos régions, les maçons normands ont pris pour patronne Sainte Echelle. Elle était fêtée le quarantième jour après Pâques. Son nom était issu du sens employé, que très rarement, du mot échelle (1), c'est à dire escalade. 

    Cette Sainte escalade représentait la monté du Christ au ciel, le mot Ascension, emprunté au latin ecclésiastique, était trop savant pour le petit peuple. Sainte Echelle avait sa fête principalement à Octeville, dans les environs de Cherbourg. Cette fête a disparue au milieu du XVIIIe siècle. 

    Saint Avantour : Il doit son nom principalement aux paroissiens de Saint-Lô. La présence de ce qui semblait être un vautour auprès d'un saint lui valu son nom : Il s'agissait en fait d'un Saint-Jean l'Evangéliste et de son aigle qui lui est traditionnellement donné comme attribut. De pareilles méprises sont innombrables dans le pays d'Auge. 

    Saint Osvin : Connu par les bergers, il avait dans l'Orne sa chapelle entre Avranches et Sées. On fallait impérativement venir prier le Bon Pasteur avec un mouton.  

    3 : Les saints guérisseurs tout aussi farfelue :  

    Quand il n'existait pas un saint guérisseur dans la paroisse, l'imagination du peuple se chargeait de transformer le culte d'un saint en superstition. C'est ainsi qu'un nombre incroyable de saints guérisseurs ont été créés uniquement pour l'invocation d'une maladie spécifique, qu'elle soit humaine ou animale : 

    Saint Riflard : Il n'a rien à voir avec l'outil du charpentier, et encore moins avec le mot argotique désignant un parapluie (2). Ce saint était invoqué pour les enfants atteint de la rifle (maladie de la peau provoquant des rougeurs). 

    Sainte Marche : Elle était invoquée dans nos régions pour assurer la marche rapide des enfants. Il s'agit là probablement d'une altération linguistique, puisque, généralement, les gens priaient devant Sainte Marthe pour le même vou.  

    Saint Vimer : Dans certaines régions du Pays d'Auge, on invoquait ce saint pour obtenir la guérison des coliques ou la disparition des vers chez l'enfant. Dans ce cas, il s'agissait souvent de Saint Mammès, souvent représenté se tenant les entrailles. (Saint Mammès fut éventré par des bêtes féroces dans un aréne en 275 et on l'invoquait pour les maux de ventre).  

    A la recherche de saint-Accroupi :  

    Ce saint était vénéré généralement dans des lieux forestiers le plus souvent isolés comme à Plasnes dans l'Eure, à une quarantaine de kilomètres des Moutiers-Hubert ou encore à La Chapelle-Haute-Grue, dans le Pays de Livarot.  

    Même si on ne peut dater son apparition, Saint Accroupi reste donc un saint imaginaire très localisé et spécifique à une région bien délimité. Pourtant, la vénération de ce saint semble avoir exister aussi  dans d'autres régions de France.  

    C'est ainsi qu'il était vénéré un Saint-Accroupi à Clamecy, dans la Nièvre.  

    Quelques historiens bourguignons avancent la même hypothèse tendancieuse d'une détérioration linguistique. Mais cela ne concernerait pas saint Agapet, mais d'un saint nommé Eutrope, que l'on fête le 30 avril. Eutrope fut apôtre de la Saintonge, ancienne province de l'ouest de la France, constituant le sud de l'actuelle Charente-Maritime, qui fut réunie à la Couronne de France en 1375.   

    Eutrope est souvent représenté avec en habit d'évêque avec sa mitre et sa crosse. Saint Eutrope était invoqué pour la guérison des enfants et pour l'hydropisie. Saint Eutrope était vénéré en Normandie aussi bien dans la Manche (La Godefroy) que dans le Calvados (Bénouville).  

    Il est probable que le culte de Saint-Accroupi, vénéré en une statue détériorée elle aussi, est venu en ce coin (magnifique) de Bourgogne vers le XIV ou XVe siècle, de Normandie. A cet époque , beaucoup de Normand issus du Pays d'Auges avait autant de terres en Bourgogne qu'en Normandie, comme les Montgomery de Sainte-Foy (dont le plus célébre est le régicide Gabriel de Montgomery) ou Guillaume de Hautemer de Fervaques, communes du pays de Livarot. Cette hypothèse est aussi plausible, pour ne pas dire plus,  que celle linguistique de saint Eutrope. 

    C'est aussi probablement par l'implantation de Normands en Bretagne qu'une Sainte Trinité était vénérée sous ce nom à Béganne, dans le Morbihan à 30 km de Vannes. Les Montgomery, cités plus haut, disposés aussi de terre dans cette région.  

    Signalons enfin une  rue Saint Accroupi  à Compiègne, dans l'Oise, région de la Picardie où l'interférence culturelle avec la Normandie n'est plus à prouver ni à établir. 

     Saint Accroupi  : Les différentes hypothèses :  

    Selon une récente étude de J.Merceron (3), le culte de Saint-Agapit était, au VIe siècle, présent dans le triangle Lisieux, Gacé et Saint-Pierre-sur-Dives. Monsieur Merceron développe la thèse que Saint Agapit ne serait autre que Saint Accroupi dont la présence était, toujours selon J.Merceron, dans un grand nombre de paroisse de ce triangle. Il est vrai que le culte et la vénération de Saint Accroupi ont perduré au Moutiers-Hubert jusqu'à la fin du XIXe siècle. Mais ce fut l'une des rares, pour ne pas dire la seule. 

    Ce qui est gênant dans cette hypothèse, c'est d'assimiler Saint Agapit à Saint Accroupi du fait que l'on a du mal à déterminer  phonétiquement le passage d' « Agapit » en cette appellation « accroupi », même si le verbe s'accroupir apparaît au milieu du XIIIe siècle.  

    En étudiant les nombreux travaux de Charles Joret,  de Guerlin de Guer et autres philologues, on ne trouve pas dans les différents parlers normands tributaires du normando-picard (que l'on appelle la ligne Joret) et dont dépend notre triangle, une aussi grande déformation linguistique.  

    Au pire, la syllabe «GA», qui donne en normando-picard la syllabe «VA» (on disait varou pour garou), Agapit aurait donc vraisemblablement donné Avapit. Mais cette déformation serait étonnante dans notre région puisqu'on retrouve la syllabe « aga », comme dans le verbe agacher (agacer) par exemple.  

    Le passage en «Aga» est donc difficilement compréhensible en «Accrou», même en cherchant du coté de la langue scandinave (gade, grade, mots qui désignent la groseille à grappe dans la région de Lisieux, sont issus de l'étymon scandinave «gaddr» : Epine). 

    Le verbe même « accroupir » n'est apparu dans le vocabulaire de la langue française qu'au XIIIe siècle, issu du suffixe latin « a » et de « croupe », apparu dans un texte la première fois dans un texte en 1080 et issu du francique « kruppa ». D'où l'improbabilité d'un saint Accroupi au VIe siècle sous ce vocable. 

     

    Pour de nombreux érudits, plus pragmatiques, saint Accroupi doit son vocable en raison de la position de sa représentation, à l'image du saint Accroupi de la Chapelle-Haute-Grue, qui se révéla être en fait un saint Sébastien mutilé de ses bras et de ses jambes, qui donnait l'impression aux paroissiens que ce saint était assis sur ses talons.  

    Un curé de Montreuil-en-Auge se posait, sagement, à peu prés la même question au XIXe siècle au sujet du culte de saint Accroupi aux Moutiers-Hubert :  

    « Est-ce bien certain que son nom soit une déformation de Saint Agapit ? N'est-ce pas plutôt la posture de la statue qui a valu à celui qu'elle représente cette épithète ? » 

     Il ajoute que cette statue, qu'il suppose être les vestiges d'une Trinité à qui il ne restait plus que le Père, fut retrouvée dans le cimetière, à une date qu'il ne détermine malheureusement pas.  

    Nous savons qu'il était d'usage autrefois d'enterrer les effigies des saints et autres ouvres cultuelles, comme se fut le cas, en 1855, d'enterrer religieusement, le lendemain du lundi de Pâque, les statues de l'église de Saint-Pierre-de-Courson ne pouvant tenir dans l'église de Notre-Dame-de-Courson démolie en 1846, (l'église de Saint-Pierre-de-Courson était contiguë à l'église de Notre-Dame-de-Courson et faisait donc double usagelors de la fusion des deux paroisses).  

    En 1953, Roger Vautrier et Jean Fournée parlent de l'hypothèse développée le curé de Montreuil-en-Auge. Mais s'ils affirment que la statue des Moutiers-Hubert fut retrouver comme ils le disent dans le cimetière, il affirme qu'il s'agissait, selon leurs recherches, d'un Saint-Sébastien abîmé, sans bras et sans jambes. Malheureusement, il semble plus que probable qu'il s'agisse  d'une confusion de leur part. En effet, à aucun moment ils n'évoquent l'histoire attesté du saint Sébastien de la Chapelle-Haute-Grue invoqué sous le nom de saint Accroupi comme nous le verront plus loin. 

    Une théorie, à laquelle nous adhérons plus volontiers tant elle semble plus simple, donc plus logique, évoque la possibilité que Saint-Accroupi ne soit qu'une des faces de saint Firmin, appelé Frémi en Haute-Normandie (Frémin dans la Basse ou encore Fourmi dans l'Avranchin).  

    Saint Firmin était connu dans le Pays d'Auges sous cinq vocables différents, selon l'invocation. Parmi ces cinq, on remarque  :  

    Saint Frémi le frétillant, qu'on invoquait pour les enfants agités ou turbulents. 

    Saint Frémi l'accroupi, qui était le même saint que le précédent, mais que l'on invoquait pour les enfants demeurés, sots ou tous simplement trop calme.  

    Par conséquent, l'hypothèse qui affirme que l'on invoquait saint Frémi l'Accroupi sous le vocable saint Accroupi aux Moutiers-Hubert semble être l'hypothèse la moins fastidieuse, la plus simple et la plus logique. Quitte à décevoir des chercheurs qui cherchent la quadrature du cercle.  

    Récapitulons : nous nous retrouvons donc avec quatre prétendants pour l'appellation saint Accroupi : Saint Agapet, saint Firmin, saint Sébastien, dont le statuaire est, dans notre canton, très présent ou la sainte Trinité. 

    1 : Saint Agapet (ou Agapit) :  

    Ici on a bien, semble-t-il, une déformation linguistique, d'Agapet en Agapit. Ce patronyme est très certainement issu du mot latin ecclésiastique, issu lui même du grec agapê qui signifie « amour ». Historiquement, dans l'histoire religieuse, une agape désignait le repas du soir que les premiers chrétiens prenaient en commun. 

    Ce pape romain (de 535 à 536 ) prénommé Agapet fut canonisé (contrairement à Agapet II, qui fut pape de 946 à 955, qui est quelquefois nommé Agapit II).  

    Agapet Ier, durant son court pontificat, déposa le patriarche de Constantinople, Authyme, et se porta comme médiateur entre Théodat, roi des Goths d'Italie et de l'empereur Justinien.  Agapet est mort en 536 à Constantinople.  

    Il semble que l'église des Moutiers-Hubert ait bien possédé, dans une niche, du côté nord du chour, une statue du moyen-âge représentant Saint Agapit. Cette présence est signalée par les notes de Charles Vasseur dans les Statistique Monumentale d'Arcisse de Caumont : 

    «.et dans le chour, une statue gothique de Saint Agapit, vulgairement Saint Accroupi, objet d'un pèlerinage encore suivi. » 

    Selon certaines sources, et bien que cette affirmation ne repose pratiquement que sur les seules notes et affirmations de Vasseur, saint Agapit aurait été le premier protecteur du prieuré de Notre-Dame-des-Houlettes avant qu'une translation soit décidée vers l'église paroissiale.  

    Le fait que les Statistiques Monumentale aient longtemps servi de référence ne veut pas dire qu'il n'est pas exempte d'inexactitudes. Saint Agapet semble avoir était vénéré que dans très peu de paroisses, que se soit en Normandie ou en France. Ici, Vasseur semble simplement avoir repris à son compte les explications des « érudits-notables » de la commune. 

    2 : Saint Sébastien :  

    Patron des archers, il est né à Narbonne vers l'an 200. Ce chrétien est mort martyr à Rome au IIIsiècle. Chef d'une cohorte prétorienne, il fut dénoncé pour sa conversion au christianisme, percé de flèches puis laissé pour mort. Soigné par une coreligionnaire, il fut repris et flagellé à mort en 288. Son corps fut enseveli dans la catacombe romaine qui porte son nom.   

    On l'invoquait contre la peste et les épidémies. Autrefois, dans certains villages Normands, lors de la Saint-Sébastien, les villageois décrivaient un cercle autours du village pour en interdire l'accès aux démons de la maladie.  

    Son culte (4) était très répandu en Normandie et sa représentation était présente dans presque toutes les paroisses du Pays d'Auge et principalement dans les Confréries de charité.  

    Il semble donc que se soit par son aspect abîmé (ni bras, ni jambes), lui donnant l'aspect d'un homme assis ou accroupis, que le saint Sébastien fut honoré en tant que saint Accroupi  à l'église de la Chapelle-Haute-Grue. il n'est fait aucune mention de ce genre de mésaventure dans l'église des Moutiers-Hubert.  

    3 : La Sainte Trinité :  

    Dans la religion chrétienne, la Trinité occupe une place centrale dans la théologie. Ce dogme de l'unité divine se manifeste en trois personnages :  

     Le Père (Dieu), le Fils (Jésus Christ) et le Saint-Esprit (qui est, depuis Saint Bernard de Clairveau (1090-1153), la relation d'amour qui unit réciproquement le Père et le Fils, amour se manifestant par une personne agissante et s'étant imposé par le truchement de Marie). 

     Ce dogme est apparu au concile de Nicée en 325, alors que l'église luttait contre l'arianisme (5).  

    Les trois entités sont distinctes, égales et indissociables en une seule et indivisible nature. La fête de la sainte Trinité commémore ce mystère, le premier dimanche après la Pentecôte. 

    La représentation de la Trinité par trois personnages assis fut interdite par l 'église au lXe. L'Esprit-Saint fut donc représenté par une colombe. Il est donc fort possible, puisqu'on ne détruisait pas une statue religieuse, mais qu'on l'enterrait, qu'une Trinité amputée de ses personnages latéraux et grandement endommagés par son ensevelissement, ait pu être découverte dans le cimetière des Moutiers-Hubert.  

    Cette coutume ancestrale était encore en vigueur au XIXe siècle, comme nous l'avons évoqué plus haut avec l'enterrement, le 11 avril 1855, à Notre-Dame-de-Courson une grande partie des statues venant de l'église de Saint-Pierre-de-Courson, qui venait d'être détruite quelques années auparavant pour raison économique, furent enterrées. Il est vrai que maintenant de tels enterrements sont rares puisque des soi-disant « amateurs » d'art achètent à prix d'or des objets cultuels. Ces « amateurs » n'ont toujours pas compris que l'on ressent la beauté et l'aura d'un objet cultuel, quel qu'il soit, que dans son lieu où il fut destiné à son origine car la beauté d'une église et son histoire son indissociable de ses objets et ameublement cultuel. Faites en l'expérience : Admirez une statue d'un quelconque saint dans un musée et une autre similaire dans une église. Celle de l'église, du fait de son environnement, vous aspirera plus à la méditation et à l'admiration que celle froide et impersonnel du musée. Bref, après ce léger coup de sang, reprenons. 

     

    La Sainte Trinité était fortement implantée au XIe et XIIe siècle dans les villes fortifiées du duc de Normandie.  

    C'est ainsi que l'abbaye aux Dames de Caen est dédiée à la Sainte Trinité. Guillaume le Conquérant offrit à Dieu sa fille Cécile qui en devint la deuxième abbesse, après la mort de l'abbesse Mathilde 

     Falaise avec une église du XIIe siècle et, plus proche de nous,  l'église de Tortisambert, l'ancienne paroisse et commune de la Trinité-du-Mesnil-Oury (6).  

    Donc, l'hypothèse d'une Trinité déterrée, suite à de quelconques travaux, amputée du fils et du Saint-Esprit et réinstallée dans l'église est plausible. Son aspect expliquerait alors qu'elle est servie de support de  vénération pour l'invocation de Saint-Accroupi. Même si nous ne pouvons étayer par des preuves tangibles cette hypothèse, elle reste la version la plus séduisante. Cette Trinité, où seul Dieu subsistait assis sur un trône, pouvait aisément passer pour Saint Accroupi. Ce serait donc la posture et l'altération probable de la statue  qui lui a valu cette épithète.  

    4 : Saint Firmin :  

    Il ne s'agit pas ici de saint Firmin qui fut évêque au VIe siècle, et que l'on fête le 11 octobre, mais de celui qui était le fils aîné d'une riche famille de Pampelune, en Espagne.  

    Il accéda rapidement à l'épiscopat et il parcourut la Gaule en portant la bonne parole. Son périple l'amena au Pays de Caux qu'il évangélisa. 

     Il fut le premier évêque d'Amiens en 277. Il ne cessa alors de prêcher et renversa de nombreuses idoles païennes.  

     Il mourut égorgé. On le fête le 25 septembre et on l'invoque pour soigner les insomnies et les maladies nerveuses. Dans la Manche et quelques endroits du Calvados, plus particulièrement dans le Pays d'Auge, le mal de saint Firmin désignait l'épilepsie. 

     Il existait un peu partout en Basse Normandie, dès le XVe siècle, des « confrérie de saint Firmin » qui avaient la charge de prier pour celles et ceux qui tombaient « en mal caduc » ou pour les enfants atteints de spasmes. 

    Firmin devint, par déformation linguistique avérée, « saint Frémi » ou, mais le cas est très localisé, « saint Fourmi ».  

     

    Il était, et est encore, vénéré sous le nom de saint Fourmi dans l'Avranchin. Si saint Fourmi soigne les mêmes maux, il a d'autres traditions d'évocation qui n'ont rien à voir avec saint Frémi, mais qui sont probablement apparu avec l'altération linguistique et le temps : La tradition avranchine veut que la mère de l'enfant amène un ouf dans une fourmilière et d'invoquer Saint-Fourmi pour soigner sa progéniture.  

    Saint Frémi avait son ermitage près de Cormeilles (dans l'Eure, au-dessus de Lisieux à environs 40 km des Moutiers-Hubert). Le plus intéressant avec l'hypothèse de Saint Firmin, c'est qu'il était invoqué, dans le Lieuvin et le sud du Pays d'Auges principalement, sous cinq vocables différents. selon la région et la maladie pour laquelle on l'invoquait : 

    ·         Saint Frémi le piquant (le mot piquant est apparu au milieu du XVIe siècle). 

    ·         Saint Frémi le mordant (le mot mordant est apparu au XIIe siècle).  

    ·         Saint Frémi l'engelé (De l'ancien français du XIIe siècle engeler qui est à l'origine du mot moderne « engelure »). 

    Ces trois premiers Saint Firmin étaient célèbres pour la guérison des ulcères, des maladies de peaux, de la paralysie ou de la douleur.  

     

    ·         Saint Frémi le frémillant (Frémillant étant une déformation du mot frémissant, de frémir, verbe issu du XIIe siècle).  

    Selon l'Annuaire de l'Eure de 1865, Saint Frémi habitait un site sauvage prés de Cormeilles et il avait pour spécialité de faire marcher les enfants comme le souligne ironiquement et cruellement l'auteur anonyme de l'article :  

     «Avez-vous un enfant faible, qui peut tenir sur jambes ? Allez trouver saint Frémi le frémillant ! Ne vous y trompez-pas ! Après cette visite au bon saint guérisseur, faite faire, à pied, bon gré, cris ou non, à votre enfant, trois tours autour de la chapelle : Trois, songez-y bien ; et après, votre enfant sera robuste comme le bon saint dont le nom Firmus indique si bien la force. Les mères de famille vont par caravanes en pèlerinage au bon saint Frémi le frémillant. Puis, toutes joyeuses, elles rapportent le soir, au logis, un malheureux enfant dont elles ont disloqué les membres ou dévié la taille en lui faisant exécuter les trois tours obligés. Mais ça ne fait rien, il n'en ira mieux plus tard.à moins qu'il ne reste estropié ou n'en meure.» 

    ·         Saint Frémi l'accroupi (Ici dans le sens assis, était invoqué pour les enfants demeurés, sots ou tous simplement trop calme). 

    Pour conclure :  

    1 : La commune des Moutiers-Hubert possédait quatre chapelles (Sainte Marie, Sainte Marguerite, Saint Eloi et Saint Clair), une église paroissiale (Saint Martin) et un prieuré (Notre-Dame-des-Houlettes, devenu plus tard Sainte-Marguerite-des-Houlettes. Rien ne corrobore le fait qu'il ait existé une statue ou une vénération quelconque de Saint-Agapit dans l'un de ces lieux de culte, si ce n'est la statistique monumentale de Caumont qui c'est basé sur des ouïs-dire. 

    2 : Le fait qu'il ait existé une statut de la Trinité fortement amputée, est évoqué à plusieurs reprises dans des ouvrages qui retranscrivent les témoignages de plusieurs prêtres ou chanoines ayant vécu à de différentes époques. 

    3 : La volonté de vouloir absolument assimilé saint Accroupi à Saint-Agapit  semble avoir pour raison un essai d'approche et d'explication d'une déformation phonétique difficilement compréhensible. Comme cela semble être le cas du saint Accroupi de Clamecy qui avait une représentation d'un saint assis. L'explication d'une altération phonétique de saint Eutrope en Saint Accroupi semble aussi peu crédible, le parler de Bourgogne étant, comme le parler Normand, issu de la langue d'oïl. 

    4 : La thèse développant l'idée que la Sainte-Trinité fut assimilée, comme en Bourgogne, à saint Accroupi en référence à Saint-Firmin semble être une hypothèse plausible sachant que l'église paroissiale des Moutiers-Hubert ne possédait pas de statut de saint Firmin, connu et vénéré dans le Lieuvin et le sud du Pays d'Auge. Cela pourrait expliquer que le vestige de cette Sainte Trinité était invoquée par les paroissiens comme Saint Frémi l'Accroupi et pour les mêmes souhait de guérison destinées aux enfants. Avec le temps, Saint-Frémi l'Accroupi c'est certainement transformé en un simple Saint Accroupi. 

    Saint Accroupi reste donc, ni plus ni moins, qu'une curiosité et une vénération apparue assez tardivement au Moutiers-Hubert, par l'originalité des paroissiens ou le besoin de ceux-ci d'avoir un saint dans leur paroisse pour protéger leurs enfants. En aucun cas il semble raisonnable de l'associer à la création d'un lieu de culte quelconque, et encore moins au prieuré en ce qui concerne Saint Agapit. » http://lesmoutiershubert.voila.net/m3s2.html 


    1 commentaire
  • AGATHE 

    Vierge et martyre morte vers 250 ; son histoire paraît légendaire mais son culte fut célébré très tôt. Elle aurait été martyrisée à Catane (Sicile) pour avoir repoussé les avances du gouverneur Quintianus. La tradition rapporte qu'on lui avait coupé les seins avant de les mettre sur un brasier. St. Pierre l'aurait guéri dans sa prison mais elle y trouva la mort peu après. Elle est devenue la patronne des nourrices, des fondeurs de cloches et des bijoutiers et on l'invoque aussi contre les douleurs causées par le feu. On la représente tenant dans une main un plateau avec ses seins coupés dessus et dans l'autre un couteau ou des ciseaux. Fête : 5 février.  

     

    « AGATHE — vierge et martyre de Catane, au troisième siècle. Les habitans de Catane conservent son voile et son corps, qui les préservent, disent-ils, des feux de l'Etna appelé aujourd'hui Mont-Gibel. Cependant, au douzième siècle, la montagne fit d'affreux ravages à Catane; l'église cathédrale fut renversée ; plusieurs religieux y furent écrasés; et en 1693, dans un tremblement de terre excité par une éruption du volcan, onze mille personnes furent englouties sous les débris de la principale église, tandis qu'on leur donnait la bénédiction. 

    Malgré cela, tous les ans, le 5 février, on fait à Catane une procession solennelle du corps de sainte Agathe, qui est placé dans une châsse d'argent enrichie de pierreries. 

    Toutes les fois que le volcan lance ses feux, le clergé ne manque pas de sortir avec le voile de sainte Agathe; on étend ce voile en l'air et on est persuadé qu'il détourne la flamme. Le père Ribadéneira dit que quand le feu aperçoit ce voile sacré, il s'éloigne avec tant de révérence, qu'on jurerait qu'il a usage de raison. 

    On distribue aussi du coton que l'on fait toucher au corps de sainte Agathe, et qui a la propriété de garantir du feu les maisons où l'on a la piété d'en conserver. 

    Le corps et le voile de sainte Agathe sont très célèbres; tous les chrétiens savent que ces reliques sont à Catane; et cependant on les trouve dispersées ailleurs. On montre un de ses bras à Païenne; un autre bras à Douai. On a à Rome, dans l'église de Saint-Etienne le Rond, une partie du voile et des mamelles de sainte Agathe (1). Une mamelle entière était à Paris, dans l'église de Saint-Merry, quoiqu'on fasse voir les deux mamelles à Catane. Une quatrième mamelle était honorée à Rome, dans l'église de Saint-Dominique; une cinquième à Siponto; une sixième à Capoue, etc. Quelques-unes sont perdues; espérons qu'on les retrouvera. » (1) Merveilles et antiquités de Rome, page 68. 

    Extrait de Critique des reliques et des images miraculeuses par J.-A-S. Collin de Plancy. Tome Premier, Paris Guien et Compagnie, Libraires, Bd Montmartre 1821.  

     

    LE FOURNET :  

             "A 13 km au Nord-Ouest de Lisieux, le village de Fournet avait pour patronne Sainte Agathe la malheureuse à qui les bourreaux arrachèrent les seins. La vénération des nourrices et de toutes les femmes ayant des ennuis mammaires lui revenait de droit et un pèlerinage annuel avait lieu groupant un très grand nombre de fidèles. Le pèlerinage a perdu de son importance mais l'eau d'une fontaine située à un kilomètre de l'église continue d'être recherchée pour toutes les maladies des seins."

    in Lieux et Histoires Secrets de Normandie par P.Boussel, Ed. Porte Verte (1978).

    AGATHE

     Haut-relief : sainte Agathe dans l'église Saint-Pierre du Fournet, XVème siècle, photo : Corbierre pascal - Inventaire général, ADAGP

           "(c. pierre nat. 0,70X0,70, au-dessus d'une petite porte, c. g.) Malgré une certaine naïveté d'exécution, est un document pour l'histoire du costume. Il représente le martyre de la sainte (haut. 0m67) dont les bras tombants sont liés à un poteau. Chaque sein est écrasé dans un étau que serre un homme. Chacun de ces hommes porte les chausses et le jaquet à boutons ; il a les cheveux longs et la barbe à la mode espagnole introduite en France. L'un porte à la ceinture le badelaire ou poignard dans une simple gaine, l'autre dans une large bourse en forme de gibecière."

    in Saints guérisseurs, saints imaginaires, dévotions populaires par Jean Seguin, 1929, rééd. Lib. Guénégaud Paris 1978.

     

    “ Situé au‑dessus de la porte sud, le haut‑relief représente le martyre de sainte Agathe. Sainte Agathe naît en Sicile au IIIe siècle. Elle décide de rester vierge pour consacrer sa vie à Dieu, mais le préfet Quintien tente de la séduire. Devant sa résistance, Quintien la séquestre dans une maison de prostitution ; elle reste vierge malgré tout. Agathe est alors livrée à un bourreau qui lui arrache les seins avec une tenaille. Remise en cellule, elle est visitée la nuit suivante par saint Pierre qui la guérit de ses blessures. Agathe est alors conduite au tribunal, puis traînée sur des charbons ardents où elle meurt finalement. Autrefois, des pèlerins venaient au Fournet pour prier la sainte et faire leurs ablutions à la fontaine située, au creux du vallon. ”

    in Le Patrimoine des Communes du Calvados, Flohic Éditions 2001.

    Voir : http://normandiesicile.free.fr/histoire.htm

     
       
       
       
       
       
       

    votre commentaire
  • AMAND

    Amand, évêque de Maastricht du VIIème s. Il séjourna à Rouen. Fête le 6 février.

     

    HONFLEUR :

    On trouve dans l’église Saint-Léonard de Honfleur un reliquaire : “ Le reliquaire : Sous le maître‑autel, le reliquaire, offert par les paroissiens, contenant les ossements de saint Léonard ainsi que de saint Martial et saint Amand, premiers évêques de Limoges (également représenté sur la fresque de Krugg, mur côté droit du cœur de l’église). ”

    In Notice historique illustrée sur l’église Saint-Léonard de Honfleur disponible dans l’église.

     

    MAISONCELLES-LA-JOURDAN :  

             On trouve une statue de Saint Amand du 17s., évêque de Maastricht dans l'église de ce village. "La Pierre de Saint Amand est située dans le bois de Maisoncelles, à l'entrée et presque en face du château ; elle porte le nom du patron de la paroisse et figure sur le cadastre au lieu-dit : la Butte Saint-Amand, section D., N°137 ; sa longueur est de 12 m.50 et sa largeur 3m.80, elle émerge du sol de 3 m.50, bien qu'une partie soit en outre profondément enfoncée dans le sol."

    "On remarque, à la surface, des anfractuosités ressemblant à des empreintes de pas, et l'on dit que ce sont les pieds du diable. D'après une autre légende, St. Amand aurait lancé de ce point, sa cognée, pour désigner l'emplacement de l'église."

    in Inventaire Mégalithique du Calvados par L. Coutil (1902), suivi par R. Basset, dans R.T.P. (1909), XXIV et lui même : la Chapelle Saint Eloi-de-Nassandre (1918).


    votre commentaire
  • AMATEUR

    Fête le 1er mai.

     

    BESSIN : 

             "Dans le Bessin, j'ai relevé ce dicton :

    En chair et en os

    Comme saint Amados.

    Dans le Bocage, on prononce saint Amadou"

    in "Saints guérisseurs, saints imaginaires, dévotions populaires" par Jean Seguin, 1929, rééd. Lib. Guénégaud Paris 1978.


    votre commentaire
  • ANDRÉ

    Fête le 30 novembre. Deux communes portent son nom : Saint-André-sur-Orne et Saint-André-d’Hébertot.

      

    ANDRÉ ANDRÉ, l'un des douze apôtres. A cause de son éminente sainteté et de ses grands miracles, ses reliques lurent très-recherchées. Son corps était à Constantinople, à Amalfi dans le royaume de Naples, à Toulouse, en Russie et au couvent des apôtres en Arménie (1) ; ce qui fait cinq corps bien entiers. Sa sixième tête était à Saint-Pierre de Rome, où elle se voit encore. Un onzième bras était à Reims, un douzième à Avranches, un treizième à l'abbaye de la Chaise-Dieu en Auvergne, un quatorzième à Vergy en Bourgogne, un quinzième à Notre-Dame de Paris, un seizième à l'hôpital du Saint-Esprit de Rome, un dix-septième à l'église de Saint-Sébastien dans la même ville. Saint André avait encore des genoux, des pieds, des épaules, des côtes, des doigts, etc., à Aix en Provence, et dans une multitude d'autres villes. Son peigne à retaper était à Notre-Dame de l'Ile-sur-Lyon. 

    Grégoire de Tours raconte que de son temps il coulait du tombeau de saint André, le jour de sa fête (30 novembre) une huile très-odoriférante. Lorsqu'elle sortait abondamment, c'était l'assuré présage d'une année fertile. Si le tombeau était avare de cette précieuse liqueur, on pouvait s'attendre à une grande stérilité. Les possesseurs des reliques de saint André n'ont pas tous laissé perdre ce miracle. A Amalfi, on distribuait, il n'y a pas quarante ans, aux pèlerins qui payaient, de petites fioles d'huile qui découlait, disait-on, des os du saint apôtre. Cette huile, que peut-être on pourrait encore se procurer, est un spécifique contre toutes les maladies. » 

    (1) Au pied du mont Ararat est un monastère nommé ArakilVauc, c'est-à-dire, monastère des apôtres Les Arméniens disent que cette maison a été la première demeure de Noé. (Chardin, terne II) 

    Extrait de Critique des reliques et des images miraculeuses par J.-A-S. Collin de Plancy. Tome Premier, Paris Guien et Compagnie, Libraires, Bd Montmartre 1821.  

    Illustration au-dessus : La Légende dorée (Croix de saint André) Scène représentant la crucifixion de saint André et illustrant une édition établie à la fin du XIVe siècle de "la Légende dorée", recueil de Jacques de Voragine (v. 1228-1298). Document Hachette

    AMAYÉ-SUR-SEULLES :  

             "Un grand saint André (1m70) est appuyé noblement sur sa croix, avec un gros in-folio sous le bras. La robe, avec une belle ordonnance des plis, atteste le travail d'un sculpteur habile."

    in "Saints guérisseurs, saints imaginaires, dévotions populaires" par Jean Seguin, 1929, rééd. Lib. Guénégaud Paris 1978.

     

    SAINT-ANDRÉ-D’HÉBERTOT :

    “ Frère de saint Pierre, également originaire de la Galilée, il était pêcheur. Devenu apôtre, il prêcha l'Evangile en Achaïe (Péloponnèse). Condamné au supplice, il fut crucifié à Patras (Grèce), au Ier siècle, sur une croix en forme de X (de là vient le nom du type de croix appelé “ croix de Saint‑André ”).

    Le culte de saint André est répandu dans toute la Normandie, mais le saint n'apparaît guère parmi les saints guérisseurs. 'Ioutefois, à Saint‑André-d'Hébertot (canton de Blangy-­le‑Château), l'église placée sous son vocable possède un vitrail où saint André est représenté tenant sa croix en X. Le saint est invoqué pour “guérir” la stérilité et les maux de gorge. ”

    In Les Saints qui guérissent en Normandie, tome 2, par H. Gancel, éditions Ouest-France, 2003.

     

    VIERVILLE-SUR-MER :  

             “ Saint André est patron de Vierville-sur-Mer ; grande statue pierre, XIXe siècle sans doute. De sa main gauche il tient l'instrument de son supplice, sa main droite brandit, c'est l'expression qui convient, le traditionnel bouquet en fleurs artificielles et enrubanné, qui, chaque année, est renouvelé par la jeune fille désignée pour quêter aux offices de la fête. Vierville est une station balnéaire, les paroissiens sont donc plus nombreux en août, c'est ce qui explique que la fête patronale est célébrée le dimanche suivant l'Assomption. C'est un maladroit sans doute, et non le poids d'un bouquet qui fut la cause de l'accident arrivé à l'avant-bras du patron auquel on a refait en plâtre le membre cassé, d'où la représentation singulière du bouquet. ”

    in "Saints guérisseurs, saints imaginaires, dévotions populaires" par Jean Seguin, 1929, rééd. Lib. Guénégaud Paris 1978.


    votre commentaire
  • ANGES

    Fête le 29 septembre. 

     

    ROULLOURS :  

             "Il existe en l'église de Roullours, une confrérie des Saints Anges établie à la fin du XVIIe siècle et enrichie d'indulgences par Innocent XII, en 1699."

    in "Saints guérisseurs, saints imaginaires, dévotions populaires" par Jean Seguin, 1929, rééd. Lib. Guénégaud Paris 1978.


    votre commentaire



    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires