• DENIS

    Prêtre romain, apôtre des Gaules, 1er évêque de Paris au IIIe siècle ; martyr décapité à Saint-Denis. Fête le 9 octobre. Trois communes du Calvados portent ce nom : Saint-Denis-de-Mailloc, Saint-Denis-Maisoncelles et Saint-Denis-de-Méré.

    PIERRES :

    “ Saint Denis et saint Marcien, martyrs, sont les patrons d'une chapelle titulaire qui avait été fondée à Pierres par Bernardin de Banville, seigneur d'Avilly, lequel avait obtenu des reliques de ces deux saints dans un voyage fait à Rome.

    Mgr Servien, évêque de Bayeux, lui permit de doter cette chapelle de 25 livres de rentes le 24 août 1655. On y disait une messe chaque semaine. Le fondateur se réserva, pour lui et ses successeurs, le droit de nommer le chapelain. ”

    In Statistique monumentale du Calvados d’Arcisse de Caumont. 

    TILLY-LA-CAMPAGNE/VICTOT-PONTFOL

    “ Saint Denis, prêtre romain, fut l'apôtre des Gaules où il avait été dépêché en compagnie de cinq missionnaires. Il devint le premier évêque de Paris, vraisemblablement au IIIe siècle. Il subit le martyre à Saint‑Denis. On lui trancha la tête. Selon une légende, il se serait relevé aussitôt après la décollation. Il aurait alors saisi sa tête entre ses mains et se serait mis à marcher ainsi. Sur le lieu de son supplice, on construisit une abbaye. C'est à partir de cette édification que s'est développée la ville de Saint‑Denis. Une légende nous apprend que saint Denis serait venu personnellement évangéliser le Pays de Caux. Il n'est donc pas surprenant qu'on le retrouve en Haute‑Normandie. Le supplice subi par le saint fournit une explication au don de guérisseur qui lui est reconnu. Tout naturellement, il est invoqué pour la guérison des maux de tête.

    Dans le Calvados, il fait l'objet d'un culte à Tilly‑la‑Campagne (canton de Bourguébus) où l'église possède une belle figuration murale récente. Même culte à Cambremer où l'église Saint‑Denis montre une très riche statue du saint. A Victot‑Pontfol (canton de Cambremer), s'élève une chapelle privée de Saint‑Denis. ”

    In Les Saints qui guérissent en Normandie, Tome 2, par H. Gancel, éditions Ouest-France, 2003.


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  • DENYS de la Nativité

    Pierre Berthelot ; né à Honfleur en 1600 ; supplicié à Sumatra en 1636. 

     

    HONFLEUR : 

             "Pierre Berthelot naquit à Honfleur en 1600. Son père, maître-chirurgien à bord d'un terre-neuvas, le fit embarquer encore enfant pour les célèbres bancs de pêche. Il navigua aussi vers l'Angleterre et l'Espagne. A moins de 19 ans, Pierre Berthelot s'embarqua sur l'Espérance ; le 2 octobre 1619. Direction : Sumatra. Là, le jeune homme travailla au service d'un comptoir commercial tenu par des Malouins. Pour le compte de ses employeurs, il fut chargé en 1622 d'une expédition vers les Iles Célèbes. Les corsaires hollandais coulèrent son navire, mais lui laissèrent la vie. Pierre Berthelot s'engagea dans la Compagnie des Indes, puis chez les Portugais. Il avait acquis une solide expérience de pilote et était devenu un excellent cartographe. Il a dessiné des cartes remarquables de précision, décrivant les côtes orientales de l'Afrique et d'une partie de l'Asie du Sud. Le voici en 1626 "premier pilote pour le roi de Lisbonne". Pierre Berthelot allait se montrer un efficace collaborateur. Les Portugais lui confièrent une flotte de trente navires pour lutter contre les Hollandais. Bientôt anobli, Berthelot devint "cosmographe royal et pilote-major des Indes". En 1631, le voici parti avec 28 vaisseaux portugais au secours de Mombaza. Cinq ans plus tard. il dispersa les Hollandais devant Goa. Alors, ressentant une vocation religieuse, il se fit moine dans l'ordre des Carmes et prit le nom de Denis de la Nativité. La vie contemplative remplaçait l'action. Pas pour longtemps : les Portugais lui demandèrent d'accompagner leur ambassadeur et sa suite auprès du sultan d'Achem, au nord de Sumatra. Complice des Hollandais le souverain fit arrêter puis massacrer ses visiteurs, dont l'infortuné Berthelot, le 27 novembre 1638".

    in Les Normands de Basse-Normandie dans la Mémoire des Rues de Claude Le Roy, éd. Ch. Corlet 1982.

     

             "Honfleurais de naissance, successivement, marin autour du monde, pilote major, cosmographe près du roi de Portugal, entré au couvent en 1635, mort à Sumatra, supplicié en 1636. Il sera sanctifié par la suite". La troisième cloche du carillon de la chapelle Notre-Dame-de-Grâce à Honfleur lui est consacrée (243 kg, elle sonne le do).

    in Ports et Plages de la Côte Fleurie de J. Bayle, éditions Ch. Corlet 1997.

     

    Berthelot Pilote et Cartographe (1)


    PIERRE BERTHELOT, embarqué sur le navire l’Espérance en qualité d’aide-pilote, partit de Honfleur le 2 octobre 1619 à destination des Indes. L’expédition était commandée par le capitaine Beaulieu qui avait sous ses ordres deux autres navires, le Montmorency et l’Ermitage.

    Le 17 octobre la flottille était en vue de l’île Madère, le 13 février elle jetait l’ancre dans la baie de la Table où elle resta un mois. Ce fut le 14 avril qu’elle doubla le Cap de Bonne-Espérance.

    Des avaries survenues au vaisseau amiral le Montmorency forcèrent Beaulieu à relâcher à Madagascar. L’Espérance reçut l’ordre de se rendre à Bantam dans l’île de Java, mais en cours de route le capitaine de ce navire apprenant que la guerre avait éclaté entre les rois Javanais et les Hollandais décida de modifier son voyage et de gagner Sumatra. En abordant à la côte occidentale de cette île, l’Espérance subit la chasse des vaisseaux hollandais, ceux-ci ne tolérant aucun concurrent dans ces parages. Trop faible pour résister à plusieurs navires de fort tonnage, elle fut prise et pillée, puis incendiée traîtreusement dans le port de Batavia.

    Berthelot, jeté à la côte dans le dénuement le plus complet, s’aboucha à des marchands de Saint-Malo qui possédaient un comptoir à Bantam. Ils lui confièrent la direction d’un navire, mais à peine celui-ci avait-il mis à la voile qu’il fut pris par les Hollandais. Berthelot se trouvant de nouveau sans ressources se vit probablement contraint de prendre du service chez ceux-là même qui l’avaient accueilli en ennemi, car ce n’est qu’en 1626 que nous le voyons arriver à Malacca, possession portugaise où il fut merveilleusement reçu par le capitaine-général D. Antoine Pinto de Fonseca. Appelé au commandement de petites galères de quarante rameurs armées en proue de deux pièces d’artillerie, il devint bientôt un précieux auxiliaire des gouverneurs portugais et un adversaire redouté des chefs Malais.

    En 1629 Berthelot  se rendit dans la capitale portugaise à Goa ; il avait alors les qualités et les connaissances exigées d’un très bon pilote hauturier, en outre il parlait couramment le portugais et la langue malaise, aussi fut-il accueilli de la manière la plus flatteuse par le gouverneur D. Fr. Luitz de Brito, évêque de Cochin ; celui-ci étant mort peu après eut comme successeur D. Nuno Alvarez Botelho, officier général d’une grande réputation. Dans ce moment on apprit que les Atchinois assiégeaient la forteresse de Malacca appelée « la clef des parties du Midi ». D. Nuno Alvarez Botelho, persuadé avec raison que les Hollandais secondaient le mouvement, arma en hâte une flotte de trente vaisseaux et en donna la conduite à Pierre Berthelot avec le titre de premier pilote. En arrivant à Malacca la flotte trouva la ville assiégée par terre et par mer. L’armée navale des Atchinois  comptait plus de 300 voiles et 30 galères royales, celle-ci attaquée pendant la nuit fut mise en déroute, puis les portugais opérèrent un débarquement qui acheva la victoire.

    Après ces succès obtenus contre les Atchinois et un brillant combat livré à deux vaisseaux hollandais, la réputation de bravoure et d’habileté du pilote Pierre Berthelot se trouva des mieux établie. Pour prix de son courage, D. Nuno Alvarez l’anoblit et lui promit l’habit de l’ordre du Christ ; il lui accorda de porter en ses armes une tour chargée d’un étendard, en souvenir du combat où il avait payé bravement de sa personne et vu la mort de très près.

    De retour à Goa, Berthelot reçut du nouveau vice-roi des Indes, D. Miguel de Noronha, comte de Linhares, les témoignages les plus manifestes de distinction ; celui-ci lui donna en priorité et à perpétuité l’office de pilote et de cosmographe royal.

    Notre marin ne tarda pas à remporter de nouveaux succès. La fortune le comblait de ses biens lorsqu’il résolut d’embrasser la vie monastique. Le 24 décembre 1634, il revêtit l’habit du Carmel, mais le vice-roi des Indes ne consentait pas à renoncer à ses services.

    En 1636, les Hollandais ayant poussé l’audace jusqu’à venir bloquer le port de Goa, on fit appel à Berthelot qui prit le commandement de l’escadre portugaise. Celle-ci engagea un combat acharné qui dura plus de deux jours et qui força l’ennemi à prendre la fuite.

    Le 24 août 1638, Berthelot reçut la prêtrise. Cependant un mois plus tard nous le retrouvons conduisant sur le trois « galères subtiles » une ambassade portugaise au roi d’Achem. On touchait au terme du voyage quand le vaillant pilote remporta une nouvelle victoire sur deux vaisseaux hollandais qui prétendaient lui barrer la route. Arrivée à Achem, l’ambassade fut d’abord reçue avec les plus grands honneurs, mais le roi de ce pays, cédant bientôt aux conseils perfides des hollandais, la fit jeter en prison puis massacrer le 27 novembre 1638. Pierre Berthelot ayant obtenu la faveur d’être mis à mort le dernier assista ses compagnons jusqu’au dernier soupir.

    Telle fut la vie courte mais admirable de ce héros qui, aux pays lointains, fit briller du plus vif éclat la réputation française et normande.

    Il nous reste maintenant à ajouter quelques mots au sujet des dessins si curieux que nous reproduisons ici.

    Le P. Philippe de la Très-Sainte-Trinité qui fut l’ami et le biographe de Pierre Berthelot nous dit, en parlant de celui-ci : « Il avoit une très particulière addresse à desseigner les figures dont je garde quelques-unes que j’ay en très grande vénération. Il travailloit aussi très parfaitement les cartes marines qui estoient fort estimées de tout le monde, de sorte que lorsqu’il estoit novice, le comte de Linhares estant sur le point de s’en retourner en Portugal me conjura très instamment de luy commander d’en achever et d’en peindre une plus au large comme il l’avoit corrigée ; ayant dessein de l’offrir à Sa Majesté Catholique comme un présent très-précieux et très-considérable, à quoy il employa environ un mois. »

    On pouvait croire les cartes et les dessins de Berthelot perdus depuis longtemps, lorsqu’en 1846 un diplomate polonais qui fut ambassadeur à Lisbonne et à Madrid, le comte Raczynski, rencontra à la bibliothèque royale de Paris un manuscrit portugais intitulé : Breve tratado de todos os visorreys da India (1635), œuvre de Pierre Barretto de Resendo, secrétaire du comte de Linhares à Goa. Chaque chapitre de la première partie est précédé du portrait en pied du gouverneur dont il est parlé dans le texte. Dans la seconde partie les descriptions des forteresses de l’Inde orientale sont accompagnées de plans coloriés au nombre de soixante-dix. Le manuscrit porte sur les plats de la reliure les armes de Colbert, il provient de la bibliothèque du célèbre ministre.  Les quarante-quatre miniatures qu’il renferme sont la reproduction à la gouache des effigies de tous les gouverneurs des Indes, copiées sur les portraits officiels que l’on conservait alors dans le palais des gouverneurs de Goa.

    C’est à M. Ferdinand Denis, connu par de nombreux travaux géographiques et historiques sur le Portugal, que le comte Raczynski s’adressa pour connaître l’auteur des peintures et des plans du manuscrit portugais. Le savant voyageur répondit qu’il n’hésitait pas à les attribuer à Pierre Berthelot. L’opinion de M. Ferdinand Denis se trouva confirmée lorsque plus tard, en examinant une copie du manuscrit en question que possède le British Museum, on découvrit sur les cartes la signature de Berthelot.

    Les quatre dessins que nous publions ont été photographiés sur le manuscrit original ; ils constituent donc un souvenir précieux que nos lecteurs seront certainement heureux de posséder.[1, 2, 3, 4]

    Ces dessins sont naïfs, mais non grossiers ; la pureté des traits, la sobriété et l’heureuse interprétation des détails prouvent que si leur auteur ignorait le « métier » de dessinateur et de peintre, il n’en n’était pas moins très habile et doué remarquablement de la faculté d’observation.

    NOTE :
    (1) D’après l’Histoire de Pierre Berthelot (ouvrage épuisé), par M. Charles Bréard, et des notes inédites du même.

    ~*~

    Abrégé de la vie
    du martyre et des miracles
    du V. P. Denis, de la Nativité, natif d'Honfleur,
    religieux de l'Ordre de Notre-Dame du Mont-Carmel,
    en la réforme de Sainte Thérèse, dans le couvent de Goa, aux Indes Orientales.


    Augmenté de quelques lumières que l'auteur a découvertes
    en son voyage qu'il a fait à Honfleur après la fête de tous les saints,
    l'an 1681.

     

    Au Havre de Grâce
    Chez la veuve de Guillaume Gruchet
    Imprimeur et Marchand-Libraire
    ____

    M. DCC. XXXIII
    Avec approbation

     

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    Réimpression in-extenso d’une plaquette dont on ne connaît que deux exemplaires 

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    JESUS MARIA

    Abrégé
    de la Vie
    du Martyre
    et des Miracles
    du V. Père Denis

    A tout le Peuple Chrétien, la Paix en notre Seigneur Jésus-Christ


    LE V. Père Denis est natif d’Honfleur en Normandie : il se nommait au monde Pierre Bertelot ; il eut pour père Pierre Bertelot et pour mère Fleurie Morin, tous deux personnes de piété. Il vint au monde l’an de J.-Ch. mil six cens, le douze du mois de Décembre, et reçut le sacrement du Baptême dans l’église de Ste-Catherine. Il embrassa la vocation de marinier, en laquelle il devint un excellent pilote, qu’étant passé parmi les Portugais dans les Indes Orientales ils le créèrent Pilote général ; ce qui fut l’occasion de son bonheur éternel, d’autant que toutes les industries humaines sont destinées au service de la grâce. Comme il séjournait à Goa, il y embrassa l’état religieux chez les Carmes déchaussez, l’an trente-quatrième de son âge. Le viceroy qui ne lui avoit permis ce changement de vie qu’à condition qu’il s’acquiteroit des emplois qu’il lui marqueroit pour le service de Sa Majesté Catholique, ayant depuis résolu d’envoyer une Ambassade au Royaume d’Achien en l’Isle Sumatra, le Seigneur qu’il honora de cette commission voulût avoir notre P. Denis pour conduire la Flotte et pour diriger sa conscience ; voilà pourquoi il conjura nos Pères de lui accorder ; ce que ne lui ayant pû refuser il s’embarqua sur mer, et pour obéir au Roi et à ses Supérieurs, et ensuite N. Seigneur de qui seul les hommes tiennent tout leur pouvoir. La Flotte surgit heureusement au port d’Achien, où le Roi reçut l’Ambassadeur avec des démonstrations d’une amitié particulière ; mais il changea incontinent son amitié en une haine mortelle, à la sollicitation des Hollandais, qui lui persuadèrent que cette Ambassade ne se faisait pas pour l’honorer, mais pour découvrir les lieux les plus faibles de son Royaume, et ensuite s’en saisir. Ce monarque d’une croyance trop légère les crût aussitôt sans rien examiner, et condamna à mort tous les Portugais en qualité de traîtres : et d’autant qu’il était Mahométans, il voulut qu’ils renonçassent à la foi de J.-Ch. afin d’embrasser le Mahométantisme. Ces véritables fidèles ne l’ayant pas voulu écouter, ils furent jettez dans des cachots obscurs et puants, où ayant enduré mille peines l’espace de quarante jours, ils souffrirent le martyre au nombre de soixante, notre Père Denis les y ayant tous conduits en les exortant l’un après l’autre, car il obtint cette grâce du Capitaine des exécuteurs de cette sentence très-injuste, qui étaient au nombre de dix pour chacun d’eux, avec un Casis ou Prêtre mahométans qui employait toute son éloquence pour les inciter à renier Jésus-Christ.

    Quand notre Père eut envoyé les saintes Ames à Dieu, son tour étant venu pour y aller lui-même et leur tenir compagnie au séjour de la gloire des Bienheureux, ces bourreaux s’assemblèrent tous contre lui, comme s’ils eussent eu un régiment à combattre ; mais il demeura intrépide, et bien loin de craindre ce grand nombre, son cœur s’allumoit d’autant plus qu’il voyoit la troupe de ses ennemis se grossir, désirant de les combattre et de les vaincre par la force que le Saint Esprit lui inspiroit. En éfet vous voyez six cents soixante soldats acharnés contre un seul homme, mais toutes leurs attaques et tous leurs coups, quoique réitérez, n’eurent aucun pouvoir sur lui, ce qui les mit au désespoir et tout à fait hors d’eux-mêmes ; c’est pourquoi ils jettèrent leurs armes par terre ; ce que voyant un Renégat de Malaga, qui n’était pas de leur compagnie, il lui déchargea deux coups de cimeterre sur la tête dont il la fendit en quatre, et deux qu’il lui donna sur les épaules qui traversèrent son corps avec quelques coups de criz qui sont des poignards en onde. Quand il eut perdu tout son sang par la cruauté de ses blessures, il tomba par terre sur un crucifix qu’il baisa en proférant trois fois ces noms adorables : JESUS MARIA. Je vous laisse à penser maintenant les actes d’amour qu’il produisit, remerciant ce divin Sauveur de la grâce qu’il lui avait faite de le rendre conforme à lui et a ses souffrances et en sa mort, proférant ces beaux mots : C’est à présent que je puis dire avec le grand Apôtre, je suis attaché à la Croix avec Jesus-Christ.

    Après quoi il expira et rendit sa sainte âme comme un autre Moïse à celui de qui il en était uniquement redevable, dans un baiser de son Seigneur et de son véritable amant, ce qui arriva le vingt-sixième de Novembre de l’année 1638.

    I. Mais sur quoi l’on doit faire une attention particulière, c’est qu’encore qu’il fût mort, il semblait néanmoins qu’il fût aussi vivant, pour ce qu’il faisait des actions qui ne marquoient autre chose que la vie, puisque son corps ne fut point corrompu et demeure vermeil, et fût aussi vû prêcher aux Mores, non une fois mais trois, en langue Malaque, de la même façon qu’il faisait durant sa vie.

    II. Il parut aussi les trois premières nuits de son heureux décès environné de lumières et de flambeaux par ces mêmes infidèles, lesquels étant surpris de ses prodiges en demandèrent la cause à des Anglois, de la bouche desquels ils entendirent cette belle et véritable réponse, tous hérétiques qu’ils fussent : Dieu voyant que vous avez mis à mort ses serviteurs qui étoient innocens, il témoigne par là qu’il les a reçus dans sa gloire.

    III. Ils le jetèrent deux fois dans une fosse très-profonde, et il en sortit sans qu’on s’en aperçût, et s’en alla au lieu de son martyre.

    IV. Ils le précipitèrent aussi au fond de la mer, avec une grosse pierre qu’ils lui attachèrent, mais il n’y demeura pas un moment, et se vit encore au lieu de son martyre.

    V. Enfin ils le mirent dans une forêt pleine de Loups, de Tygres, d’Ours et de Lyons, afin qu’il en fut dévoré, et ils n’y touchèrent seulement pas d’autant qu’il se retira en ce même lieu de son martyre ; signifiant par là qu’il l’avait choisi pour sa chère demeure, et qu’il ne pouvait en être jamais séparé.

    VI. Enfin Dieu le préserve encore aujourd’hui sans la moindre corruption, et dans sa couleur vive et naturelle, ressemblant plutôt à une personne qui dort qu’à un cadavre privé de la vie, n’ayant pas perdu jusqu’ici un seul poil de sa barbe ni de ses cheveux.

    Les Miracles qu’il fait en Occident 


    I. Voilà des merveilles qui sont vrayement surprenantes, que ce grand Martyr opère au lieu où est son corps ; mais il en fait encore beaucoup d’autres ailleurs ; l’Orient en est éclairé, en sorte que l’Occident en reçut aussi des clartez, et il n’est pas si libéral envers la ville d’Achien, qu’il n’exerce aussi sa magnificence à l’endroit de Honfleur et de ses environs, et si son corps a été vu après sa mort couvert de splendeurs pour marquer sa béatitude, sa vertueuse mère a été enlevée en esprit au Ciel au moment de son glorieux martyre, pour être spectatrice du triomphe de son très-cher fils. Je l’ai ainsi appris à Roüen d’un de nos Religieux qui l’a oüi de sa propre bouche, de la sincérité de laquelle tous ceux qui l’ont connüe étoient persuadés.

    II. Elle a aussi assuré que revenant un jour du Pontlevêque à Honfleur, et qu’étant surprise de la nuit dans la forêt de Touque, elle invoqua le secours de son fils, et au même instant elle vit une main qui tenoit un flambeau qui la conduisit jusqu’à la porte de son logis, c’est-à-dire près de trois lieuës durant.

    III. On fit des Processions à Honfleur pour obtenir de la pluye, l’une à l’Abbaye de N.-D. de Gretin, qui en est distante de deux lieuës, et l’autre au Breuil à N.-D. de Pitié ; et comme ces Processions retournoient, elles furent toutes trempées, à la réserve de la Mère de notre Martyr fut qui il n’en tomba pas une goutte ni en l’un ni en l’autre Procession, et Mr l’Evêque de Lisieux, qui était un Prélat fort illustre, ayant été informé de ce dernier miracle, il voulut voir cette vertueuse femme, et lui donnant sa bénédiction, il lui dit : Vous êtes bien heureuse d’avoir un fils si puissant auprès de Dieu.

    IV. Ceux qui voyagent sur la mer éprouvent son secours très-favorable quand ils l’invoquent dans les dangers extrêmes.

    V. J’ai oüi d’un honnête vieillard dont le fils étoit dans le vaisseau du Capitaine André Bertelot, qui n’étoit armé que de sept pièces de canon, qui se voyant attaqué d’un Turc qui en avoit environ cinquante, implora le secours de son frère nôtre Père Denis, avec un coup de canon le contraignit de se retirer, ce qu’il fit avec des cris épouvantables.

    VI. Et le même André Bertelot étant occupé à la pêche sur le banc de Terre-neuve, son vaisseau fut frappé d’un coup de vent si fort qu’il en fut submergé, de telle sorte que le vaisseau étoit dans l’eau jusqu’à la dunette, qui est le plus haut de la poupe, tout l’équipage en avoit jusqu’au col, et les coffres de mariniers en étans remplis, le Capitaine André implora alors le secours de son Frère le V. Père Denis, et la tempête cessa aussitôt, et ils se remirent à la pêche des molües, et en péchérent quatre mille et s’en retournèrent facilement à Honfleur qui en est distant de neuf cens lieuës.

    VII. Il arriva encore que le vaisseau que commandait ledit André Bertelot fut frappé d’une tempête avec tant de violence qu’il s’ouvroit et étoit tout panché sur le côté, et les haches étoient atteintes pour couper les mâts et les voiles ; et alors le Capitaine Bertelot implora le secours de son frère avec les Oraisons qui avoient été composées en son honneur, et aussitôt qu’ils furent achevées le vaisseau revint sur l’eau comme auparavant en la manière d’un oiseau qui a plongé.

    VIII. J’ai scû aussi d’une personne très-véritable qu’il a assisté à l’heure de la mort un sien neveu qui étoit fils de sa sœur nommée Rachel, et qu’il l’a disposé à mourir saintement ; en confirmation de quoi une autre personne toute de vertu m’a dit qu’il apparut à sa mère quatorze ou quinze jours après, l’avertissant qu’elle n’eut point de peur, que Dieu exerçoit une providence particulière sur leur famille et qu’il s’en allait dans le Ciel.

    IX. J’ai encore appris de la Supérieure du Monastère de Honfleur, qui est une personne très-discrète, la merveille qui suit. Un jour la première femme du sieur André Bertelot, Capitaine de navire, me dit qu’elle avoit un enfant encore au maillot que la nourrice ou la garde de couche tenoit au coin du feu, où elle s’endormit, l’enfant étant prest à tomber dans les flàmes, prononça d’une voix intelligible le nom de son bienheureux oncle Pierre Bertelot, le priant qu’il lui sauva la vie : la mère étant couchée entendit parler son enfant de cette sorte. Voilà ce qu’elle m’en dit il y a environ trente ans, ce que nous sommes ravis de déposer à la gloire de Dieu et de son Saint Martyr.

    X. Et comme je passois, le même jour que cette Révérende Mère me raporta ce miracle, de Honfleur au Hâvre de Grâce, un charpentier de Honfleur qui y alloit travailler aux vaisseaux du Roi, me dit qu’il avoit autrefois apris qu’un enfant du même Bertelot avoit prononcé ces paroles : Mon Oncle, je vous vois ;  ce qu’il m’a signé de sa main en présence de deux personnes en la ville du Havre au mois de Décembre 1681.

    XI. Et moi qui écrit ceci, j’atteste que l’an 1680 allant à Honfleur, comme j’en étois proche de quatre ou cinq lieuës, je tombai sur le front, et ne pouvant du tout me relever, je craignois de mourir en cet état, j’implorai alors le secours de N. P. Denis disant premièrement à Dieu que s’il était l’auteur du voyage que je faisois afin de m’informer des Miracles de N. P. Denis, et au même Père, que s’il étoit pour son honneur, il me tirât de ce danger ; au même moment je me levai et me portai mieux qu’auparavant. Ce qui arriva le 17 Octobre de la même année.

    Par où l’on voit que si l’Occident n’a pas la consolation de posséder son précieux corps, il peut se réjouir de l’assistance de son esprit ; et que tant sur la terre que sur la mer, il se montre tellement présent à ceux qui l’invoquent qu’il leur prête la main pour les préserver des périls de la mort qui y sont si fréquents, et que les enfants même qui ne sont encore qu’à la mamelle rendent des témoignages très-évidents de son secours, le St-Esprit leur donnant la parole avant le temps pour l’implorer, parce qu’il ouvre ainsi la bouche des muets, et fait disertes les langues des enfants, dans la remarque de l’Ecriture, afin que tout le monde publie ses louanges en la personne de ce grand Saint, qui a déclaré la magnificence de son nom auprès de ses ennemis les plus opiniâtres.

    De sorte que nous pouvons assurer qu’il est comme St Nicolas, protecteur de ceux qui naviguent, et leur Pilote spirituel s’ils veulent l’invoquer, et spécialement ceux qui ont l’honneur d’être de l’Ordre de N.-Dame du Mont-Carmel, puisqu’il a remporté des victoires très-signalées dans son exercice de Pilote, et dans l’habit de cette sacrée Religion ? qu’il est le guide des voyageurs, pour les conduire sans manquer à la fin de leur voyage comme St Raphaël ; et comme Sainte Barbe assiste ceux qui sont à l’article de la mort, il se trouve présent à ceux qui combattent avec les démons en ce moment le plus dangereux de qui dépend l’Eternité, pour leur obtenir la victoire, et le rendre glorieux dans le Royaume du Paradis.

    C’est le Père Cyrille de la Passion de Jésus-Christ, Carme Déchaussé, qui vous présente ce fruit, non pas en entier, mais seulement une parcelle et très-délicate, qu’il a cueillie tout nouvellement, c’est-à-dire il y a un mois, dans le même verger ou il a pris naissance et a été transporté depuis sur le Mont-Carmel. Son goût est très relevé, et parce qu’il a été confit dans la liqueur la plus précieuse qui soit au Ciel et en la terre, puisque c’est le sang de Jésus-Christ avec lequel il a mêlé le sien par la mort de son martire admirable ; goûtez-en avec une sainte avidité, et vous verrez et connoitrez par votre expérience que ce que j’avance est très-véritable, et qu’il ne renferme pas la qualité d’un seul fruit, mais celles de plusieurs, ainsi que la manne que le Ciel pleuvoit au desert pour les Israélites, dans laquelle ceux qui la mangeoient avec la foi trouvoient toutes sortes de goûts et de plaisirs, conformément à leur désirs.

    De même ceux qui implorent les secours de ce Bienheureux martyr, éprouveront que son pouvoir n’est point limité comme celui de quantité d’autres Saints, mais qu’il s’étend sur plusieurs sortes de besoins, ainsi que notre Ste Mère Thérèse a remarqué de St Joseph, dont le pouvoir est universel sur toutes les nécessités imaginables. Ce qui n’a été accordé qu’à celui qui s’est vû assûjetti le Fils unique du Tout puissant.

    Ayant donc remarqué plus haut que quand son frère le Capitaine André et d’autres qui étaient informez de ses mérites imploroient sont secours dans les dangers extrêmes du naufrage, ils en étoient délivrez au même moment qu’ils avoient fini les Prières qui avoient été faites en son honneur ; parce que je ne les ai pas, j’en ai dressé quelques-unes conformément aux nécessitez, par le secours desquelles il s’est montré puissant.

    Pour obtenir la grâce de bien mourir 


    Mon Dieu de qui la Providence fait paraître sans cesse l’amour qu’elle a pour le salut de ses Fidèles, je me prie de me faire sentir vôtre secours à l’heure de ma mort par l’assistance du Vénérable Père Denis de la Nativité, afin qu’il me protège comme d’un bouclier de l’habit de la Vierge Mère dont il est revêtu. AMEN.

    Pour l’assistance dans les voyages 


    Je vous suplie, mon Seigneur, que comme vous envoyâtes le Venerable Père Denis accompagner sa bonne Mère sous le forme d’une main qui tenoit un flambeau pour l’éclairer pendant la nuit et la conduire chez elle l’espace d’un long chemin ; je vous prie qu’il obtienne un rayon de votre visage qui me conduise jusques chez moi en votre paix et en votre grâce, et que j’arrive ainsi dedans le Paradis qui est une demeure éternelle.

    Pour les dangers du nauffrage 


    Mon cher Sauveur qui avez daigné venir nous accompagner sur la mer, et y supporter les flots et les tempêtes, accordez-nous la grâce quand nous en serons attaquez de prononcer une parole, et la tranquillité sera rendue, nous vous en supplions par l’intercession du V. Père Denis, qui a conduit au port du salut et à la gloire du martyre, ses très chers compagnons et vos serviteurs.

    Pour les tempêtes et les abondances de pluies 


    Seigneur qui modérez les pluies, et faites cesser les tempêtes et les orages, puisque tout suit vos Lois, nous vous prions que comme vous avez protégé la mère très aimée du Vénérable Père Denis par une grâce très-spéciale, la préservant de l’inondation, qui fut commune à tout le monde, par les mérites de son Fils, de nous modérer aussi l’excès des pluies qui menacent vôtre peuple d’une grande indulgence, nous espérons cette grâce de votre miséricorde par les mêmes mérite de votre serviteur qui a versé non pas de l’eau, mais tout son sang pour vous.

    Pour la conversion des Infidèles 


    Mon très-aimable Sauveur, vous abondez en inventions pour procurer le salut de tous les hommes ; les disciples de Mahomet se rendent en vérité très-indignes de vos secours, puisqu’ils chassent et qu’ils mettent à mort vos Prédicateurs ; mais vous leur avez envoyé un Apôtre si extraordinaire, qu’il leur a prêché vôtre parole étant mort, et la leur prêche encore à tous moments par son corps qu’ils ont et qu’ils gardent au milieu d’eux ; nous vous conjurons donc, ô Soleil d’Orient, d’éclairer ces pauvres misérables qui dorment et se reposent dans l’ombre de la mort, afin qu’ayant délaissé leurs erreurs, ils connaissent la vérité et adorent ici-bas Votre S. Nom, et jouissent de vous en la gloire ; ne nous refusez pas cette prière que nous vous adressons par l’entremise de votre Serviteur le Vénérable Père Denis de la Nativité.

    APROBATION


    J’ai lû l’Abrégé de la vie du V. Père Denis &c. dans lequel je n’ai rien trouvé que de conforme à la foi et à la piété Chrétienne ; en foi de quoi j’ai signé ce 2 Février 1682.

                                J. A. AUVRAY,
                        Docteur de Sorbonne et Chanoine de l’Eglise de Roüen.

    http://www.bmlisieux.com/normandie/breard03.htm

     

     

    EQUEMAUVILLE :

    “ Chapelle Notre-Dame-de-Grâce, entre 1000 et 1615, Côte de Grâce : Cette chapelle est précédée par un premier édifice construit par Richard II, duc de Normandie “ avant l'an 1023 ”, en remerciement à la Vierge qui l'aurait sauvé d'une violente tempête. Un glissement de terrain, au milieu du XVe siècle, cause sa destruction, à l'exception du mur où est adossée la statue. La nouvelle chapelle est construite davantage en arrière, sur un terrain donné par Mlle de Montpensier. Sa façade est précédée par un porche semi cylindrique percé en plein cintre de trois arcades, qui rappelle l'art roman. (Cl. M. H. 1938)

    De nombreux ex-voto - maquettes, plaques de marbre ou tableaux - rappellent le passage dans cette chapelle de nombreux personnages illustres, notamment Pierre Berthelot. Ce dernier, dit “ Pierre Denis de la Nativité ”, est né à Honfleur en 1000. Engagé dans la marine à 12 ans comme mousse, il vient souvent prier Notre-Dame de Grâce entre 1608 et 1619, date à laquelle il part    pour les Indes orientales où il devient pilote en chef de la flotte portugaise. Entré dans les ordres religieux à la Noël de 1635, il tente d'évangéliser les musulmans d'Aceh. Fait prisonnier, il est martyrisé en 1638. ”

    In Le Patrimoine des Communes du Calvados, éditions Flohic, 2001.


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  • DONAT ou DONNAT

    Fête le 22 juillet.

    SOIGNOLLES :

    “ Ce saint appelle une réflexion sur ses origines. En effet, on connaît plusieurs saints portants ce nom. Le plus ancien paraît être le saint Donat ayant vécu au IXe siècle en Numidie et qui fut assassiné en 362 (fête le 9 février). Le second aurait vécu entre le Ve et le VIe siècle. Après avoir mené une vie érémitique dans les parages de Sisteron, il serait mort le 19 août 535. Le plus récent serait le saint Donat, évêque de Besançon qui aurait vécu au VIIe siècle et serait mort vers 651 ou 660. Un autre saint Donat serait Donat de Munstereifel à qui une légende prête d'avoir été soldat romain. Une explication moins fabuleuse donne le nom comme résultant d'une contamination après emprunt à l'allemand “Donner ” qui signifie “ tonnerre ”. Ce saint est invoqué contre la foudre.

    Le culte de saint Donat (Donnat) est très réduit en Normandie. On peut néanmoins l'observer dans le Calvados, à Soignolles (canton de Bretteville‑sur‑Laize) où l'église Saint Denis propose du saint une statue polychrome réalisée en bois. Saint Donnat est un saint censé agir contre les excès de la nature : tempêtes, orages violents et, par voie de conséquence, contre les incendies. On l'invoque aussi dans le Perche pour protéger de la foudre, des rages, de la grêle (particulièrement les récoltes). Ces invocations incitent à penser que l'on se trouve vraisemblablement en présence du saint Donat de Munstereifel. ”

    in Les saints qui guérissent en Normandie, tome 2, d'Hippolyte Gancel, éditions Ouest France 2003.


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  • ÉLOI

     

    BAYEUX :

    Concernant ce saint, voir aussi l’article ci-après extrait de : Les saints dans la Normandie médiévale – colloque de Cerisy-la-Salle, 1996 ; Presses Universitaires de Caen, 2000. Chapitre : “ Les reliques de la cathédrale de Bayeux ” par F. Neveux.


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  • ENFANCE

     

    GRANDCAMP-MAISY :

    “ Église Saint-Malo-de-Létanville, fin du XIIème ou début du XIIIème siècle, XIVème, et XIXème siècles en pierre à Létanville : L'ancienne commune de Létanville compte l'une des plus vieilles églises de la région, désormais à l'abandon. Une chapelle est signalée à Létanville dans une charte de 1267. Le chœur serait plus tardif que le reste de l'édifice, datant probablement du XIVème siècle. Sur la clé de voûte, figurent les armes de la famille de Scelles. La dédicace à saint Malo est par ailleurs peu répandue en Normandie. Le premier curé connu de Létanville est Guillaume Réginald en 1441, tandis que le dernier officiant mentionné est Thomas Raynel en 1812. Conformément à une tradition remontant à 1921, les Grandcopais se rendaient autrefois en procession à Létanville chaque lundi de Pentecôte fêter la Sainte Enfance. En 1980, le tricentenaire de saint Jean Eudes est célébré dans ce sanctuaire. (I. S. M. H. 1959)

    Un clocher-mur à deux baies ogivales est installé au-dessus de la façade occidentale, renforcée de quatre contreforts. Ce type de clocher est assez inhabituel dans la région. La cloche, fondue en 1771, provient de l'ancienne église du Véret, dans le canton de Trévières. Le banc situé à l'entrée, autrefois destiné aux filles mères, conserve le surnom de “ banc des pécheresses ”. Une chapelle seigneuriale communique avec le chœur de l'église, côté Évangile. Ornée d'un retable en stuc du XVIIème siècle, elle est accolée au nord de l'édifice par les seigneurs du lieu sans doute la famille de Scelles ; leurs armoiries y sont représentées. (L S. M. H. 1959) Saint Jean Eudes, originaire de Ri (Orne), y prêche deux missions en 1657 et 1663 à l'invitation de l'un de ses amis, Jean Leroux de Langrie, seigneur de Grandcamp. Des prêches se déroulent dans le cimetière, en raison de la grande affluence. ”

    in Le Patrimoine des Communes du Calvados, Flohic éditions 2001.


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  • ERME ou ERNE ou ERMIN ou HERME ou HERMES (Hermès)

    Plusieurs saints portent ce nom dont un romain converti au IIème siècle martyrisé en 132, un autre martyrisé à Bologne vers l'an 300, le 4 janvier, et un évêque de Lobes en Hainaut mort le 25 avril 737. 

    VIEUX-BOURG :  

             "Dans le dernier virage avant l'église, sur la droite de la route, se tient la fontaine Saint-Erme. La malheureuse sourd d'un vilain caisson de béton, et se convertit en fosse de voirie, affublée d'un panneau administratif qui retrouve, malgré tout, à défaut de pieuse statuette, son rôle d'ostensoir à ex-voto. Car cette fontaine est ce que les esprits forts dénomment une fontaine "à-oripeaux"! Saint-Erme ayant la vertu de soigner les yeux, les gens qu'il a guéri viennent ici accrocher  leurs mouchoirs devenus inutiles. Sous l'effet des intempéries, ceux-ci se décomposent, s'effilochent et pendouillent en loques le long du panneau."

    in Randonnées et Patrimoine en Pays d'Auge, T.II, de J. Lalubie (1983).

     

             "Dans le Calvados, les pèlerins vont prier un saint Erme en la modeste église de Vieux-Bourg (canton de Pont-l'Evêque) pour la guérison de maux d'yeux. Dans l'eau d'une source miraculeuse, ils plongent leur mouchoir ou un linge propre, ils se mouillent les yeux, puis, après usage, ils suspendent le linge à un fil disposé à cet effet. Quand le nombre de ces linges est estimé trop important, le maire se charge de les faire enlever. Attention ! ce saint Erme ne guérit apparemment pas du rachitisme mais des maladies oculaires. Tout le problème est de savoir s'il s'agit bien du même saint. Un autre saint Hermès fut martyrisé à Bologne vers l'an 300, le 4 janvier."

    in Les saints qui guérissent en Normandie d'Hippolyte Gancel, éditions Ouest France 1998.

     

    “ Fontaine Saint-Erme : La fontaine Saint-Erme est située légèrement en contrebas de l'église. Ce saint guérisseur a la vertu de soigner les maux d'yeux. Les gens viennent tremper leur mouchoir dans la source, se badigeonnent les yeux, puis laissent leur mouchoir accroché à la haie. Ils vont ensuite mettre un cierge devant la statue de saint Erme située dans l'église Notre-Dame. Cette pratique est encore vivante aujourd'hui, comme l'atteste la présence des mouchoirs pendus et effilés, défiant les intempéries et le temps. ”

    in Le Patrimoine des Communes du Calvados, Flohic éditions 2001.

     

    “ Dans le Calvados, on pourra aussi se rendre dans l'église de Fontenay-le‑Marmion (canton de Bourguébus) où le saint figure sous la forme d'une statue de bois sombre vernis. Sous le nom de saint Erme, il possède une fontaine très fréquentée au Vieux‑Bourg (canton de Pont-l'Evêque) [voir tome 1]. ”

    in Les saints qui guérissent en Normandie, tome 2, d'Hippolyte Gancel, éditions Ouest France 2003.

     

    Saint-Erme à Vieux-Bourg

    La fontaine Saint-Erme, à Vieux-Bourg, est réputée pour guérir les affections oculaires. La tradition veut que la personne malade se badigeonne les yeux avec un mouchoir trempé dans la fontaine, qu’il laissera accroché à la haie. http://www.blangy-pontleveque.com/?les-saints-guerisseurs-autour-de-blangy-pont-l-eveque


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