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BASILE
BASILE
Vierge martyre du IIIème siècle. Fête le 16 août.
BAYEUX :
[suite de Juaye-Mondaye] "...En 1658, Mgr Servieu, évêque de Bayeux, obtint, par le pape Alexandre VII (sur la demande de M. de Lyonne, ambassadeur de France à Rome et parent de Mgr Servieu), les reliques d'une sainte Basile exhumées en 1654 de la catacombe romaine. Le corps tout entier fut apporté à Bayeux ; l'évêque en retint une petite partie pour sa cathédrale et déposa le reste à l'Hôtel-Dieu de Bayeux. La relique de la cathédrale disparut en 1793. Le 27 janvier 1833, sous l'épiscopat de Mgr Dancel, la châsse fut ouverte à l'Hôtel-Dieu. Une omoplate fut retirée et remise à un supérieur de l'hôpital de Rennes, une vertèbre fut donnée aux religieuses de Notre-Dame de la Charité à Bayeux. Le reste du corps est conservé à l'Hôtel-Dieu de cette ville. L'apport des reliques d'une homonyme a suscité une confusion dans le culte des deux saintes. Au XIXème siècle, le chanoine Laffetay (Abbé J. Laffetay : Étude sur sainte Basile de l'Hôtel-Dieu de Bayeux et sainte Basile de Couvert, dans mémoire de la Société des Antiquaires de Normandie, L. XXVI, p. 747 et suiv.), influencé par les religieuses, crut prouver que les deux personnages n'en faisait qu'un seul ; "ceci est du domaine de la légende", écrivit Mgr Michel, vicaire général de Bayeux. Honorons donc, comme nos aïeux, notre sainte Basile Normande (M. L'abbé Alix, dixit)."
in "Saints guérisseurs, saints imaginaires, dévotions populaires" par Jean Seguin, 1929, rééd. Lib. Guénégaud Paris 1978.
FOURNEAUX :
"Le visiteur de la pauvre et petite église de Fourneaux, perdue au milieu des arbres, peut remarquer au fronton de l'un des petits retables de l'église cette inscription : "S. Basilica, 1786" ; au-dessous figure la statue d'une sainte privée d'attributs (XVIIIe siècle?)".
in "Saints guérisseurs, saints imaginaires, dévotions populaires" par Jean Seguin, 1929, rééd. Lib. Guénégaud Paris 1978. [Voir précisions à Juaye-Mondaye]
JUAYE-MONDAYE :
"Elle était patronne de Couvert (Commune rattachée, en 1857, à celle de Juaye-Mondaye). Les parties anciennes de l'église sont antérieures au IXème siècle (de Caumont). Le cimetière a fourni nombre d'objets carolingiens. Le bénéfice en fut donné, en 1258, à l'Hôtel-Dieu de Bayeux, dont il sera reparlé. C'était un lieu de pèlerinage très fréquenté. Par les temps de sécheresse, le peuple y venait demander de la pluie. Au mois de juin 1625, le curé de Saint-Michel-de-Vaucelles, de Caen, y conduisit une procession de 800 personnes. Selon la tradition, au nord du bourg actuel, s'élevait une villa gallo-romaine, nommée Baccaïe. Des tuiles à rebords, des monnaies, trouvées à diverses époques, viennent confirmer cette opinion. Basile, fille d'un grand propriétaires du pays, embrassa le christianisme nouvellement prêché dans la région. C'était au temps des persécutions de Gallien. Vers 260, le lieutenant de l'empereur romain, en mission dans le pays, la fit arrêter et amener devant sa tente. Sur son refus obstiné de sacrifier aux idoles, il la fit décapiter. La tête de la vierge, dit la tradition, bondit sept fois sur le sol et, à chaque place, surgit une source. On montre encore le pré qui fut le théâtre du martyre. Sur le tombeau de la sainte fut élevé un oratoire transformé plus tard en église. De très vieux martyrologes mentionnent, au 16 août, la vierge Basile martyrisée dans le Bessin, au bourg de Bassilly (Frédéric Alix : Cinquante Saints Normands)"... [suite à Bayeux]
in "Saints guérisseurs, saints imaginaires, dévotions populaires" par Jean Seguin, 1929, rééd. Lib. Guénégaud Paris 1978.
"L'histoire de cette sainte pose un problème lié à la confusion qui s'est établie entre deux Basile, l'une, martyre romain dont des religieuses de l'hôtel-Dieu de Bayeux avaient valorisé le culte, et l'autre, martyre normande, née de riches propriétaires terriens du Bessin, qui seule nous intéresse. Très jeune, notre Basile adopta la religion chrétienne fraîchement prêchée dans la Basse-Normandie. Elle ne tarda pas à être remarquée par les hommes de l'empereur Gallien qui se livraient à de terribles persécutions. Arrêtée vers l'an 260, sommée de trahir sa foi, elle refusa fermement. Ses tortionnaires la firent décapiter. Une légende nous apprend que la tête de Basile rebondit sept fois sur le sol et qu'une source vive jaillit spontanément à chaque point de chute. Basile, imperturbable, se baissa pour ramasser sa tête et, la portant dans ses deux mains, elle se rendit au lieu de sa sépulture. Faut-il voir dans le courageux parcours de la vierge sans tête la justification du culte singulier en faveur des enfants qui tardent à marcher ? La leçon est évidente. Pourtant, nous n'irions pas jusque-là. Toujours est-il que les pèlerins viennent encore régulièrement dans la petite église de Fourneaux (canton de Tessy-sur-Vire) dans la Manche, où un autel est dédié à sainte Basile avec fronton portant l'inscription : "S. Basilica 1786" (et non en celle de Fourneaux-le-val, dans le Calvados près de Falaise, comme l'ont indiqué certains hagiographes)."
in Les saints qui guérissent en Normandie d'Hippolyte Gancel, éditions Ouest France 1998.
“ Parmi les céphalophores, il faudrait aussi placer sainte Basile (de Couvert). Sa tête rebondit sept fois sur le sol, faisant jaillir autant de sources (légende connue des “ sept fonts ”). Finalement la sainte décapitée prit sa tête et l'emmena vers le lieu de sa sépulture, qui reste toujours mystérieux. ”
In Le culte populaire et l’iconographie des saints en Normandie - Étude générale - par Dr. Jean Fournée, Société Parisienne d’Histoire et d’Archéologie Normandes, n° spécial des cahiers Léopold Delisle 1973.
VACOGNES-NEUILLY :
"A Vacognes, il paraît qu'une actuelle statue de saint Sébastien, tout simplement vêtu d'un ample cache-sexe, serait celle d'une sainte Basile ; ceci ne doit pas nous étonner, nous retrouvons d'autres "baptêmes"... posthumes. Dans tous les cas, la forme du bassin, l'ampleur des cuisses, indiquent que le sculpteur a plutôt voulu représenter une sainte... dont les autres charmes sont recouverts par les bras repliés en croix sur la poitrine".
in "Saints guérisseurs, saints imaginaires, dévotions populaires" par Jean Seguin, 1929, rééd. Lib. Guénégaud Paris 1978.
“Sainte Basile (16 août) : Sainte Basile était la patronne de l'église de Couvert, au canton de Balleroy. Selon M. de Caumont, les parties anciennes de l'édifice sont antérieures au IXe siècle. Le cimetière a fourni nombre de cercueils renfermant des objets de l'époque carolingienne et mérovingienne. Le bénéfice en fut donné à l'Hôtel-Dieu de Bayeux en 1258. Un document nous prouve que le culte de sainte Basile était en grand honneur à Couvert en 1216. C'était un lieu de pèlerinage très fréquenté. Par les temps de sécheresse le peuple y venait demander de la pluie. Au mois de juin 1625, le curé de Saint-Michel de Vaucelles de Caen y conduisit une procession de 900 personnes. Selon la tradition, au nord du bourg actuel s'élevait une villa gallo-romaine nommée Baccaïe. Des tuiles à rebords, des monnaies, des objets en bronze, trouvés à diverses époques, viennent confirmer cette opinion. Basile, fille d'un des grands propriétaires du pays, embrassa le Christianisme nouvellement prêché dans la région. C'était au temps des persécutions de Gallien, vers 260. Le lieutenant de l'empereur romain en mission dans le pays la fit arrêter, charger de chaînes et amener devant sa tente. Sur son refus obstiné de sacrifier aux idoles, il la fit décapiter. La tête de la vierge, dit la tradition, bondit sept fois sur le sol, et à chaque place surgit une source d'eau vive. On montre encore le pré qui fut le théâtre du martyr. Sur le tombeau de la sainte fut élevé un oratoire transformé plus tard en église. De très vieux martyrologues, mentionnent au 16 août, la vierge Basile, martyrisée dans le Bessin, au bourg de Bassilly. Un passionnaire du XIIe siècle, conservé à la bibliothèque d'Avranches dit que cette sainte mourut dans la cité de Baccaïe. En 1658, les religieuses de l'Hôtel-Dieu de Bayeux qui avaient le patronage de Couvert, obtinrent les reliques d'une sainte Basile, récemment exhumées de la catacombe romaine de ce nom. D'où une confusion dans le culte des deux saintes. Et au XIXe, siècle, le chanoine Laffetay, un peu influencé par les religieuses, crut prouver que les deux personnages n'en faisaient qu'un seul. Il semble pourtant difficile d'admettre qu'une sainte romaine dont le corps entier a été découvert en 1654, ait joui à Couvert d'un culte immémorial, que les vieux martyrologes et passionnaires se soient trompés dans l'ensemble, que la tradition soit complètement fausse, etc… Honorons donc, comme nos aïeux, notre sainte Basile Normande. ”
in Cinquante Saints Normands, étude historique et archéologique de Frédéric Alix ; Société d’Impression de Basse-Normandie, Caen 1933.
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