-
FLOXEL
FLOXEL
BAYEUX :
“Saint Floxel (17 septembre) : Au début du XVIIIe siècle, la multiplicité des églises de la ville de Bayeux causa l'abandon de l'église Saint-Floxel, sise au faubourg de ce nom. Elle avait succédé à une chapelle élevée au VIe siècle en l'honneur de tous les saints, sur le mont Phaunus, par saint Vigor, évêque de Bayeux. Très nombreuses sont les recensions anciennes de la vie de saint Floxel, mais toutes ont pour origine une légende coutançaise du VIIIe siècle, inspirée d'actes primitifs. Ce saint naquit en Cotentin, sur la fin du IIIe siècle. De condition illustre, sa famille l'envoya auprès de Constance Chlore, gouverneur des Gaules, pour y recevoir une éducation conforme aux exigences de son avenir. Ce dernier agrandit et fortifia la vieille cité de Cosedia, qui prit le nom de Constantia, devenu Coutances. Il se rendit à Bayeux, alors Augustodurum, où il voulait officiellement sacrifier à Bélénus, qui avait un temple célèbre sur le Mont Phaunus. Pour rehausser l'éclat de la cérémonie, Constance emmenait avec lui trente jeunes gens de son entourage. De ce nombre était Floxel, qui, loin de vouloir honorer la fausse divinité, mit tout en œuvre pour en détourner ses compagnons. Dénoncé par l'un d'eux, nommé Camarinus, il fut arrêté dans un oratoire chrétien, où il se tenait en prière. Il est amené devant le tribunal du préfet, nommé Valérien, chargé des exécutions. Ni les promesses, ni les menaces ne l'émeuvent. Il est étendu sur le chevalet, flagellé, a la mâchoire brisée, mais les tourments ne font que l'affermir. Le préfet le fait jeter dans un cachot, avec un lion affamé. Un païen, dont le fils était sourd, aveugle et muet, inspiré par l'énergie et les paroles du jeune martyr, pénètre jusqu'aux grilles de la prison et demande la guérison de son fils, qu'il obtient. Et lorsque les bourreaux se présentent, ils trouvent le captif environné de lumière, chantant les louanges divines, auprès du lion étendu mort à ses pieds. Le préfet attribue ces prodiges à des maléfices et fait élever un bûcher pour brûler sa victime. Le jeune homme est précipité dans un brasier ardent, allumé sur le forum. Aussitôt une pluie torrentielle éteint les flammes et Floxel demeure sain et sauf. Valérien lui fait transpercer les mains et la langue ; le martyr supporte ces nouveaux tourments. Enfin, il est décapité en dehors des portes de la ville, le 17 septembre, au milieu d'une foule de chrétiens en pleurs et de païens profondément émus : compagnons, officiers et soldats, dont plusieurs se convertirent. Des mains pieuses ensevelirent le cadavre dans un lieu secret. Quatre mois plus tard, des pêcheurs de son pays d'origine, avertis en songe, vinrent chercher les restes de leur compatriote et le ramenèrent à Duurix. Le 27 février, le corps fut déposé solennellement dans un tombeau au-dessus duquel s'éleva plus tard l'église de Saint-Floxel. Survinrent les invasions des Normands. Transférées d'abord au Mans, les reliques furent ensuite portées à Ruffey, en Bourgogne (912), puis dans une chapelle de Beaune (966), et enfin à la collégiale de cette ville (1265), où, malgré de nombreuses vicissitudes, elles continuent à être honorées. A Bayeux, l'église et paroisse Saint-Floxel furent supprimées en 1709. Le culte lui-même disparut officiellement et ne retrouva sa place, dans les offices bayeusains qu'en 1862. Jadis, les évêques de Coutances, avant de prendre possession de leur siège, se rendaient à une chapelle de Saint-Floxel, patrie du saint, redevient un centre actif de pèlerinages. A Ligny-Saint-Flochel, au diocèse d'Arras, le culte du saint, établi par des pèlerins, soit normands, soit bourguignons, est toujours en honneur. C'est notre Tarcisius normand. Des vitraux modernes de la cathédrale et de l'église Saint-Exupère de Bayeux retracent des scènes de sa vie de martyr. Plusieurs œuvres de jeunesse se sont mises sous son patronage. Il est question d'élever un monument qui rappellerait le lieu de son martyr et l'emplacement de l'ancienne église. ”
in Cinquante Saints Normands, étude historique et archéologique de Frédéric Alix ; Société d’Impression de Basse-Normandie, Caen 1933.
Concernant ce saint, voir aussi l’article ci-après extrait de : Les saints dans la Normandie médiévale – colloque de Cerisy-la-Salle, 1996 ; Presses Universitaires de Caen, 2000. Chapitre : “ Les reliques de la cathédrale de Bayeux ” par F. Neveux.
SAINT-VIGOR-LE-GRAND :
“ Saint Vigor, évêque de Bayeux, fonde au VIe siècle un monastère sur le Mont Phaunus, alors recouvert d'une chênaie et centre du culte druidique dans le Bessin. Le territoire de la commune qui garde son nom comprend jusqu'à la fin de l'ancien régime de nombreux autres édifices religieux. Sur l'ancienne voie romaine conduisant de Bayeux aux Veys, une chapelle du XIIIe siècle à l'usage des pèlerins est dédiée à saint Jacques et au hameau de Pouligny, par ailleurs célèbre pour ses découvertes archéologiques. La Fontaine Saint-Révérend rappelle la grotte où ce saint, lui aussi bayeusain, se retirait. À proximité du prieuré Saint-Vigor, la chapelle Sainte-Marie l'Égyptienne a existé jusqu'en 1792. L'église Saint-Floxel, du nom du martyr bayeusain, s'élevait en limite de Bayeux, jusqu'en 1709. Enfin, sur la route royale, près de Saint-Exupère, les chanoines de Saint-Augustin établis au prieuré de Saint-Nicolas-de-la-Chesnaye, avaient pour mission de soigner les lépreux. Saint-Vigor était aussi le siège dune baronnie et comprenait trois fiefs nobles, La commune est agrandie en 1856 du hameau de Saint-Sulpice. L'époque contemporaine est marquée par le débarquement et l'établissement en juin 1944 d'un hôpital militaire britannique de 600 lits. ”
in Le Patrimoine des communes du Calvados, tome 1, Flohic Editions 2001.
-
Commentaires