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GAUD
GAUD
“Saint Gaud (31 janvier) : En l'an de grâce 1131, les paroissiens de Saint-Pair, près Granville, voulurent, à la prière de Gautier, leur curé, reconstruire le clocher de leur église qui tombait en ruines. Les ouvriers qui creusèrent les fondations mirent à découvert un cercueil en pierre de Sainteny. Le sarcophage contenait un cadavre en parfait état de conservation. La tête reposait sur une pierre portant cette inscription : Ici repose le bienheureux Gaud, évêque. Quel était ce saint ? Après la mort de saint Taurin, premier évêque d'Evreux, la ville fut complètement détruite par les barbares et le siège demeura vacant. Un des principaux habitants de la région, nommé Waldus, dont nous avons fait Gaud, voulut rétablir une chrétienté. La paix relative qui suivit la défaite des Huns et des Wisigoths, favorisa ses desseins. Ce laïc missionnaire alla prier Germain, archevêque de Rouen, de donner un nouveau pasteur à son église. Le prélat se rendit à Evreux en compagnie de saint Ereptiole, évêque de Coutances, et de saint Sigisbolde, évêque de Séez. Nommé évêque par les acclamations du peuple et du clergé, Gaud fut immédiatement sacré. La soif du salut des âmes le fit travailler avec un zèle dévorant à détruire les restes de l'idolâtrie et à reconstituer des groupes de fidèles. Les luttes entre les Francs, commandés par Clovis, encore païen, et les derniers Romains menaçaient la sécurité du pays. Brisé par les travaux et accablé par la vieillesse, Gaud remit le fardeau de l'épiscopat à Marusius son disciple et se retira non loin de la ville, là où s’est élevée la chapelle Sainte-Marie de Gaud. Bientôt il gagna la solitude de Scissy, nouvelle Thebaïde où se trouvaient plusieurs saints religieux, Pair, Senier et Scubilion. Plein d'années et de mérites il rendit son âme à Dieu le 31 janvier 491 et fut enterré dans le pieux oratoire, où l'on voyait encore son tombeau en 1740. Non loin de Saint-Pair se trouvent une chapelle et une fontaine Saint-Gaud, très vénérées des pèlerins. Son culte est répandu dans les diocèses de Coutances, d'Evreux et de Bayeux. L'abbaye de Cordillon, en la paroisse de Lingèvres, possédait des reliques de ce saint.”
in Cinquante Saints Normands, étude historique et archéologique de Frédéric Alix ; Société d’Impression de Basse-Normandie, Caen 1933.
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