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GEFFROY
GEFFROY
Né à Bayeux au XIème siècle, mort en 1137, abbé de l’abbaye de Savigny ; fête le 8 juillet.
“Le Bienheureux Geffroy (8 juillet) : La collection de Boze à la Bibliothèque Nationale renferme un curieux plan des tombeaux de l'abbaye de Savigny (No 9028). Cette pièce nous montre la pierre tumulaire du Bienheureux Geffroy dans la circata de l'autel, entre un des maîtres piliers et la première colonne, dans l'espace situé devant la chapelle Saint-Nicolas. Ce saint naquit à Bayeux au XIe siècle. Son père, nommé Alain, était gouverneur d'un château qui ne pouvait être que la forteresse de la ville. Pendant que sa mère le portait dans son sein, un violent incendie réduisit en cendres une grande partie de la cité. Alors que le feu consumait l'église de la Madeleine, construite en bois, cette future mère sauva les précieuses reliques qui y étaient vénérées. Ce fut pour elle une bénédiction. L'enfant qu'elle mit au monde, prénommé Geffroy, devint un prodige de science et de piété. Après avoir complété ses études à Paris, il entra à l'abbaye de Saint-Vigor-de-Cerisy, au diocèse de Bayeux, où il se montra un novice modèle. Bientôt il opta pour l'abbaye de Savigny, fondée par son compatriote saint Vital de Tierceville, qui y faisait fleurir la règle de saint Bernard. Il devint le coadjuteur de l'abbé, à la mort duquel les moines le proclamèrent son successeur. L'abbé Geffroy fonda dix-huit nouveaux monastères, dont les Vaux-de-Cernay, au diocèse de Paris, et Beaubec, au diocèse de Rouen. En homme avisé et prudent, il avait soin de pourvoir chaque maison d'un avenir assuré. La règle portait que tous les couvents de l'ordre devaient déléguer annuellement un de leurs membres pour assister à un concile général qui se tint jusqu'à l'époque où l'abbé Serlon unit sa congrégation à celle de Saint-Bernard-de-Clairvaux. Geffroy mourut en 1139 et fut inhumé dans l'église conventuelle. Un grand nombre de miracles, dont la résurrection d'un mort, s'opérèrent à son tombeau. Jusqu'en 1153 les évêques usèrent du droit d'accorder les honneurs publics à un martyr ou à un confesseur dans les limites de leur diocèse, réserve faite au Souverain Pontife d'étendre ce culte à l'église universelle : c'était une véritable béatification. Le corps du bienheureux Geffroy fut alors levé de terre et déposé dans une châsse placée tout près de l'autel, où il jouit d'un culte local. Il était surtout invoqué pour la guérison des fièvres et sa fête était solennellement célébrée, dans l'abbaye. Des parcelles de ses reliques sont conservées dans le maître-autel de l'église paroissiale de Savigny-le-Vieux. Les papes n'ayant pas sanctionné, peut-être faute de demande, la proclamation populaire, le culte du bienheureux demeura confiné dans son monastère qui a disparu à la Révolution. ”
in Cinquante Saints Normands, étude historique et archéologique de Frédéric Alix ; Société d’Impression de Basse-Normandie, Caen 1933.
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