• LANFRANC

    LANFRANC

    Né à Pavie en 1003, mort en 1087 ; ami de Guillaume le Conquérant, archevêque de Cantorbury ; fête le 28 mai.

     

    Le Bienheureux Lanfranc (28 mai) : Un jour, Guillaume le Conquérant rencontra un homme qui eut l'audace de lui résister. Le génie du duc-roi sut faire de ce fort adversaire un ami puissant. Cet homme était Lanfranc. Né à Pavie en 1003 de famille sénatoriale, il étudia à Bologne et se fit bientôt remarquer par sa science du droit. Venu en France, il triompha de l'hérétique Bérenger, ce prédécesseur de Luther, qui tenait alors la fameuse école de Saint-Martin de Tours, lui enleva ses meilleurs élèves et s'établit à Avranches, où il fut entouré d'une multitude de disciples. La gloire lui fut à charge et il se mit à la recherche d'un monastère où il pourrait vivre inconnu. La Providence le conduisit à l'abbaye du Bec que construisait l'abbé Herluin (1041). La renommée l'y suivit : les clercs, les grands seigneurs, les professeurs même y accoururent pour entendre ses leçons. Ayant été envoyé à Saint-Evroult, il devint prieur du monastère naissant. Guillaume le Conquérant qui l'avait bien jugé, en fit son conseiller. Il le chargea de plusieurs missions difficiles, spécialement de régulariser son mariage avec Mathilde, fille de Beaudouin, comte de Flandre. La dispense fut accordée par le pape Nicolas II, sous promesse de créer à Caen deux monastères, l'un d'hommes, l'autre de femmes. Aussitôt que l'abbaye de Saint-Etienne fut établie, Lanfranc en fut nommé abbé. Il y fonda une école qui devint aussi fameuse que celle du Bec. Il s'y forma des architectes auxquels nous devons les églises romanes édifiées dans les dépendances ou dans le voisinage du monastère : Saint-Étienne et Sainte-Trinité de Caen, les grandes églises rurales de Ouistreham, Cheux et Secqueville-en-Bessin, les moyennes églises de Mouen et de Biéville et celles, moins importantes, de Colombelles et de Beuville. En 1067 Lanfranc refusa le siège archiépiscopal de Rouen qui lui était offert, mais en 1070 il dut céder aux ordres de l'abbé Herluin, aux prières de son ami Nicolas Coquin, prieur du Plessis-Grimoult, et à l'autorité de deux conciles qui le nommèrent archevêque de Cantorbéry. En qualité de Légat du pape, il réforma les diocèses d'Angleterre dont il était primat et rétablit dans les monastères l'étude des sciences et des arts. Il couronna roi d'Angleterre Guillaume le Roux, fils de Guillaume Le Conquérant (1082). Il mourut le 28 mai 1087 et fut inhumé dans sa cathédrale. Milon Crespin, moine du Bec, son contemporain, a écrit sa vie. Les moines de Cantorbéry célébraient son anniversaire avec toute la pompe due à un saint. Bien qu'aucun culte public n'ait jamais été autorisé, les populations s'inclinant devant son génie, dépensé tout entier pour la défense et la grandeur de l'Eglise, ont proclamé Lanfranc bienheureux. Il fut l'homme nécessaire à cette époque pour allier les choses les plus discordantes et transformer des hommes encore barbares en peuple civilisé. 

    in Cinquante Saints Normands, étude historique et archéologique de Frédéric Alix ; Société d’Impression de Basse-Normandie, Caen 1933.


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :