• LEUFROI

    LEUFROI

    Fête le 21 juin.

     

    “Saint Leufroi (21 juin) : Au retour d'un voyage dans le Cotentin, saint Ouen. évêque de Rouen, traversa le pagus Madriacensis (ou Méresais), au diocèse d'Evreux. Son grand âge l'empêchant de se tenir à cheval, il voyageait dans un chariot, tiré par deux mules. Il s'égara aux approches de la nuit. Soudain lui apparut une croix lumineuse, qui lui indiqua sa route. Prenant l'aiguillon d'un laboureur, il le disposa en croix et le planta à ce carrefour, qui prit le nom de Croix Saint-Ouen. Vingt ans plus tard, saint Leufroi y fonda un monastère, sous le vocable de La Croix Saint-Leufroy. Ce saint naquit à Evreux, d'une famille de grands fonctionnaires. Epris de vie monacale, il se retira, malgré ses parents, chez l'écolâtre de Saint-Taurin, en sa ville natale. Ayant été autorisé à suivre sa vocation, il étudia aux écoles de Condé-sur-Iton et de Chartres, puis, revint à la maison paternelle, où il se mit à instruire les enfants du voisinage. Bientôt, il part en quête d’une solitude. Chemin faisant, il rencontre un pauvre en haillons : il lui donne son manteau ; plus loin, il en trouve un autre, à peine vêtu : il se dépouille encore, pour le couvrir. Presque nu, Leufroi cherche un abri au monastère de la Varenne (commune de Montérolier, près Neuf-châtel). En vain, les religieuses veulent le retenir ; il se retire chez l'ermite Bernard, qui habitait les solitudes de Cailly, près Clèves. Puis il va trouver saint Saëns, qui lui donne l'habit monacal et bientôt lui confie la direction de son monastère naissant. Là, il connut saint Ansbert, évêque de Rouen, qui, voulant utiliser son zèle, le chargea de retourner évangéliser son pays. Leufroi se mit en route, et, fortement inspiré, s'arrêta à La Croix Saint-Ouen, où s'opéraient de, nombreux miracles. Il y bâtit un oratoire, qui fut le centre d'une communauté. Des méchants le diffamèrent auprès de Didier, évêque d’Evreux, qui, accompagné de ses officiaux, se rendit au monastère, admonesta vivement l'abbé et l'emmena à sa suite pour l’emprisonner. Le cortège n’avait pas fait une lieue, que le cheval du Pontife tomba mort, blessant gravement son cavalier. Voyant en cet évènement le doigt de Dieu, Didier renvoya Leufroi et lui rendit justice et honneur. Notre saint fut un thaumaturge : il arrêta soudain un violent incendie, fit jaillir une source dans une région désolée par la sécheresse. il se rendit en Lorraine pour s'entretenir avec Charles Martel, qui gouvernait l'Austrasie au nom du jeune roi Dagobert III. Après son départ, Griphon, troisième fils du gouverneur, tomba gravement malade. Charles fit courir après Leufroi, qui revint de Laon et rendit la santé à l'enfant. Il bâtit pour les pauvres un hôpital dans son monastère. L'impiété et la grossièreté du peuple voisin lui donnèrent beaucoup à souffrir, mais Dieu était toujours avec lui. Une femme qui l'avait tourné en dérision, à cause de sa calvitie, vit à l'instant tomber ses cheveux et ses descendants naquirent chauves. Un voleur qui avait dérobé les meules du monastère et traité le saint de calomniateur, perdit toutes ses dents et transmit cette infirmité à sa descendance. Des paysans qui labouraient le dimanche, se moquèrent de saint Leufroi : le champ fut frappé de malédiction et ne produisit plus que des chardons et des ronces. Après la mort d'un religieux, on trouva, dans ses habits, trois pièces de monnaie, indice d'une faute contre le vœu de pauvreté. L'abbé fit enterrer le défunt hors du cimetière commun et jeta l'argent sur sa dépouille. Puis il se livra au jeûne et à la prière durant quarante jours, pour obtenir la grâce du pécheur. Dieu lui révéla que son âme était délivrée du Purgatoire. Aussitôt le corps fut ramené dans le cimetière conventuel. Leufroi mourut le 21 juin 738, après avoir gouverné sa maison pendant 48 ans. Il fut inhumé dans l'église abbatiale dédiée à Saint Paul. Le 22 juin 851 Guntbert, évêque d'Evreux, transféra son corps dans l'église de la Croix-Saint-Ouen qui prit le nom de Saint-Leufroi. Les moines Leufridiens voyant leur monastère incendié par les Normands, prirent la fuite, chargés des reliques de leur patron, de saint Agobard, son frère, et de saint Thurien, évêque de Dol, qui, sur la fin de sa vie, s'était fait moine dans leur maison, et le portèrent à Saint-Germain-des-Prés, à Paris. Guy, évêque de Carcassonne, les transféra dans une nouvelle châsse en 1222, et en céda quelques parcelles à l'abbaye de Saint-Leufroi, qui les honorait le 8 juin. La paroisse de Suresnes, vassale de Saint-Germain-des-Prés, possède encore des reliques de ce saint. Le 2 mars 1741, Mgr de Rochechouard, évêque d'Evreux, supprima le monastère de Saint-Leufroi, et le bras du saint, qui y était conservé, fut transféré dans l'église paroissiale, où il est demeuré. L'inventaire des reliques apportées de Rouen au prieuré de Saint-Himer (Calvados), en 1756, mentionne deux ossements de saint Leufroi. Les imagiers représentent cet abbé avec un ou plusieurs enfants près de lui, parce qu'il est invoqué pour les petits malades ; faisant jaillir une source pour récompenser un paysan qui lui avait donné à boire ; dissipant une nuée de moucherons qui avaient infesté le réfectoire des religieux, etc... ”

    in Cinquante Saints Normands, étude historique et archéologique de Frédéric Alix ; Société d’Impression de Basse-Normandie, Caen 1933.


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