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    OPPORTUNE

     

     

    Sainte Opportune (22 avril) : Au IXe siècle saint Adelin écrivit les actes de sainte Opportune. C'était un ex-voto en l'honneur de la sainte : grâce à son intercession, le biographe avait échappé aux Normands, dont il était prisonnier. Le père d'Opportune était comte d'Exmes, capitale de l'ancien pays d'Hiémois. Elle appartenait à une famille de saints ; elle eut pour tante, sainte Lanthilde, abbesse du grand monastère d'Almenèches, pour oncle saint Frogent, archidiacre, et pour frère saint Godegrand, évêque de Séez. Toute jeune, elle voulut se consacrer à Dieu et entra dans le petit monastère d'Almenèches, où la règle était rigoureuse. Elle y reçut le voile des mains de saint Lohier, évêque de Séez. L'abbesse du couvent étant venue à mourir, les religieuses élirent Opportune qui d'abord résista, mais finit par céder à leur désir. Elle gouverna parfaitement la maison très austère pour elle, très compatissante pour ses subordonnées. Elle déploya une grande habileté dans l'éducation des novices, tempérant sans faiblesse la justice par la miséricorde. Le temporel du couvent était pour elle une cause de souci. Elle craignait que sa trop grande pauvreté ne donnât aux religieuses des tentations de violer la clôture et de posséder quelque chose en propre. Sa maison devint très florissante. Godegrand, frère d'Opportune, étant parti en Palestine, fut supplanté par son archidiacre Chrodobert, qui réussit à se faire sacrer évêque. Après sept ans, le vrai pontife rentra et rétablit l'ordre, mais l'intrus le fit assassiner à Nonant, pendant qu'il visitait son diocèse. La sainte abbesse prit soin de sa sépulture et le fit solennellement inhumer dans son monastère. Cette mort lui causa une grande douleur ; elle mourut le 22 avril 770 et fut enterrée auprès de son frère. Pour les soustraire à la fureur des Normands ses restes furent transférés à Moussy, au diocèse de Meaux, où il s'opéra de nombreux miracles. Robert de Thorigny nous apprend qu'en 1076, Roger de Montgomeri rebâtit le monastère de sainte Opportune, détruit par les barbares. Ses restes, divisés, étaient honorés en l'église du Moutierneuf, à Poitiers, à la Trinité de Vendôme, à Sainte-Opportune de Paris, où des vitraux et des tapisseries retraçaient la vie de la sainte. Une parcelle fut transportée de Rouen au prieuré de Saint-Himer (Calvados), en 1756. Son culte est très répandu dans le diocèse de Séez. Elle était patronne de l'église Sainte Opportune, au canton d'Athis (Orne), donnée vers 1125 à l'abbaye du Val (Calvados) Quatre anciennes paroisses du diocèse d'Evreux, remontant au IXe siècle, l'ont pour patronne : Sainte-Opportune, près Vieux-Port, Sainte-Opportune-du-Bosc, Sainte-Opportune-la-Campagne et Sainte-Opportune, près Rugles. Almenèches lui a élevé une statue en fonte, bénie le 8 avril 1901, par Monseigneur Bardel. L'abbaye de Sainte-Opportune possédait, au diocèse de Bayeux, les églises de Moult, Cinq-Autels, Saint-Germain-de-Montgommery et Saint-Sylvain. 

    in Cinquante Saints Normands, étude historique et archéologique de Frédéric Alix ; Société d’Impression de Basse-Normandie, Caen 1933.


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