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PEREGRIN
PÉRÉGRIN
Saint patron des malades du cancer et des longues maladies qui a vécu XIVe siècle en Italie
Saints guérisseurs et fontaines miraculeuses, en pays d'Auge, les pèlerinages à saint Méen ou à saint Clair continuent d'être prisés. Près d'Orbec, on vient de bénir la statue de saint Pérégrin.
Reportage
« J'ai un proche atteint d'un cancer du foie, confie cette dame, en déposant un lumignon au pied de l'autel. Je prie pour lui, pour qu'il supporte la douleur et qu'il y ait un miracle. » Nous ne sommes pas à la basilique de Lisieux, auprès des reliques de sainte Thérèse, mais dans la petite la chapelle du Christ-Roi, à Saint-Denis-de-Mailloc, près d'Orbec. Un lieu bien connu dans le département, car cette chapelle a été construite par l'abbé Noury, qui fut en son temps curé, maire et guérisseur. Au pied de la statue, restaurée, de saint Pérégrin, il y a affluence.
Qui ça ? Saint Pérégrin, le saint patron des malades du cancer et des longues maladies. Un saint qui a vécu XIVe siècle en Italie et qui a été élevé au rang de saint guérisseur parce qu'« atteint d'une tumeur cancéreuse à la jambe ou d'une gangrène, il fut guéri, alors qu'il dormait, par la main du Christ, explique le frère Noël M. Rath, curé de la paroisse. Si on le prie, c'est pour obtenir la guérison ou tout du moins pour qu'il n'y ait pas de souffrance. »
La croyance populaire est bien vivante et le recours au pèlerinage et aux fontaines « dites miraculeuses » est monnaie courante.
Une cinquantaine de fontaines
Force est de constater qu'en pays d'Auge, où l'on en recense une cinquantaine, la foi que mettaient nos ancêtres les Gaulois, dans les sources et les fontaines, a résisté à 2 000 ans de christianisme. De l'ancienne à la nouvelle religion, ces eaux « qui soignent » ont gagné la protection d'un saint patron...
Dont le choix pour « telle ou telle maladie repose le plus souvent sur l'homonymie avec le nom du saint », raconte Jack Manoeuvrier, expert en traditions populaires, et auteur d'un ouvrage sur les « Remèdes populaires en Normandie » aux éditions Devoldaere. « Ainsi saint Clair est invoqué pour les maladies des yeux ; sainte Apolline, pour les dents, en souvenir de son martyre, où on lui arracha toutes les dents ; saint Méen, pour la gale, dont on sait qu'elle atteint les mains. »
La fontaine miraculeuse de saint Méen, derrière l'église du Pré-d'Auge, près de Lisieux, est en soit une curiosité. L'eau qui y coule aurait la vertu de soigner les maladies de peau.
En plein milieu d'un champ, un gros chêne millénaire offre l'image curieuse d'un épouvantail couvert de linge (!) Sous la protection d'une petite statue de saint Méen, les pèlerins viennent s'y laver et abandonnent le mouchoir ayant servi aux ablutions... dans l'attente de la guérison.
Anne BLANCHARD-LAIZÉ. Ouest-France
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