• REVEREND

    RÉVÉREND

    Il construisit une chapelle Saint-Jean sur le "mons Phas", site de l'abbaye de Saint-Vigor près de Bayeux ; On connaît une Vie de Saint Révérend.

     

    BAYEUX :

    Saint Révérend (12 septembre) : Saint Révérend, un des saints les moins connus du diocèse de Bayeux, est, d'après les maîtres de la critique, celui dont les actes sont les plus authentiques. L. Duchesne écrit: “La série Exupère, Regnobert, vient du canon de la messe ou des litanies, en tout “cas d'un document liturgique, où les deux saints étaient nommés l'un après l'autre”. Explication dont l'arbitraire saute aux yeux, clame Dom Leclercq en son Dictionnaire d'archéologie: “La vie de saint Exupère est un accommodement de la vie de saint Regnobert, laquelle procède de la vie de saint Révérend seule sincère”. Aux hypercritiques de trancher la question, si possible. Cette vie de saint Révérend a été écrite par un prêtre nommé Joseph vers 877. Lorsque saint Exupère annonça le premier la religion chrétienne en la cité druidique de Bayeux, il eut parmi ses plus fervents disciples un adolescent de quinze ans, de noble famille, nommé Révérend. Il l'instruisit et le baptisa. Dès le lendemain de son baptême, le jeune néophyte se mit à prêcher sur la place publique. Un jour qu'il s'était rendu au mont Phaunus, il remarqua à la porte du temple païen, un aveugle de naissance, qui réclamait des idoles le bienfait de la vue. “ Crois au Christ, fils de Dieu, lui dit Révérend, et tu seras exaucé”. Tous deux se mettent en route pour aller trouver l'évêque, tout en parlant de la doctrine du Christ. Arrivés aux portes de la ville les yeux de l'aveugle s'ouvrirent et bientôt il reçut le baptême des mains d'Exupère. Le peuple instruit des miracles de saint Révérend, lui amena sept démoniaques qui furent aussitôt guéris ; ce fait émut profondément les assistants et détermina la conversion de plus de cinq cents personnes. Semeur de miracles, le jeune chrétien fut honoré du sacerdoce. Il redoubla de zèle dans son apostolat et les foules se pressaient devant lui. Dans une de ses excursions apostoliques, il entendit un paralytique qui demandait à lui parler, mais ne pouvait avancer à cause de son infirmité. Révérend lui envoya sa houlette pastorale et aussitôt que le malade l'eut saisie, il se mit à marcher. Le saint guérit une multitude de malades, dont une femme affligée d'une perte de sang, si bien qu'il convertit plus de huit cents païens. Son zèle ardent rencontra presque un échec devant les païens du mont Phaunus, centre de la religion druidique; cependant, il put y élever un baptistère dédié à saint Jean, qui devint par la suite une chapelle de saint Révérend. L'apôtre parvenu à un très grand âge fut saisi d'une grosse fièvre, dont il mourut, le premier jour des ides de septembre. Son évêque le fit inhumer dans le sanctuaire bâti par saint Exupère, embryon de la cathédrale de Bayeux. Dans la suite, le corps fut transféré dans un lieu, nommé Cerisy, peut-être Cerisy-la-Forêt (Manche). Vers 934 Fromerius, évêque de Poitiers, rétablissant le monastère de saint Cyprien, ruiné par les Normands, y déposa les reliques de saint Révérend, qui, par crainte des barbares, furent dix ans plus tard, transférées par l'abbé Aymon dans l'abbaye de Sainte Radegonde, où elles furent honorées pendant tout le Moyen-Age. Une parcelle conservée à la cathédrale de Bayeux fut détruite par les Protestants en 1562. Au Sud du hameau de Pouligny, à Saint-Vigor-le-Grand, se trouve une fontaine de Saint Révérend, et la tradition locale dit que le saint avait construit une cellule en ce lieu pour y séjourner. De nombreux objets de l'époque gallo-romaine y ont été découverts. Le manuscrit 121 de la bibliothèque du chapitre de Bayeux, écrit au XIIe siècle, mentionne la fête de saint Révérend, et nous trouvons inscrit dans l'inventaire de 1476 du trésor de la cathédrale “le baston de sainct Révérend, couvert et vêtu de drap de soie, et l'ung des boutz est virolé d'argent blanc”. Le Journal de Trévoux d'avril 1754, publia un article bien documenté sur saint Révérend. ”

    in Cinquante Saints Normands, étude historique et archéologique de Frédéric Alix ; Société d’Impression de Basse-Normandie, Caen 1933.

     

    Concernant ce saint, voir aussi l’article ci-après extrait de : Les saints dans la Normandie médiévale – colloque de Cerisy-la-Salle, 1996 ; Presses Universitaires de Caen, 2000. Chapitre : “ Les reliques de la cathédrale de Bayeux ” par F. Neveux.

     

    SAINT-VIGOR-LE-GRAND :

    “ Saint Vigor, évêque de Bayeux, fonde au VIème siècle un monastère sur le Mont Phaunus, alors recouvert d'une chênaie et centre du culte druidique dans le Bessin. Le territoire de la commune qui garde son nom comprend jusqu'à la fin de l'ancien régime de nombreux autres édifices religieux. Sur l'ancienne voie romaine conduisant de Bayeux aux Veys, une chapelle du XIIIème siècle à l'usage des pèlerins est dédiée à saint Jacques et au hameau de Pouligny, par ailleurs célèbre pour ses découvertes archéologiques. La Fontaine Saint-Révérend rappelle la grotte où ce saint, lui aussi bayeusain, se retirait. À proximité du prieuré Saint-Vigor, la chapelle Sainte-Marie l'Égyptienne a existé jusqu'en 1792. L'église Saint-Floxel, du nom du martyr bayeusain, s'élevait en limite de Bayeux, jusqu'en 1709. Enfin, sur la route royale, près de Saint-Exupère, les chanoines de Saint-Augustin établis au prieuré de Saint-Nicolas-de-la-Chesnaye, avaient pour mission de soigner les lépreux. Saint-Vigor était aussi le siège dune baronnie et comprenait trois fiefs nobles, La commune est agrandie en 1856 du hameau de Saint-Sulpice. L'époque contemporaine est marquée par le débarquement et l'établissement en juin 1944 d'un hôpital militaire britannique de 600 lits. ”

    in Le Patrimoine des communes du Calvados, tome 1, Flohic Editions 2001.


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