• SAUVEUR

    SAUVEUR

    Autre nom pour désigner Jésus-Christ considéré comme le sauveur de l'humanité. Une commune du Calvados porte son nom : La Rivière-Saint-Sauveur.

     

    DIVES-SUR-MER : 

             "En admirant la masse imposante de l'église Notre-Dame de Dives, on est tout naturellement porté à se demander la raison de tant d'opulence, dans un édifice qui fut à l'usage d'une paroisse dont la population, durant des siècles, ne dépassait pas 50)0 habitants. En voici la raison : Comme en beaucoup d'autres endroits du monde catholique, elle tira son origine d'un événement merveilleux survenu au début du XIème siècle. Le sixième jour d'avril de l'an mil et un, nous dit la tradition, des pêcheurs de Dives se livraient à leur travail habituel, lorsque ils ramenèrent en leur pays, l'image de Notre-Seigneur sans croux (croix). Surpris par ce hasard providentiel, ces hommes à la foi robuste se mettent à genoux pour vénérer le pieux objet qui était venu dans leurs filets prendre la place des poissons. Seul, un homme de l'équipage s'abstint de s'unir aux démonstrations dévotes de ses compagnons : Comment, dit-il à ces derniers, vous adorez un morceau de bois?. Ce n'est pas du bois, lui fut-il répondu, mais l'image de Notre-Sauveur. Pour toute réponse, notre impertinent se contenta d'un gros éclat de rire, souligne d'un coup de hache asséné sur le genou droit du Christ qui fut tranché net. Mais, ô miracle, voici que de la blessure sort un sang vermeil. L'action divine était évidente, l'incrédule se convertit. C'est alors qu'une grande altercation s'éleva entre les pêcheurs de Cabourg et les habitants de Dives, au sujet de la possession du Christ. Les premiers revendiquaient le trésor comme ayant été pêché dans leurs eaux ; les seconds prétendaient qu'il était leur proprieté, puisqu'ils l'avaient trouvé dans leurs filets. En bons Normands, on plaida, et le juge auquel on soumit le litige ordonna que "ladicte image" serait rejetée à la mer, pour appartenir ensuite comme épave aux maîtres du rivage sur lequel elle aborderait. Elle échoua précisément sur la grève de Dives. Les habitants de la cité en prirent possession et la transportèrent dans leur église "en grande joye et solengnité". Ce Christ, avons-nous dit, avait été pêché sans croix. Détail remarquable, aucun artisan ne fut capable de la remplacer. Les croix, que l'on fit à dessein d'y adapter le Christ, se trouvèrent toutes, ou trop grandes ou trop courtes. Enfin, au bout de trois ans et dans des conditions analogues à celles de la pêche du Christ, une croix fut trouvée en mer par des pêcheurs de Dives. Apportée à l'église cette croix s'adapta à merveille au Christ miraculeux. Dieu voulait sans doute ratifier par ce nouvel événement et l'arrêt du juge et le caractère quasi surnaturel de la sainte Image. Ici une question se pose tout naturellement : d'où provenait ce merveilleux crucifix? La légende attribue au ciseau de Nicodème, disciple du Sauveur, l'origine de cette image, ainsi que celle de deux autres semblables, qui, durant plusieurs siècle furent vénérées dans la ville de Jérusalem. Pour les soustraire aux convoitises de quelques seigneurs venus en pélerinage aux lieux saints et qui tous voulaient s'en assurer la possession, elles furent, à différentes époques, jetées a la mer et abandonnées à l'action de la Providence. L'une atterit à Lucques en Toscane où on la vénère encore ; la seconde fut recueillie sur les grèves de Rue, en Picardie, où elle attira un grand concours de fidèles jusqu'à la Révolution, ou elle fut jetée au feu. La troisième enfin vint s'échouer au rivage de Dives dans les circonstances pittoresques que nous avons relatées plus haut. Le pélerinage était fondé! Bientôt les foules pieuses qui le visitèrent devinrent si nombreuses que "l'antique chapelle", qui servait d'église paroissiale ne tarda pas à être trop étroite pour les recevoir. Grâce aux générosités de guillaume, le Duc-Roi, on construisit pour la remplacer un vaste édifice roman, dont les quatre gros piliers de la tour, encore existants, avec les arcades qui les surmontent, de même que l'arcature qui fait communiquer le bas-côté nord du choeur avec le transept, nous font comprendre les grandioses proportions. Après la bataille de Dreux, en 1562, l'amiral de Coligny vint avec son armée à Dives pour y attendre le secours qu'Elisabeth d'Angleterre devait lui envoyer du Havre. L'attente fut longue (du 2 au 15 février 1562). Pour leur faire prendre patience, Coligny et Théodore de Bèze autorisèrent leurs soldats à piller et détruire l'église avec le Christ miraculeux qu'on y vénérait. Ce fut la ruine du pélerinage."

    in Dives-sur-Mer : une vieille histoire (plaquette sur Dives).


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