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    Saint Space (10 novembre) : La vie de saint Space est très obscure. Robert Céneau, évêque d'Avranches, dont l'Histoire de la Gaule parut en 1557, nous a laissé seulement trois lignes sur la biographie de ce saint. Du Saussay en son Martyrologe Gallican a copié son prédécesseur en l'amplifiant. Hermant, notre historien diocésain, a développé les données de ses prédécesseurs. Il est vrai qu'à défaut de documents certains, il connaissait les traditions. Il invoque le témoignage de Sébastien Rouillard, en son Histoire de la Ville de Melun, éditée en 1628. Ce dernier semblait craindre que le publie ne confonde saint Aspais, patron de Melun, dont la fête tombe le 2 janvier, avec notre saint Space, inhumé aux Andelys et fêté le 10 novembre. Suivant la tradition, Space naquit hors des murs de la ville de Bayeux, au faubourg Saint-Patrice, devant le marché, dans la maison dite des Poitevins. Ses parents le firent instruire dans la religion chrétienne et il se prépara au sacerdoce. Il se dirigea vers le diocèse de Rouen, soit pour recevoir les ordres sacrés - Bayeux était peut-être privé d'évêque - soit pour exhorter les chrétiens de cette région qui subissaient une violente persécution. Au cours de ses pérégrinations, il fut découvert par les soldats de l'Empereur aux Andelys. Ni les menaces, ni les promesses n'ébranlèrent sa foi : il subit le martyre avec ses compagnons vers l'an 363. A l'oratoire élevé sur son tombeau, succéda d'abord un monastère bâti par sainte Clotilde, puis après sa destruction par les Normands, une collégiale du titre de Notre-Dame, fondée au XIIe siècle. Il ne reste qu'un vague souvenir de ces faits. Hermant raconte qu'il existait dans le chœur et la nef de l'église, de petites cloches nommées les “petits saints”, en mémoire des saints martyrs inhumés en ce lieu. Il ignorait que jadis les cloches se nommaient signa, d'où tocsin, puis saints, et les fondeurs de cloches, saintiers. Le même auteur ajoute qu'en 1682, les chanoines d'Andely, creusant en ce lieu, trouvèrent les tombeaux vides. Sans doute, les reliques avaient été enlevées au temps des invasions normandes, ce qui expliquerait la présence, à la cathédrale de Bayeux, d'un pied et d'un bras de saint Space. En 1562, les Protestants saccagèrent Bayeux et pillèrent les reliques. Un bourgeois de la paroisse Saint-Symphorien, nommé Sénot, acheta ces ossements à celui qui les avait dérobés. Pendant les sécheresses ou les pluies abondantes, il portait secrètement autour de ses champs le précieux trésor caché sous son manteau et il en avait éprouvé l'efficacité. Protestant, ainsi que son père, le fils de cet homme se convertit et restitua les ossements à la cathédrale, où ils sont encore vénérés aujourd'hui, ainsi qu'à l'Hôtel-Dieu de cette ville. Pour conclure, le culte de ce saint est très ancien et n'a jamais été interrompu dans notre diocèse. Le Bréviaire Bayeusain de 1425, conservé à la Bibliothèque Nationale (fonds latin n° 1298), mentionne saint Space au 10 novembre. 

    in Cinquante Saints Normands, étude historique et archéologique de Frédéric Alix ; Société d’Impression de Basse-Normandie, Caen 1933.


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