• SULPICE de Bayeux

    SULPICE

    Evêque de Bayeux (IXème siècle). Massacré à Livry en 844 par les normands.

     

    BAYEUX :  

             "Vers 840-844. Né à Livry où il fut tué par les Danois et inhumé au Val-Saint."

    in Monographie d'un canton type : Canton de Bayeux par E. Michel (1911), Office d'édition & de diffusion du livre d'histoire 1994.

     

    LIVRY :  

             "En 845, d'après la tradition, les Scandinaves surprirent à Livry, où, sans doute, il avait cherché une retraite, l'évêque de Bayeux, Sulpice, et le massacrèrent. Pour les soustraire à la profanation, prêtres et religieux effarés, transportèrent au loin les reliques de leurs saints, les ossements de leurs évêques. Ainsi, dès 846 ou au début de 847, les corps de saint Regnobert et de son diacre Zénon étaient enlevés de l'église abandonnée de Saint-Exupère à Bayeux et portés à Saint-Victor-d'Epines dans le département de l'Eure. Vers 863, les ossements de saint Exupère étaient portés près de Corbeil, ceux de saint Loup au monastère de Cormery en Touraine. Les corps de saint Révérend, de saint Regnobert furent, vers la fin du IXe siècle, transférés de Saint-Victor-d'Epines jusqu'en Bourgogne. Les paroisses demeurèrent sans prêtes ; ce fut l'anarchie complète, dans le pays affamé où tout sentiment moral disparut : diplômes, chroniques, textes hagiographiques furent anéantis. Quelques manuscrits pourtant furent sauvés et il nous en reste un, de l'époque, provenant de l'abbaye de Deux-Jumeaux. Tandis que des bandes de forbans scandinaves infestaient les côtes, depuis le Rhin jusqu'à la Loire, d'autres contingents débarquaient sans cesse sur nos rivages, attirés sans doute par les merveilleux récits de leurs devanciers rentrant au pays, gorgés de richesses. Dans une de leurs expéditions ils poussèrent une pointe sur Bayeux, prirent et saccagèrent la ville. Son évêque Batfridus, ou Walfridus, que M. Prentout appelle Beaufroi, fut égorgé (858)."

    in Histoire du Bessin par E. de Laheudrie (1930).

     

             "Ce saint pose un problème d'identification. Pour ce qui intéresse la Normandie, nous pourrions être en présence de deux saints Sulpice. Celui que l'on prie dans le Calvados à Livry (canton de Caumont-I'Eventé) serait né dans la cité aurait été évêque de Bayeux dans la première moitié du IXe siècle et massacré en 844. Après sa mort, il aurait guéri les enfants malades. A Livry, le culte est demeuré très vivant. La statue du saint reçoit de nombreux visiteurs qui prient, allument des cierges ou des veilleuses votives. Une fontaine Saint-Sulpice, fléchée, se trouve sur un petit chemin proche de l'église, exactement au "Val Saint". L'oratoire renferme un autel que garnissent les linges laissés par les pèlerins venus pour la guérison de leurs maladies de peau (de diverses formes d'eczéma infantile surtout). Prière spéciale, bougies votives, cierges, images, médailles sont à leur disposition. La chapelle est fermée, mais la clé est obtenue sur place. Un pèlerinage y a lieu le lundi de Pentecôte."

    in Les saints qui guérissent en Normandie d'Hippolyte Gancel, éditions Ouest France 1998.

     

    Saint Sulpice (4 septembre) : Le récit de la mort de saint Sulpice et celui de la translation de ses reliques peuvent seuls nous documenter sur cet évêque de Bayeux. La tradition le fait naître à Livry au début du IXe siècle. Saint Gerbold y avait en 670 fondé un monastère d'hommes, que nous trouvons plus tard mentionné au nombre des possessions de l'abbaye bénédictine de Fontenelle ou Saint-Wandrille, au diocèse de Rouen. Ce fut sans doute là que le jeune Sulpice reçut son instruction et son éducation. Regnobert, évêque de Bayeux, étant venu à mourir vers 840, il fut appelé à lui succéder. C'était alors l'époque des invasions normandes. En 844 ou 845. les pirates ravagèrent la région, ruinèrent le monastère de Deux-Jumeaux et s’avancèrent jusqu'à Livry. L'évêque Sulpice, qui y séjournait, voulut s'opposer à leur fureur, mais il fut massacré sans pitié : le monastère fut pillé et livré aux flammes. Après le départ des envahisseurs, les chrétiens qui avaient fui, reviennent et retrouvent le corps de leur pontife au milieu des ruines fumantes. Ils lui creusent un tombeau près d'une fontaine voisine qui depuis a pris son nom. Au-dessus de sa tombe, ils élèvent un oratoire qui bientôt devint célèbre par les miracles qui s'y accomplissaient, si bien que le lieu prit le nom de Val Saint. En 986 Simon, abbé du monastère de la Celle Saint Ghislain, près Mons-en-Haynaut, se rendant au Mont Saint-Michel, fit étape à Livry. Il y remarqua trois chapelles dont l'une abritait le corps du martyr. De retour il prend avec lui quelques compagnons et vient demander l'hospitalité au Val Saint. Il enivre le gardien et pendant la nuit dérobe les reliques et les emporte dans son abbaye. Elles y furent longtemps honorées dans un tombeau sur lequel était cette inscription “Ici repose Saint Sulpice, évêque de Bayeux.” Cependant la chapelle de Livry continuait d'être fréquentée par les pèlerins. Au XIIe siècle, l'abbé de Saint-Wandrille fit remise à Robert, abbé d'Ardenne, de la portion du bois de Livry, située entre le vieux fossé et le chemin de Saint-Germain-d'Ectot à Thorigny, avec la chapelle et le cimetière adjacent. L'oratoire et son ermitage sont mentionnés en 1432. Nous lisons dans l'obituaire d'Ardenne au 5 mai : Toussaint de Vaux, prieur de Saint-Contest et de Saint-Sulpice. (il avait succédé à Ursin Penon en 1556) ; au 21 mai : François Osmon prieur de Saint. Sulpice et de Lébisey (à Hérouville). Jean Honorey, chapelain, signe en 1613 et 1630. Détruite par les protestants en 1662, la chapelle fut réédifiée en 1578 et restaurée en 1656. Edouard Booth, abbé d'Ardenne, fieffa en 1776 à Louis Armand Lehoux, d'Amayé, les biens de la chapelle, qui comprenaient, outre l'oratoire, 20 acres de labour, divers bâtiments et du bois. Vendu comme bien national en 1794 et démoli, le sanctuaire fut rebâti en 1805, acheté en 1865 par Monseigneur Didiot, reconstruit et érigé en chapelle de secours par Mgr Hugonin. En 1655, frère Artus du Monstier, auteur du Neustria Pia, écrivit à Robert du Hamel, sous-prieur d'Ardenne, pour lui demander des renseignements sur la chapelle. Celui-ci lui répondit : “Cette chapelle est très célèbre par l'affluence des pèlerins qui viennent y demander la guérison, notamment des maladies de la peau”. Le P. Hilaire Pinet, du monastère de Saint-Vigor près Bayeux, obtint en 1662 une partie notable des reliques de saint Sulpice. La fête du saint figure au 27 août dans les vieux missels bayeusains, jour où elle était célébrée dans l'église Saint-Sulpice, qui lui était dédiée et qui relevait du prieuré de Saint-Vigor. Elle figure dans l'Ordo au 4 septembre. Des pèlerins se rendent le 17 janvier et le 1er dimanche de septembre à Maisoncelles-sur-Ajon à cause d'une fontaine dédiée à saint Sulpice, qui est second patron de la paroisse. 

    in Cinquante Saints Normands, étude historique et archéologique de Frédéric Alix ; Société d’Impression de Basse-Normandie, Caen 1933.

     

             “ Statue de saint Sulpice dans l’église Notre-Dame de Livry : Le saint est représenté barbu, avec la mitre et la crosse de la fonction épiscopale. Selon les traditions, il exerce cette charge à Bourges ou à Bayeux. Une tradition locale le fait natif de Livry. Il y fait construire un ermitage, le Val saint, où il aime à se retirer. Bien que ne figurant pas au calendrier liturgique, il est très vénéré et les malades viennent nombreux à la chapelle et à la fontaine pour implorer son intercession. Jusqu’en 1999, le pèlerinage du lundi de Pentecôte attire beaucoup de monde. ” (…)

             “ Chapelle Saint-Sulpice : Selon la tradition, la chapelle est édifiée sur le lieu du martyr de saint Sulpice par les Danois, au milieu du IXème siècle. Ses reliques y demeurent avant d’être enlevées par Simon, abbé du Hainaut. Jean sans Terre donne la chapelle aux chanoines prémontrés de l’abbaye d’Ardennes. En 1349, la donation est entérinée par le roi de France Philippe V . la chapelle possède en outre une ferme et des terres. On y fait des pèlerinages pour guérir les maladies de la peau. Saint Sulpice est longtemps célébré le 27 août. Une statue de jeune fille, trouvée à proximité de la chapelle, figure sur le mur d’entrée. Détruite en 1794, la chapelle est reconstruite en 1891. ” (…)

             “ Ancien saint Sulpice et ex-voto dans la chapelle Saint-Sulpice : Faute de preuve de son existence, saint Sulpice ne figure pas dans le calendrier liturgique. Au XIXe et XXe siècles cependant, il est l’objet d’un culte fervent de la part des personnes atteintes de maladies de peau et les pèlerinages, notamment celui du lundi de Pentecôte, ne cessent. Les ex-voto le prouvent ainsi que les deux vitraux du chœur datés d’avant 1939, don de Mme Aubin de Bayeux, âgée de 70 ans en l’an 2000 qui, muette jusqu’à l’âge de trois ans, retrouve la parole en partant de la chapelle. ”

    in Le Patrimoine des communes du Calvados, tome 1, Flohic Editions 2001.

     

    SAINT-VIGOR-LE-GRAND :

    “ Église Saint-Sulpice, du XIe au XIXe siècle, calcaire : Traditionnellement, cette église est dénommée Saint-Supli. Bien que la paroisse ait été rattachée à celle de Saint-Vigor dès l'an XI, le culte continue d'y être célébré une fois l'an, le premier dimanche de septembre. Ce fut un lieu de pèlerinage, doté d'une fontaine censée guérir de la fièvre et du mal de dents. L’église est composée d'une nef romane appareillée en opus spicatum du XIe siècle et d'un choeur gothique du XIIIe siècle. Elle se termine à l'est par un chevet plat au pignon décoré d'un clocher peigne à deux baies du XVIe siècle. ”

    in Le Patrimoine des communes du Calvados, tome 1, Flohic Editions 2001.

     

    “ Dans le Calvados, entre autres, une fontaine Saint‑Sulpice est maintenue à Secqueville‑en­-Bessin (canton de Creully). Une église est placée sous le vocable du saint à Saint‑Vigor-­le‑Grand (canton de Bayeux) sur l'ancienne paroisse de Saint­-Sulpice où la tradition attribue à l'eau d'une fontaine une action bénéfique sur les maux de dents et les fièvres. Une fontaine très visitée existe à Livry (canton de Caumont-­l'Eventé) où les demandes sont nombreuses. ”

    in Les saints qui guérissent en Normandie, tome 2, d'Hippolyte Gancel, éditions Ouest France 2003. 

     

    SECQUEVILLE-EN-BESSIN :

             “ Fontaine Saint-Sulpice du XIIIème siècle en calcaire de Creully, chemin Saint-Sulpice : cette fontaine était réputée pour guérir une affection des yeux ou peut-être la maladie de la croûte de lait, qui atteint le cuir chevelu des nourrissons. Taxé de superstition, le pèlerinage est interdit et l’endroit est muré en 1778. Cependant, l’eau de la source étant précieuse aux yeux des fidèles, ceux-ci creusent un mur afin de continuer à soigner leurs maux. ”

    in Le Patrimoine des Communes du Calvados, Flohic Editions 2001.


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