ANNE
Épouse de saint Joachim, mère de la sainte Vierge, particulièrement vénéré en Bretagne. Fête le 26 juillet.
ANGOVILLE :
Il existe une fontaine Ste.-Anne datant de 1846 dans cette commune. L‘église paroissiale du 12ème siècle est dédiée également à sainte Anne.
BERNIERES-D'AILLY :
"Dans un vallon solitaire qui s'enfonce dans les Monts d'Eraines couverts de sapins et de taillis, entre Falaise et Saint-Pierre-sur-Dives, la chapelle de Sainte-Anne-d'Entremont (d'entre les monts) est un lieu de pèlerinage séculaire. La tradition en fixe les origines aux environs de 1040, au temps de Guillaume, le Duc falaisien Conquérant. Le style de la chapelle actuelle confirme, par maints détails, cette vénérable tradition. Elle fut bâtie, dit-on, par la Comtesse Lesceline, contemporaine du Duc Guillaume et fondatrice de l'Abbaye de Saint-Pierre-sur-Dives, à la suite d'un accident dont fut victime un jeune seigneur de sa maison. Celui-ci, étant à la chasse dans les forêts d'Eraines, fut gravement blessé par un sanglier. Il gisait près d'une mare, entouré de ses compagnons et de ses chiens, quand la Comtesse prévenue en hâte, accourut à son secours. Elle s'agenouilla, invoqua avec ferveur le nom de Sainte Anne, sa patronne, et promit de lui élever une chapelle sur le lieu de l'accident. Ses vœux furent exaucés ; le blessé revint à la vie et bientôt on vit s'élever près de la mare la modeste chapelle qui, depuis, n'a cessé d'accueillir les pèlerins. Quelques habitations l'entourèrent par la suite. (notice trouvée dans la chapelle).
“ Chapelle Sainte-Anne, vers 1050 en calcaire à Sainte-Anne-d'Entremont : Le hameau de Sainte-Anne-d'Entremont est situé au coeur du massif boisé des monts d’Eraines, vestige du Massif armoricain. À la suite d'une guérison miraculeuse, la chapelle est fondée par la comtesse Lesceline, veuve de Guillaume d'Eu, frère du duc de Normandie Richard II. Celle-ci avait auparavant fondé l'abbaye de Saint-Pierre-sur-Dives. En 1375, la chapelle devient une succursale du prieuré de Perrières. Cette paroisse, qui abrite 15 maisons en 1820, est érigée en commune, Puis elle est réunie à Ailly en 1831. (I.. S. M.. H. 1975)
Le dernier dimanche de juillet se déroule le pèlerinage dédié à sainte Anne. Les fidèles demandent à celle-ci de protéger leur famille, la sainte étant également invoquée pour avoir un enfant. Ces vœux sont consignés sur un registre dans la chapelle. L'intercession de la sainte est vraisemblablement fortement renforcée lors de la Première Guerre mondiale, cet ex-voto témoignant de la reconnaissance d'un couple de pèlerins. ”
In Le Patrimoine des Communes du Calvados, éditions Flohic 2001.
ETOUVY :
"Sainte Anne fut patronne d'une "confrérie pour la sépulture des trépassés".
in "Saints guérisseurs, saints imaginaires, dévotions populaires" par Jean Seguin, 1929, rééd. Lib. Guénégaud Paris 1978.
GRIMBOSQ :
"La chapelle Sainte-Anne est située au nord de la forêt, près du cours de l'Orne et de la voie ferrée, à 20 mètres des arcades du pont. Elle fut déplacée afin de permettre la construction du pilier ouest du viaduc. La sainte prit, paraît-il, mal la chose et, certaines nuits, allait gîter sous le pont... Le promeneur peut s'y rendre à pied en suivant le chemin qui longe le ruisseau de la Grande-Vallée ou en voiture en empruntant la voie qui, de Grimbosq, mène au lieu-dit "Angers", (toponyme qui provient du moulin d'Angers détruit lors des combats sanglants de 1944). Cette chapelle dont le patronage appartenait à l'abbaye du Val-Richer, fut longtemps un centre de pèlerinage pour les âmes de la contrée. On s'y réunissait le lundi de Pâques et le 26 juillet, jour de fête de la sainte qui avait, ici, la faculté de faire pleuvoir lors des périodes de sécheresse. C'est d'ailleurs surtout pour cela que les fidèles des paroisses voisines s'y rendaient en procession en chantant des cantiques avec, à leur tête, les sacristains agitant leurs tinterelles. Les bannières étaient plongées dans le cours de l'Orne et le retour s'effectuait à une cadence accélérée car Sainte Anne déclenchait la pluie : les paroissiens étaient trempés jusqu'aux os avant de regagner leur domicile... On raconte que lorsque cessèrent les pèlerinages, un lièvre venait célébrer la messe et donner la communion aux gens crédules. Aujourd'hui, la chapelle offre un spectacle désolant. L'intérieur a été, en grande partie, détérioré par des vandales sans scrupules. La "casse", est gratuite. Cet édifice existera-t-il encore dans cent ans ? Seuls les murs en brique rouge ont à ce jour résisté. La porte de bois recouverte de tôle incite à la mélancolie. Quelques pieds de buis dégagent une odeur funèbre. A proximité, une petite construction hexagonale (avec enduit au mortier de ciment imitant le bois) s'élève près de l'Orne qui flâne sans bruit."
in Bois et Forêts de Normandie de J.M. Foubert (1985).
SAINT-OUEN-LE-PIN :
On trouve dans l'église de cette petite commune une statue de Sainte-Anne. "Elle porte l'inscription : "Elle fut transférée du Val Richer dans cette église par la garde nationale le mardi 24 avril année de la 1ère de la République, élevée sur ce piédestal le 6 juin suivant 1792, le tout au nom de la Religion." C'est donc cette statue qui occupait l'autel sud de l'abbatiale. Et elle revient de loin, un maçon mécréant nommé Vaudor ayant voulu l'abattre de l'autel, corde au cou. Trois jours plus tard, miracle vengeur, le maçon périt lui-même sur un chantier, accidentellement écrasé par une lourde pierre ; le Vaudor n'était plus debout... C'est en réparation de cet outrage que Sainte Anne fut ainsi transférée en grande pompe républicaine."
in Randonnées et Patrimoine en Pays d'Auge, T.III, de J. Lalubie (1987).