AQUILIN
Fête le 19 octobre.
“Saint Aquilin (19 octobre) : Saint Aquilin est un de ces évêques d'origine gallo-romaine, qui, grâce à l'illustration de leur naissance, à leur éducation soignée et à leur vertu, eurent une grande influence sur la civilisation de leur temps. Le moine bénédictin Hécelon rédigea sa vie vers la fin du XIe siècle, et nous trouvons au siècle suivant son nom mentionné dans un calendrier de Cluny. L'abbé Chevalier mentionne son culte établi à Vienne, en Dauphiné, en 1239. Fils de grands fonctionnaires, Aquilin naquit à Bayeux vers 620 ; après de fortes études, il contracta un riche mariage. Son esprit et sa diplomatie le firent remarquer par le roi Clovis Il, qui se l'attacha et le chargea d'importantes négociations. Habile général, il arrêta les barbares qui sans cesse franchissaient, à l'Est, les barrières du royaume. A son retour, il rencontra sa femme, qui était venue à Chartres pour le féliciter et l'avertir qu'elle avait fait vœu de chasteté pour que Dieu lui conserve la vie sauve. Aquilin accepta volontiers de partager le sacrifice. Les deux époux se retirèrent à Evreux, s'occupant uniquement du soin des malades, de sorte que leur maison devint un véritable hôpital. L'évêque Œtherius étant mort en 650, Aquilin fut proclamé son successeur. Il accepta malgré lui, préférant la vie d'anachorète à celle d'administrateur. En récompense de ses jeûnes, de ses prières et de ses veilles. Dieu le favorisa du don des miracles, à. ce qui lui donna une grande influence sur les païens, encore nombreux dans le pays. Nous le trouvons en 689 avec ses deux compatriotes et amis Annobert, évêque de Séez, et Gerbold, évêque de Bayeux, au concile de Rouen, tenu par saint Ansbert pour la réforme du chant ecclésiastique. Le biographe de saint Aquilin nous apprend que celui-ci avait prié Dieu de le rendre aveugle, afin que la vue des créatures ne lui fit pas oublier le ciel, et qu'il fut exaucé. Le Pontife mourut après un long épiscopat et fut enterré dans une chapelle qu'il avait élevée dans un faubourg d’Evreux. L'humble oratoire transformé en église paroissiale, est devenu en 1839 la chapelle du petit séminaire. Pour soustraire les reliques du saint à la fureur des Normands, Guntbert, évêque d’Evreux, les transporta en Auvergne. Plus tard, saint Bernon les reçut à Gigny, en Bourgogne, où elles sont conservées et honorées le 19 octobre. Il est patron de Saint-Aquilin-d'Augerons et de Saint-Aquilin-de-Pacy, au diocèse d'Evreux, de Saint-Aquilin-de-Corbion, au diocèse de Séez, et de Frangy, au diocèse de Genève ; l'église de Chignin (Savoie) conservait des parcelles de ses reliques. L'iconographie le représente agenouillé devant un autel avec sa femme, pour rappeler leur vœu mutuel de continence. ”
in Cinquante Saints Normands, étude historique et archéologique de Frédéric Alix ; Société d’Impression de Basse-Normandie, Caen 1933.