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JEAN-EUDES
JEAN-EUDES
Prêtre français né à Ri en 1601 et mort en 1680 à Caen ; fondateur de la Société des prêtres de Jésus-et-Marie (Eudistes). Canonisé en 1925 ; Fête : 19 août.
CAEN :
"Quand il vit le jour au village de Ri, près d'Argentan, le 14 novembre 1601, Jean Eudes fut consacré à la Vierge. Il manifesta dès son plus jeune âge une réelle piété. "Le dévot Eudes", ainsi l'appelaient ses condisciples, étudia chez les Jésuites de Caen. Là, il se lia avec Monsieur de Bernières. Entré à l'Oratoire, à Caen d'abord, puis à Paris, il célébra sa première messe à Noël 1625. Une épidémie de peste le fit regagner le pays natal deux ans plus tard afin d'apporter un secours spirituel aux malades. Son séjour caennais (1627-1631) fut mis à profit pour approfondir ses connaissances et pour méditer. Multipliant ses activités, Jean Eudes se voulut missionnaire, parcourant la Normandie, publia en 1637 "La vie et le royaume de Jésus", fonda la maison de Notre-Dame de la Charité destinée aux filles repenties, devint supérieur de l Oratoire. En 1643, il reçut l'autorisation de créer la congrégation de Jésus et Marie. Celle-ci avait pour objet principal de former le clergé dans des séminaires. Après dix années de luttes contre la hiérarchie, les jaloux et les calomniateurs, Jean Eudes put ouvrir des séminaires à Caen, Coutances, Lisieux, Rouen. Evreux et Rennes. Sa renommée grandissait. De lui, Bossuet affirmait : "C'est ainsi que nous devrions prêcher". Louis XIV appréciait son talent à Versailles en 1671. La fin de sa vie fut attristée par la disparition de ses amis et par maintes chicanes avec les jansénistes. A 74 ans, il présida une mission à Saint-Lô où une fois de plus son éloquence fit merveille. Il mourut à Caen, au monastère Notre-Dame-de-la-Charité, le 19 août 1680. Canonisé en 1925, saint Jean Eudes a participé activement à la renaissance religieuse qui succédait aux troubles du XVIe siècle. Apôtre du culte des Sacrés-Coeurs, il peut être considéré comme le rénovateur du sacerdoce. Un de ses frères fut l'historien Mézeray."
in Les Normands de Basse-Normandie dans la Mémoire des Rues de Claude Le Roy, éd. Ch. Corlet 1982.
LE FRESNE-CAMILLY :
"Église Notre-Dame de Le Fresne-Camilly : L'église du Fresne-Camilly, remarquable pour son ornementation romane, possède un beau maître-autel à retable en bois, d'une noble ordonnance XVIIe siècle, et dont le fronton est dominé par une statue de la Vierge portant L'Enfant, dont l' histoire se lie à la mission évangélique de saint Jean Eudes. A signaler le tabernacle en bois du maître-autel, finement oeuvré et représentant le Christ d'Emmaüs, et au tombeau, en attributs, les instruments de la Passion. Dans la chapelle de droite un tableau XVIIe siècle, en fâcheux état, représentant saint Nicolas, et, au presbytère, un Christ douloureux sans couronne d'épines, anciennement propriété personnelle de M. le curé Vicquesnay au XIXe siècle.
Le Fresne-Camilly fut, une station importante de la vie de saint Jean Eudes. Il avait, comme amis, les Blouet de Camilly, dont il dirigeait les consciences, et il fit en septembre 1636 dans l'église une mission qui rayonna sur les paroisses voisines et amena la conversion d'un bon nombre de protestants. La tradition veut, qu'en témoignage de ce fructueux apostolat, il ait donné à 1'église cette statue de la Vierge. Plus vraisemblablement , la donatrice en dut être la "dame de Camilly", qu'il appelait "sa pourvoyeuse". La Vierge porte une petite couronne fleurdelisée sur une abondante chevelure ; figure imposante bien qu'un peu lourde ; corsage échancré, aux manches bouffantes et serrées au poignet ; sur cette robe, une large draperie assez singulièrement posée. L'Enfant qu'elle porte a droite est nu et tient le globe. L'importance religieuse de cette statue, mériterait qu'elle fut mise plus à la portée des hommages des fidèles."
Chapelle : sur la route de Secqueville se trouve une chapelle récente dédiée à Notre-Dame."
in Églises et chapelles du Bessin de Dominique Achard ; éditions de Neustrie 1999.
GRANDCAMP-MAISY :
“ Église Saint-Malo-de-Létanville, fin du XIIème ou début du XIIIème siècle, XIVème, et XIXème siècles en pierre à Létanville : L'ancienne commune de Létanville compte l'une des plus vieilles églises de la région, désormais à l'abandon. Une chapelle est signalée à Létanville dans une charte de 1267. Le chœur serait plus tardif que le reste de l'édifice, datant probablement du XIVème siècle. Sur la clé de voûte, figurent les armes de la famille de Scelles. La dédicace à saint Malo est par ailleurs peu répandue en Normandie. Le premier curé connu de Létanville est Guillaume Réginald en 1441, tandis que le dernier officiant mentionné est Thomas Raynel en 1812. Conformément à une tradition remontant à 1921, les Grandcopais se rendaient autrefois en procession à Létanville chaque lundi de Pentecôte fêter la Sainte Enfance. En 1980, le tricentenaire de saint Jean Eudes est célébré dans ce sanctuaire. (I. S. M. H. 1959)
Un clocher-mur à deux baies ogivales est installé au-dessus de la façade occidentale, renforcée de quatre contreforts. Ce type de clocher est assez inhabituel dans la région. La cloche, fondue en 1771, provient de l'ancienne église du Véret, dans le canton de Trévières. Le banc situé à l'entrée, autrefois destiné aux filles mères, conserve le surnom de “ banc des pécheresses ”. Une chapelle seigneuriale communique avec le chœur de l'église, côté Évangile. Ornée d'un retable en stuc du XVIIème siècle, elle est accolée au nord de l'édifice par les seigneurs du lieu sans doute la famille de Scelles ; leurs armoiries y sont représentées. (L S. M. H. 1959) Saint Jean Eudes, originaire de Ri (Orne), y prêche deux missions en 1657 et 1663 à l'invitation de l'un de ses amis, Jean Leroux de Langrie, seigneur de Grandcamp. Des prêches se déroulent dans le cimetière, en raison de la grande affluence. ”
in Le Patrimoine des Communes du Calvados, Flohic éditions 2001.
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