• MARTIN

    MARTIN

    Fils d'officier romain païen né en Hongrie à Sabaria en 316 ; mort en 397 ; Officier romain, il est célèbre pour avoir partagé son manteau avec un pauvre à Amiens (ce pauvre aurait été le Christ selon un songe postèrieur). Il se fait baptiser en 339. Il fonde un monastère à Ligugé puis devient en 371 évêque de Tours où se trouve sa chasse. Evangélisateur de la Gaule, il accomplit plusieurs miracles (résurrection d'un enfant et guérison d'un lépreux) et devient patron de la France. Mort en 397. Fête le 11 novembre. Douze communes du Calvados portent ce nom : Saint-Martin-des-Besaces, Saint-Martin-de-Bienfaite-La-Cressonnière, Saint-Martin-de-Blagny, Saint-Martin-aux-Chartrains, Saint-Martin-Don, Saint-Martin-des-Entrées, Saint-Martin-de-Fontenay, Saint-Martin-de-la-Lieue, Saint-Martin-de-Mailloc, Saint-Martin-du-Mesnil-Oury, Saint-Martin-de-Mieux et Saint-Martin-de-Sallen.

     

    AUTHIEUX-PAPION (LES) :

             "Martin naquit à Sabaria (Europe centrale) en 316, de parents païens. Son père, ancien légionnaire romain, l'envoya en garnison à Amiens. Alors qu'il rentrait à cheval, un soir d'hiver rigoureux, il rencontra un pauvre transi de froid. Il lui offrit la moitié de son manteau. Un songe lui fit apparaître que ce pauvre n'était autre que Jésus-Christ. Il se fit baptiser en 339. Dès lors, il demanda son congé et partit pour Poitiers où il répandit la religion. En 371, il fut élu évêque de Tours. Il montra de grandes vertus, opéra des miracles, notamment la résurrection d'un enfant et la guérison d'un lépreux. Il mourut le 11 novembre 397. Son tombeau, à Tours, fut immédiatement l'objet d'un culte et un lieu de pèlerinage. Saint Martin est prié pour la guérison du carreau, de la patte d'oie, des fièvres, des maladies intestinales et pour d'autres maux selon les lieux. On peut attribuer cette polyvalence thérapeutique aux divers miracles que lui prêtent les légendes. La plupart des maux nous sont assez bien connus. Mais, la patte d'oie ? Voilà bien, réservée aux seuls enfants, une affection fort mystérieuse. Si mystérieuse qu'il est quasi impossible de la définir. Forme la plus grave du carreau ? "Nouage" incurable ? Spasme nerveux de l'estomac ? Allez savoir ce qui se cache derrière le signe apparent sur le corps du malheureux nourrisson ! (...) Dans le Calvados, le pèlerinage individuel pour divers maux ne s'est pas éteint en l'église des Authieux-Papion (canton de Mézidon-Canon) qui renferme une statuette originale du saint." 

    in Les saints qui guérissent en Normandie d'Hippolyte Gancel, éditions Ouest France 1998.

     

    BAYEUX :

    Concernant ce saint, voir aussi l’article ci-après extrait de : Les saints dans la Normandie médiévale – colloque de Cerisy-la-Salle, 1996 ; Presses Universitaires de Caen, 2000. Chapitre : “ Les reliques de la cathédrale de Bayeux ” par F. Neveux.

     

    BONNEBOSQ :

             “ Portail, 1880, Église Saint‑Martin : Le tympan du portail est sculpté d'une Charité de saint Martin, mettant en scène le saint offrant la moitié de son manteau à un pauvre, que la tradition identifie au Christ. Saint Martin, patron des soldats, est réputé guérisseur des maladies du tube digestif, des maladies de peau et des maladies oculaires.

             Les vitraux sont la source principale de la lumière et de la couleur à l’intérieur des églises. Celui‑ci est l'un des 27 vitraux qui ornent les murs de l'église paroissiale de Bonnebosq. Le vitraux de la nef retracent la vie de saint Martin. Le culte populaire du saint patron est resté très vivant. Il fait l'objet de nombreuses demandes de messe et les linges des enfants malades sont mis en contact avec la statue afin que saint Michel les guérisse. ”

    In Le Patrimoine des Communes du Calvados, Flohic Editions 2001.

     

    CONDÉ-SUR-NOIREAU / BONNEBOSQ / LIVRY / RYES / COQUAINVILLIERS:

    “ Dans le Calvados, saint Martin est vénéré dans l’église qui lui est dédié à Condé‑sur‑Noireau. il existe une chapelle Saint‑Martin‑des‑Champs aux environs de Condé‑sur‑Noireau, mais, comme elle est fermée, les pèlerins, par défaut, viennent brûler des votives à l'effigie du saint en l'église de Condé. A Bonnebosq (canton de Cambremer), saint Martin possède de beaux vitraux et une charité figure sur le tronton de l'église. Les mères demandent des messes pour la guérison de leurs enfants chétifs ou malades et elles mettent des linges au contact de la statue. A Livry (canton de Caumont‑l'Eventé), le saint est traditionnellement invoqué pour les maladies des petits enfants (autrefois, c'était la patte d'oie). A Ryes, la fontaine Saint‑Martin (ait curieux aspect) est censée produire une eau bénéfique pour la peau et, peut‑être, pour les affections oculaires. Celle de Coquainvilliers (canton de Blangy‑le­Chàteau) distille toujours un filet d'eau claire. ”

    in Les saints qui guérissent en Normandie, tome 2, d'Hippolyte Gancel, éditions Ouest France 2003.

     

    COQUAINVILLIERS :

    “ Fontaine Saint-Martin, seconde moitié du XXe siècle, en fonte : Martin, né en 316 à Sabania (Europe centrale) de parents païens, est d'abord légionnaire romain. C'est à l'occasion de son envoi en garnison à Amiens que se produit son acte le plus populaire, celui du partage de son manteau, qu'il ne peut offrir en entier puisqu'une moitié du vêtement appartient à l'armée. La plaque ornant la fontaine représente cette scène traditionnelle dite Charité de saint Martin, au-dessous de laquelle s'écoule un filet d'eau. Beaucoup d'églises chrétiennes doivent leur origine à une source voisine, lieu sacré païen que les campagnes apostoliques d'évangélisateurs comme saint Martin christianisent. ”

    in Le Patrimoine des Communes du Calvados, Tome 1, Flohic Editeur 2001.

     

    CROISILLES :

    “ L'immersion totale ou partielle des malades dans les fontaines dédiées aux saints se pratique certainement beaucoup moins qu'autrefois, sauf... à Lourdes. Un vieil habitant de Croisilles, dans le Calvados, me disait qu'il avait vu souvent plonger les enfants malades dans la fontaine Saint-Martin. ”

    In Le culte populaire et l’iconographie des saints en Normandie - Etude générale - par Dr. Jean Fournée, Société Parisienne d’Histoire et d’Archéologie Normandes, n° spécial des cahiers Léopold Delisle 1973.

     

    LA CROUPTE :

    “ Source miraculeuse du XVe au XXe siècle, en brique et fer forgé, place de l'Église : L’eau de cette source, qui existe probablement depuis la fondation de l'église, est réputée soigner les problèmes de peau et de vue. Aujourd'hui encore, des mouchoirs, ayant servi à appliquer l'eau miraculeuse sur des malades, sont attachés à la grille qui clôt la source. Le patron de cette source est inconnu, saint Laurent, saint Fiacre et saint Martin étant indifféremment invoqués pour les affections qu'elle soigne. ”

    in Le Patrimoine des Communes du Calvados, Flohic éditions 2001.

     

    GONNEVILLE-SOUS-HONFLEUR :

    “ A Gonneville-sous-Honfleur, le sacristain tend à bout de bras le petit malade menacé du carreau ou de la “ patte d'oie ”, de façon à mettre son ventre au contact du pied de saint Martin. ”

    In Le culte populaire et l’iconographie des saints en Normandie - Etude générale - par Dr. Jean Fournée, Société Parisienne d’Histoire et d’Archéologie Normandes, n° spécial des cahiers Léopold Delisle 1973.

     

    MAROLLES :

    “ Fontaine-lavoir Saint-Martin, XIXe siècle en bois, brique et ciment, chemin de la Fontaine-Saint-Martin : Plusieurs sources jaillissent naturellement sur le territoire de la commune, la Boquetterie, la Cirfontaine et la fontaine Saint-Martin. Sur le site de cette dernière, la commune construit un lavoir et une petite maison avec cheminée pour les lavandières. Seul le lavoir subsiste, régulièrement entretenu. ”

    In Le Patrimoine des Communes du Calvados, éditions Flohic 2001.

     

    MONTCHAMP :

    “ A Montchamp (Calvados, canton de Vassy), on avait décidé de construire une église dédiée à saint Martin sur le versant droit de la rivière de Ribée, près de son confluent avec la Souleuvre. On creusa les fondations et on commença les murs. Ce qu'on faisait le jour était défait la nuit. Alors un des maçons lança son marteau, qui resta suspendu en l'air puis traversa le vallon et tomba de l'autre côté de la rivière. C'est là qu'on bâtit l'église. ”

    in Le culte populaire et l’iconographie des saints en Normandie - Etude générale - par le Dr Jean Fournée - Société Parisienne d’Histoire et d’Archéologie Normandes, N° spécial des cahiers Léopold Delisle, 1973.

     

    RYES :

    “ La fontaine Saint-Martin, vers le XVIIe, XIXe et XXe siècles : Cette fontaine, dédiée à saint Martin et située non loin de l'église, est sensée, comme tant d'autres, avoir des vertus thérapeutiques et miraculeuses, particulièrement en ce qui concerne les maladies des yeux et de la peau. Elle est composée primitivement d'une citerne enfouie contenant une statue de saint Martin, puis d'une pompe à eau posée au-dessus et enfin d'un réservoir en métal pour les travaux agricoles. ”

    in Le Patrimoine des Communes du Calvados, Flohic éditions 2001.

     

    SAINT‑DENIS‑DE‑MERE :

    “ Chapelle Saint-Martin-des-Champs et cimetière en granit et schiste : Dominant la vallée du Noireau, cet édifice est restauré à différentes époques, L'intérieur est rustique. Il abrite une cheminée qui donne à penser que la nef est peut‑être divisée à une époque en deux parties, l'une servant de demeure à un ermite ou un chapelain. À proxi­mité, le puits de Saint‑Martin est, dans le passé, réputé souverain pour la guérison des fièvres. A l'extérieur, une niche du côté sud protège une grande statue de saint Martin, en platre, du XIXe siècle, Autour de la chapelle se trouve le cimetière où sont découverts en 1880 et 1977 des  sarcophages du VIIe siècle. Le monument aux morts, inauguré en 1920 est situé à proximité. ”

    in Le Patrimoine des Communes du Calvados, Flohic éditions 2001.

     

    SURRAIN :

             “ La Saint-Martin à Surrain (Calvados) en 1821 : Les jeunes gens de la paroisse se formaient en cortège, armés chacun d'un fusil, et le chapeau orné d'un ou deux rubans. Ceux qui étaient désignés pour le pain bénit avaient “ une serviette blanche en écharpe ” et portaient “ un panier rempli de parts de pain ” qu'ils devaient distribuer “ chez les personnes de considération ”. Le cortège se mettait en route “ au son du tambour et des instruments de musique champêtres, tels que violons, clarinettes, chevrettes, quelquefois même aidés des musiciens de Bayeux appelés à cet effet ”. Drapeau en tête, il allait chercher chez eux le maire, l'adjoint et le curé, et les escortait jusqu'à l'église. On faisait “ une décharge de inousqueterie ”, puis on entrait dans l'édifice pour chanter la messe. Après avoir ensuite reconduit processionnellement le maire et le curé, on se retrouvait pour un repas sous la tente. L'après-midi, même cérémonial pour les vêpres, puis, aux versets de l'hymne de saint Martin, on se rendait sur la place du village où était préparé un bûcher couronné par un bouquet. Le clergé et les notables “ ayant chacun une chandelle à la main ” mettaient le feu au bûcher. Une nouvelle salve éclatait. On chantait le Te Deum et l'on reconduisait les autorités à leur domicile. Enfin “ on tirait une dernière fois ” et la fête se terminait par des danses (d'après une lettre écrite au Préfet du Calvados en 1821 par le maire de Surrain). ”

    in Le culte populaire et l’iconographie des saints en Normandie - Etude générale - par le Dr Jean Fournée - Société Parisienne d’Histoire et d’Archéologie Normandes, N° spécial des cahiers Léopold Delisle, 1973.

     

    SURVILLE :

    “ Quand les charitons fêtaient leurs saints patrons : Le rituel des fêtes patronales des Charités normandes était à peu près le même par toute la Normandie.

    Voici, par exemple, comment les choses se passaient à Surville, près de Pont-l'Evêque (Calvados), le jour de la Saint-Martin. Les frères allaient, avec la croix et la bannière, chercher l'échevin à son domicile pour le conduire à la messe et aux vêpres, et ils le ramenaient de même chez lui. Les chapelains étaient en surplis. Les confrères tenaient leurs torchères, et leurs épouses portaient un chapel de fleurs sur la tête (ceci sous peine de 4 deniers d'amende, d'après l'ancien règlement remontant à la fin du XVe siècle). Ce jour-là tous les frères faisaient serment devant le curé (ou chapelain) tenant la croix, et sur le livre des Evangiles, d'observer fidèlement les statuts. On réglait les comptes annuels de la confrérie, et l'on dînait tous ensemble, épouses comprises, aux frais communs (d'après H. de Formeville, Bull. Soc. Ant. Norm., IV, 1867, p. 526). ”

    In Le culte populaire et l’iconographie des saints en Normandie - Etude générale - par Dr. Jean Fournée, Société Parisienne d’Histoire et d’Archéologie Normandes, n° spécial des cahiers Léopold Delisle 1973.

     

    LE THEIL :

    “ Au lieu-dit le “ Vieux Taie ” s'élevait une église dédiée à saint Martin. Comme elle menaçait ruine, on voulut la reconstruire. Impossible. Ce qu'on faisait le jour était détruit la nuit. On comprit que le saint voulait changer de place. Et c'est pourquoi l'église actuelle se trouve au centre de la bourgade du Theil (Calvados, canton de Vassy) (20).

    (20) A. Madelaine, Au bon vieux temps. Caen, Delesques, 1907, pp. 304-305. ”

    in Le culte populaire et l’iconographie des saints en Normandie - Etude générale - par le Dr Jean Fournée - Société Parisienne d’Histoire et d’Archéologie Normandes, N° spécial des cahiers Léopold Delisle, 1973.

     

    VIEUX :

    “ Quand un arbre disparaît, il arrive qu'on le remplace in situ. Ainsi l'arbre de Saint-Martin, à Vieux, qui était un noyer, ayant été abattu, on a planté au même lieu un nouvel arbre Saint-Martin, qui est un peuplier. ”

    In Le culte populaire et l’iconographie des saints en Normandie - Etude générale - par Dr. Jean Fournée, Société Parisienne d’Histoire et d’Archéologie Normandes, n° spécial des cahiers Léopold Delisle 1973.

     

    VILLERS-BOCAGE :  

             "Nous avons dit que les évangélisateurs des premiers siècles du christianisme s'employèrent à combattre les croyances du paganisme. Mais le souvenir de ces êtres protecteurs, auxquels les paysans avaient recours dans leurs jours difficiles, resta longtemps dans les esprits et les populations continuèrent à se rendre auprès des arbres, des sources et des pierres qu'ils vénéraient. Afin de détourner les superstitions païennes vers la foi à l'égard du vrai Dieu, l'Eglise logea des statuettes dans le tronc des chênes et voua les fontaines à la vertu des saints guérisseurs. Alors on élevait une chapelle auprès de la source consacrée. Les pèlerins y accouraient en foule, des habitations étaient construites pour les recevoir et c'est ainsi qu'ont pris naissance un certain nombre de localités. Parmi elles, citons Villers-Bocage dont l'origine remonte, dit-on, à l'époque où s'éleva la chapelle près de son antique fontaine consacrée à Saint-Martin-de-Tours."

    in Légendes de Basse-Normandie d'E. Colin (1992).


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :