• LANFRANC

    Né à Pavie en 1003, mort en 1087 ; ami de Guillaume le Conquérant, archevêque de Cantorbury ; fête le 28 mai.

     

    Le Bienheureux Lanfranc (28 mai) : Un jour, Guillaume le Conquérant rencontra un homme qui eut l'audace de lui résister. Le génie du duc-roi sut faire de ce fort adversaire un ami puissant. Cet homme était Lanfranc. Né à Pavie en 1003 de famille sénatoriale, il étudia à Bologne et se fit bientôt remarquer par sa science du droit. Venu en France, il triompha de l'hérétique Bérenger, ce prédécesseur de Luther, qui tenait alors la fameuse école de Saint-Martin de Tours, lui enleva ses meilleurs élèves et s'établit à Avranches, où il fut entouré d'une multitude de disciples. La gloire lui fut à charge et il se mit à la recherche d'un monastère où il pourrait vivre inconnu. La Providence le conduisit à l'abbaye du Bec que construisait l'abbé Herluin (1041). La renommée l'y suivit : les clercs, les grands seigneurs, les professeurs même y accoururent pour entendre ses leçons. Ayant été envoyé à Saint-Evroult, il devint prieur du monastère naissant. Guillaume le Conquérant qui l'avait bien jugé, en fit son conseiller. Il le chargea de plusieurs missions difficiles, spécialement de régulariser son mariage avec Mathilde, fille de Beaudouin, comte de Flandre. La dispense fut accordée par le pape Nicolas II, sous promesse de créer à Caen deux monastères, l'un d'hommes, l'autre de femmes. Aussitôt que l'abbaye de Saint-Etienne fut établie, Lanfranc en fut nommé abbé. Il y fonda une école qui devint aussi fameuse que celle du Bec. Il s'y forma des architectes auxquels nous devons les églises romanes édifiées dans les dépendances ou dans le voisinage du monastère : Saint-Étienne et Sainte-Trinité de Caen, les grandes églises rurales de Ouistreham, Cheux et Secqueville-en-Bessin, les moyennes églises de Mouen et de Biéville et celles, moins importantes, de Colombelles et de Beuville. En 1067 Lanfranc refusa le siège archiépiscopal de Rouen qui lui était offert, mais en 1070 il dut céder aux ordres de l'abbé Herluin, aux prières de son ami Nicolas Coquin, prieur du Plessis-Grimoult, et à l'autorité de deux conciles qui le nommèrent archevêque de Cantorbéry. En qualité de Légat du pape, il réforma les diocèses d'Angleterre dont il était primat et rétablit dans les monastères l'étude des sciences et des arts. Il couronna roi d'Angleterre Guillaume le Roux, fils de Guillaume Le Conquérant (1082). Il mourut le 28 mai 1087 et fut inhumé dans sa cathédrale. Milon Crespin, moine du Bec, son contemporain, a écrit sa vie. Les moines de Cantorbéry célébraient son anniversaire avec toute la pompe due à un saint. Bien qu'aucun culte public n'ait jamais été autorisé, les populations s'inclinant devant son génie, dépensé tout entier pour la défense et la grandeur de l'Eglise, ont proclamé Lanfranc bienheureux. Il fut l'homme nécessaire à cette époque pour allier les choses les plus discordantes et transformer des hommes encore barbares en peuple civilisé. 

    in Cinquante Saints Normands, étude historique et archéologique de Frédéric Alix ; Société d’Impression de Basse-Normandie, Caen 1933.


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  • LAURENT

    Premier diacre de Rome ; martyr placé sur un gril de fer sous lequel on alluma un feu, mort le 10 août 258 ; fête le 10 août. Trois communes du Calvados portent ce nom : Saint-Laurent-de-Condel, Saint-Laurent-sur-Mer et Saint-Laurent-du-Mont.

     

    BAYEUX :

    Concernant ce saint, voir aussi l’article ci-après extrait de : Les saints dans la Normandie médiévale – colloque de Cerisy-la-Salle, 1996 ; Presses Universitaires de Caen, 2000. Chapitre : “ Les reliques de la cathédrale de Bayeux ” par F. Neveux.

     

    BELLENGREVILLE / LE DÉTROIT / BELLOU / LA CHAPELLE-HAUTE-GRUE / CLARBEC / PIERRE :

    “ Saint Laurent est vénéré en de trop nombreux lieux pour qu'il soit possible de les énumérer tous. Nous nous contenterons d'en citer quelques‑uns parmi les plus connus. Dans le Calvados, à Bellengreville (canton de Bourguébus), saint Laurent a sa statue polychrome dans l'église Notre‑Dame. Au Détroit (canton de Falaise), à Bellou (canton de Livarot), il est sollicité en cas de brûlures ou de zona. A La Chapelle Haute‑Grue (même canton), il est prié pour les mêmes maux. Il y possède une statue dans l'église qui présente un cahier pour les demandes et les remerciements, et une fontaine très visitée. A Clarbec (canton de Pont‑l'Evêque), la source Saint‑Laurent est très visitée par les pèlerins en quête de la guérison de leurs brûlures ou leurs dermatoses. Des linges abandonnés volontairement témoignent de la réalité des demandes. A Pierre (canton de Vassy), les pèlerins vont vers la statue du saint censé guérir le zona.

    in Les saints qui guérissent en Normandie, tome 2, d'Hippolyte Gancel, éditions Ouest France, 2003.

     

    LA CHAPELLE-HAUTE-GRUE :

             “ La fontaine Saint-Laurent du XIXe siècle en pierre : Le culte de saint Laurent est le plus représenté en pays d'Auge. Au début du siècle, quand un enfant est victime d'une maladie cutanée : impétigo, eczéma, teigne, gale ou zona, les parents vont consulter une “ toucheuse ” qui leur indique quel saint guérisseur ils doivent visiter. Pour déterminer à quel saint les parents devront se vouer, la “ toucheuse-guérisseuse ” inscrit le nom de chaque saint sur une feuille de lierre qu'elle place ensuite dans un récipient rempli d'eau bénite. Les taches qui apparaissent sur les feuilles lui enseignent le saint qui pourra guérir l'enfant. Il ne reste plus alors qu’à organiser le pèlerinage. ”

    In Le Patrimoine des Communes du Calvados, éditions Flohic 2001.

     

    CLARBEC :

    “ Source Saint-Laurent, en bois : Saint Laurent, fêté le 10 août, est l'un des plus célèbres martyrs romains. Ce saint, qui a été martyrisé en étant placé sur un gril pour y être brûlé, a le pouvoir de soigner les maladies dermatologiques et les brûlures. Les malades doivent donc s'asperger de l'eau de la fontaine et laisser près de la statue de saint Laurent le mouchoir utilisé. ”

    in Le Patrimoine des Communes du Calvados, Flohic éditions 2001.

     

    Saint-Laurent à Clarbec
    Dans le petit bourg de Clarbec, vous trouverez la fontaine Saint-Laurent et ses petits morceaux de tissus. Saint-Laurent est y invoqué pour soigner les maladies de peau, démangeaisons et les brûlures.
    Les personnes doivent frotter leur peau avec un linge trempé dans l’eau de la source, puis laisser ce dernier près de la fontaine. Le culte est toujours fervent pour ce Saint.
    Une statuette de Saint-Laurent, placée dans une niche, surplombe la source. Dans la main droite, Saint-Laurent tient la palme du martyre, tandis qu’il ramène l’avant-bras droit sur sa poitrine.
    La légende veut qu’en 258, le préfet de Rome ordonna à Saint-Laurent de lui donnait les trésors que l’église possédait pour les besoins publics. Il fit venir les orphelins, puis dit au préfet en les lui montrant : « Voilà les trésors de l’Église, que je vous avais promis. J’y ajoute les perles et les pierres précieuses, ces vierges et ces veuves consacrées à Dieu ; l’Église n’a point d’autres richesses. » À cette vue, le préfet entra en fureur et, croyant intimider le saint diacre, il lui dit que sa mort ne serait qu’une lente et terrible agonie. Le préfet ordonna que l’on dépouille Laurent de ses habits, il le fit d’abord déchirer à coups de fouet. Ensuite on l’attacha sur un gril, de manière que les charbons placés au-dessous et à demi allumés ne devaient consumer sa chair que peu à peu. La légende rapporte qu’il subit son martyre sans plainte, priant pour l’Église de Rome jusqu’à son dernier soupir. Lors de son agonie, on lui prête les paroles suivantes : « Voici, misérable, que tu as rôti un côté ; retourne l’autre et mange ». Ainsi, il est toujours représenté avec un grill et une palme du martyre.

    http://www.blangy-pontleveque.com/?les-saints-guerisseurs-autour-de-blangy-pont-l-eveque

     

    CORMOLAIN :

             "Premier diacre de Rome, il fut suspecté par l'empereur Valérien de posséder une fortune considérable, ce qui était faux. Sommé de la livrer aux autorités, il distribua tous ses biens aux pauvres. Les persécuteurs s'acharnèrent alors sur lui. Il subit les coups de fouets garnis de pointes qui lui déchirèrent la peau. On lui brûla les flancs avec des lames de fer portées au rouge. Finalement, devant son obstination à braver l'empereur, on le plaça sur un gril de fer sous lequel on alluma un feu de charbon. Laurent subit stoïquement son martyre. Il périt ainsi le 10 août 258. Son culte se répandit très rapidement et très profondément. En Normandie, il est invoqué pour les affections de la peau, et singulièrement le zona ("feu Saint-Laurent"). Son supplice explique sa spécialité. (...) Dans le Calvados, les lieux de culte sont nombreux. Nous citerons Cormolain (canton de Caumont-l'Eventé) où la statue de l'église est fort visitée pour le zona et les brûlures. On se contente de prier, d'allumer un cierge, de demander une messe et de se procurer une médaille."

    in Les saints qui guérissent en Normandie d'Hippolyte Gancel, éditions Ouest France 1998.

     

    LA CROUPTE :

    “ Source miraculeuse du XVe au XXe siècle, en brique et fer forgé, place de l'Église : L’eau de cette source, qui existe probablement depuis la fondation de l'église, est réputée soigner les problèmes de peau et de vue. Aujourd'hui encore, des mouchoirs, ayant servi à appliquer l'eau miraculeuse sur des malades, sont attachés à la grille qui clôt la source. Le patron de cette source est inconnu, saint Laurent, saint Fiacre et saint Martin étant indifféremment invoqués pour les affections qu'elle soigne. ”

    in Le Patrimoine des Communes du Calvados, Flohic éditions 2001.

     

    DIVES-SUR-MER :  

             Au hameau de Trousseauville, on trouve les ruines de son église. "Notons enfin qu'à proximité de l'église, au milieu des prés l'entourant, suinte toujours la fontaine Saint-Laurent, qui, durant bien des années, fut le but d'un pèlerinage renommé, très suivi des habitants de la région".

    in Ports et Plages de la Côte Fleurie de Jean Bayle, éditions Ch. Corlet 1997.

     

    FALAISE : 

             "A Falaise, des pèlerins individuels vont prier en l'église Saint-Laurent où des cierges sont à leur disposition."

    in Les saints qui guérissent en Normandie d'Hippolyte Gancel, éditions Ouest France 1998.

     

    GONNEVILLE-SUR-MER :

     

             “ Le transept s’ouvre par deux arcades plein cintre appuyées sur une colonne médiane. Il abrite un splendide reliquaire de bois dont les tubes de cristal enrubannés ne recèlent pas moins de 82 reliques dûment étiquetées et non des moindres : St. Callixte, pape du IIIème siècle, St. Fortunat, poète latin et évêque de Poitiers aux temps mérovingiens, St. Irénée, évêque de Lyon et martyr fin IIème début IIIème, St. Laurent, diacre et martyr, St. Jérôme, l’un des quatre Docteurs, véritable pilier de l’église. Pour en savoir plus, il vous faudra songer à vous munir d’une lampe de poche et d’une loupe pour déchiffrer les minuscules et gothiques étiquettes. ”

    in Randonnées et Patrimoine en Pays d’Auge, T.1 Cantons de Dozulé et Trouville par J. Lalubie ; éditions Charles Corlet 1983.

     

    “ Reliquaire du XIXème siècle en bois dans l’église Notre-Dame : Disposée dans l’une des chapelles latérales, cette châsse abrite les reliques de 108 saints. Celles-ci sont classées suivant le jour de leur fête, permettant ainsi au célébrant d’invoquer les saints de la semaine après la lecture de l’évangile. ”

    in Le Patrimoine des Communes du Calvados, Flohic Editions, 2001.  

     

    PARFOURU-SUR-ODON : 

             "A Parfouru-sur-Odon, des fidèles prient le saint contre le "feu Saint-Laurent". Ils se rendent au pied de la statue, et peuvent demander une messe."

    in Les saints qui guérissent en Normandie d'Hippolyte Gancel, éditions Ouest France 1998.

     

    QUETTEVILLE : 

             "L'église de Quetteville (canton de Honfleur), consacrée à saint Laurent, possède un autel avec statue. On invoque le saint pour le zona et pour les brûlures. La coutume veut que l'on pique des épingles sur la statue à l'endroit correspondant à celui de sa douleur. De plus, les pèlerins se rendent à une source située en contrebas, près du pont de chemin de fer. De son eau, ils lavent leurs lésions."

    in Les saints qui guérissent en Normandie d'Hippolyte Gancel, éditions Ouest France 1998.

     

     “ Le village de Quetteville est renommé pour les eaux de la fontaine Saint-Laurent qui, selon la légende, auraient une vertu curative. De nombreux malades se rendent donc à la fontaine pour boire de son eau. Avant l'établissement du chemin de fer de Lisieux à Honfleur, il n’existe pas de route qui traverse cette commune profondément rurale… ”

    in Le Patrimoine des Communes du Calvados, Flohic éditions, 2001.

     

    RUBERCY : 

             "A Rubercy (canton de Trévières), la fontaine Saint-Laurent, située en contrebas de l'église, au milieu d'un pré, reçoit la visite de malades atteints de zona qui lavent leur mal et emportent de l'eau. Un certain nombre de messes sont demandées en complément du traitement hydrique."

    in Les saints qui guérissent en Normandie d'Hippolyte Gancel, éditions Ouest France 1998.

     

    SAINT-VIGOR-DES-MÉZERETS :

             “ Chapelle Saint-Laurent-Des-Aulnes ou Des Prés en schiste et brique, XIIe siècle 1925 : Cette minuscule chapelle est située à l’extrêmité du territoire de la commune, sur la rive droite de la Druance, aux confins de Saint-Pierre-la-Vieille et de Périgny. Les documents anciens la nomment Saint-Laurent-des-Aulnes ou des Prés. L’existence d’une chapelle primitive est attestée dès le XIIe siècle. Très fréquentée durant le Moyen Âge, elle est détruite pendant la Révolution. Restaurée en 1925, elle est aujourd’hui à l’abandon. Saint Laurent, patron des verriers, exposés naturellement au feu, passait pour guérir les maladies éruptives, les irritations de la peau et les brûlures. ”

    in Le Patrimoine des Communes du Calvados, Tome 1, Flohic Editions 2001.

     


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  • LÉONARD de NOBLAT

    Disciple de saint Rémy, devenu abbé du monastère de St.-Léonard-de-Noblat puis ermite près d'Orléans ; mort le 6 novembre 559 ; fête le 4 mars.

     

    AGY :

    "Il y avait aussi autrefois à Agy, une chapelle St Léonard. Tout près, se trouvait une fontaine dite "miraculeuse". Le tout a aujourd'hui disparu. La carte de Cassini conserve trace de tous ces édifices détruits avant 1850."

    in Églises et chapelles du Bessin de Dominique Achard ; Éditions de Neustrie 1999.

     

             “ Il existait au lieu-dit Saint-Léonard une chapelle et, le long du ruisseau le Ponché, une source dont l’eau passait pour guérir les maladies des yeux. Les pèlerins venaient y vénérer une statue du saint et repartaient en emportant avec eux l’eau miraculeuse. La chapelle était placée sous le patronage du prieuré de Saint-Vigor-le-Grand. ” (…)

             “ Saint Léonard, XVIe siècle, en pierre polychrome, dans l’église : Le saint est représenté en costume monastique, ayant à ses pieds un prisonnier dont il brise les fers. La statue provient de la chapelle Saint-Léonard, vendue comme bien national en 1793 et démolie par son acquéreur. Enterrée durant la Révolution en un lieu secret, la statue est placée au début du XIXe siècle dans l’église paroissiale d’Agy alors située près du cimetière. Elle est de nouveau mise à l’abri lors de la destruction de cette église et ne rejoint le nouveau lieu de culte qu’après la nomination du curé Lombard en 1847. ”

    in Le Patrimoine des Communes du Calvados, Tome 1, Flohic Éditions 2001.

     

    CAMPEAUX :

             "Saint Léonard de Noblat fut le disciple de saint Rémi, l'archevêque de Reims qui baptisa Clovis après l'avoir catéchisé. Il fut abbé d'un monastère dans le Limousin (Saint-Léonard-de-Noblat). Il intervint lors de naissances royales par ses prières. Un jour, il quitta la cour et se retira pour mener une vie d'ermite près d'Orléans et mourut le 6 novembre 559. Très tôt, on l'invoqua pour la délivrance des femmes, ce qui s'explique par ses interventions "royales". Par voie de conséquence, on l'appela pour la libération des captifs. Ainsi figure-t'il en moine portant des chaînes ou des menottes. Dans le Calvados, il est prié à Campeaux (canton du Bény-Bocage)..."

    in Les saints qui guérissent en Normandie d'Hippolyte Gancel, éditions Ouest France 1998.

     

    COURCY : 

             "...à Courcy (canton de Morteaux-Couliboeuf) où il reçoit la visite de malades atteints de paralysie et des mères soucieuses des problèmes de marche de leurs jeunes enfants. Petites chaussettes, linges divers, prière spéciale, ex-voto multiples, prie-Dieu font foi de la persistance du culte."

    in Les saints qui guérissent en Normandie d'Hippolyte Gancel, éditions Ouest France 1998.

     

    Le R.P. Degroult, prémontré de Mondaye, qui fut longtemps curé de Courcy, nous disait que les femmes enceintes venaient invoquer saint Léonard, vénéré dans l'église de Courcy (Calvados) depuis les Croisades. On peut se demander si c'était pour elles ou pour le bébé à naître. En effet saint Léonard est un des grands protecteurs de l'enfance. On l'invoque dès avant la naissance pour garantir au nourrisson un développement normal. En fait, le P. Degroult a raison. La légende de saint Léonard rapporte qu'il obtint par ses prières en faveur de la reine sainte Clotilde un accouchement paisible alors qu'il aurait pu connaître certaines difficultés, puisque la reine enfanta au cours d'une partie de chasse. Ce trait légendaire ajoute à son titre de patron des prisonniers celui des femmes en couches. Louis Réau affirme qu’il était aussi invoqué contre la stérilité. On rapporte que la reine Anne d’Autriche qui, peut-on dire, se vouait à tous les saints pour devenir mère, fit aussi son pèlerinage à Saint-Léonard, et s’appliqua le “ verrou ” du saint. Elle alla pour cela au tombeau de Noblat, dans le Limousin. ”

    In Le culte populaire et l’iconographie des saints en Normandie - Étude générale - par le Dr Jean Fournée - Société Parisienne d’Histoire et d’Archéologie Normandes, N° spécial des cahiers Léopold Delisle, 1973.

     

             “ Chaîne de saint Léonard, XIe siècle en fer dans l’église Saint-Gervais-et-Saint-Protaïs : Au retour de la première croisade, Robert II, seigneur de Courcy, fait le pèlerinage à Noblat (Haute-Vienne) et il rapporte cette chaîne de saint Léonard qu'il fait déposer dans l'église. Le culte et le pèlerinage en l'honneur de ce saint est ainsi développé le dimanche de la Sainte-Trinité. Les rhumatisants et les enfants chétifs touchent encore cette chaîne en invoquant saint Léonard pour leur guérison. ”

    In Le Patrimoine des Communes du Calvados, éditions Flohic 2001.

     

    HAMARS / MEUVAINES :

    “ Dans le Calvados, à Hamars (canton d'Évrecy), saint Léonard est invoqué par les femmes enceintes afin de favoriser une heureuse délivrance. Pour la même raison, il est sollicité à Meuvaines (canton de Ryes). Il est invoqué en d'autres lieux de Normandie. ”

    In Les Saints qui guérissent en Normandie, tome 2, par H. Gancel, éditions Ouest-France, 2003.

     

    HONFLEUR :

    “ Léonard, jeune homme de la cour de Clovis, roi des Francs, fut baptisé par saint Rémi, archevêque de Remis. Il vécut en ermite dans la région de Limoges où il mourut le 4 novembre 559. Honfleur lui a consacré, une de ses églises. L'antique église Saint‑Léonard existait a l’emplaçernent de celle‑ci en 1186 comme en témoigne une charte de l'abbaye de Grestrain. Détruite par les Anglais en 1357, sa ruine fut complète en 1419 lors de l'attaque du comte de Salisbury. Reconstruite après la guerre de Cent Ans, dans le style gothique, elle fut a nouveau anéantie par les protestants pendant les guerres de religion et de la Ligue. Il n'en reste aujourdhui que la façade.

    Les fresques : Sur le mur de droite du sanctuaire, remarquable. fresque, peinte par Krugg, représentant l'arrivée des reliques de saint Léonard le 9 novembre 1874. De droite à gauche l'abbé Eudelin, curé de la paroisse, Monseigneur Duquesnay, évêque de Limoges, Monseigneur Hugonin, évêque de Baveux (les visages des personnages sont authentiques).

    Le reliquaire : Sous le maître‑autel, le reliquaire, offert par les paroissiens, contenant les ossements de saint Léonard ainsi que de saint Martial et saint Amand, premiers évêques de Limoges (également représenté sur la fresque de Krugg, mur côté droit du coeur de l’église). ”

    In Notice historique illustrée sur l’église Saint-Léonard de Honfleur disponible dans l’église.


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  • LEUFROI

    Fête le 21 juin.

     

    “Saint Leufroi (21 juin) : Au retour d'un voyage dans le Cotentin, saint Ouen. évêque de Rouen, traversa le pagus Madriacensis (ou Méresais), au diocèse d'Evreux. Son grand âge l'empêchant de se tenir à cheval, il voyageait dans un chariot, tiré par deux mules. Il s'égara aux approches de la nuit. Soudain lui apparut une croix lumineuse, qui lui indiqua sa route. Prenant l'aiguillon d'un laboureur, il le disposa en croix et le planta à ce carrefour, qui prit le nom de Croix Saint-Ouen. Vingt ans plus tard, saint Leufroi y fonda un monastère, sous le vocable de La Croix Saint-Leufroy. Ce saint naquit à Evreux, d'une famille de grands fonctionnaires. Epris de vie monacale, il se retira, malgré ses parents, chez l'écolâtre de Saint-Taurin, en sa ville natale. Ayant été autorisé à suivre sa vocation, il étudia aux écoles de Condé-sur-Iton et de Chartres, puis, revint à la maison paternelle, où il se mit à instruire les enfants du voisinage. Bientôt, il part en quête d’une solitude. Chemin faisant, il rencontre un pauvre en haillons : il lui donne son manteau ; plus loin, il en trouve un autre, à peine vêtu : il se dépouille encore, pour le couvrir. Presque nu, Leufroi cherche un abri au monastère de la Varenne (commune de Montérolier, près Neuf-châtel). En vain, les religieuses veulent le retenir ; il se retire chez l'ermite Bernard, qui habitait les solitudes de Cailly, près Clèves. Puis il va trouver saint Saëns, qui lui donne l'habit monacal et bientôt lui confie la direction de son monastère naissant. Là, il connut saint Ansbert, évêque de Rouen, qui, voulant utiliser son zèle, le chargea de retourner évangéliser son pays. Leufroi se mit en route, et, fortement inspiré, s'arrêta à La Croix Saint-Ouen, où s'opéraient de, nombreux miracles. Il y bâtit un oratoire, qui fut le centre d'une communauté. Des méchants le diffamèrent auprès de Didier, évêque d’Evreux, qui, accompagné de ses officiaux, se rendit au monastère, admonesta vivement l'abbé et l'emmena à sa suite pour l’emprisonner. Le cortège n’avait pas fait une lieue, que le cheval du Pontife tomba mort, blessant gravement son cavalier. Voyant en cet évènement le doigt de Dieu, Didier renvoya Leufroi et lui rendit justice et honneur. Notre saint fut un thaumaturge : il arrêta soudain un violent incendie, fit jaillir une source dans une région désolée par la sécheresse. il se rendit en Lorraine pour s'entretenir avec Charles Martel, qui gouvernait l'Austrasie au nom du jeune roi Dagobert III. Après son départ, Griphon, troisième fils du gouverneur, tomba gravement malade. Charles fit courir après Leufroi, qui revint de Laon et rendit la santé à l'enfant. Il bâtit pour les pauvres un hôpital dans son monastère. L'impiété et la grossièreté du peuple voisin lui donnèrent beaucoup à souffrir, mais Dieu était toujours avec lui. Une femme qui l'avait tourné en dérision, à cause de sa calvitie, vit à l'instant tomber ses cheveux et ses descendants naquirent chauves. Un voleur qui avait dérobé les meules du monastère et traité le saint de calomniateur, perdit toutes ses dents et transmit cette infirmité à sa descendance. Des paysans qui labouraient le dimanche, se moquèrent de saint Leufroi : le champ fut frappé de malédiction et ne produisit plus que des chardons et des ronces. Après la mort d'un religieux, on trouva, dans ses habits, trois pièces de monnaie, indice d'une faute contre le vœu de pauvreté. L'abbé fit enterrer le défunt hors du cimetière commun et jeta l'argent sur sa dépouille. Puis il se livra au jeûne et à la prière durant quarante jours, pour obtenir la grâce du pécheur. Dieu lui révéla que son âme était délivrée du Purgatoire. Aussitôt le corps fut ramené dans le cimetière conventuel. Leufroi mourut le 21 juin 738, après avoir gouverné sa maison pendant 48 ans. Il fut inhumé dans l'église abbatiale dédiée à Saint Paul. Le 22 juin 851 Guntbert, évêque d'Evreux, transféra son corps dans l'église de la Croix-Saint-Ouen qui prit le nom de Saint-Leufroi. Les moines Leufridiens voyant leur monastère incendié par les Normands, prirent la fuite, chargés des reliques de leur patron, de saint Agobard, son frère, et de saint Thurien, évêque de Dol, qui, sur la fin de sa vie, s'était fait moine dans leur maison, et le portèrent à Saint-Germain-des-Prés, à Paris. Guy, évêque de Carcassonne, les transféra dans une nouvelle châsse en 1222, et en céda quelques parcelles à l'abbaye de Saint-Leufroi, qui les honorait le 8 juin. La paroisse de Suresnes, vassale de Saint-Germain-des-Prés, possède encore des reliques de ce saint. Le 2 mars 1741, Mgr de Rochechouard, évêque d'Evreux, supprima le monastère de Saint-Leufroi, et le bras du saint, qui y était conservé, fut transféré dans l'église paroissiale, où il est demeuré. L'inventaire des reliques apportées de Rouen au prieuré de Saint-Himer (Calvados), en 1756, mentionne deux ossements de saint Leufroi. Les imagiers représentent cet abbé avec un ou plusieurs enfants près de lui, parce qu'il est invoqué pour les petits malades ; faisant jaillir une source pour récompenser un paysan qui lui avait donné à boire ; dissipant une nuée de moucherons qui avaient infesté le réfectoire des religieux, etc... ”

    in Cinquante Saints Normands, étude historique et archéologique de Frédéric Alix ; Société d’Impression de Basse-Normandie, Caen 1933.


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  • LITHARE 

    Évêque de Lisieux du IVème siècle (?).

     

    LISIEUX :  

             "La ville nouvelle reçut définitivement le nom de la peuplade qui l'habitait, puisque, dans les Notice des provinces de l'Empire, rédigée sous le règne d'Honorius, elle n'est plus mentionnée que sous le nom de Civitas Lexoviorum, d'où sont venus les noms de Lexovium ou Lixovium, Lexove, et enfin Lisieux. Au VIe siècle, elle devin l'une des places les plus importantes du royaume de Neustrie. C'est de cette époque que date, selon quelques historiens, la fondation de l'évêché de Lisieux ; mais le P. Longueval et les savants auteurs de la Gallia Christiana en font remonter l'origine jusqu'au IIIe siècle. "L'an 314, saint Lithare, qualifié évêque de Lisieux, assistait au concile d'Arles". D'autre part, le premier évêque lexovien figurant dans un acte public est, d'après le rituel de 16.. Théobald (ou Thibaud) qui fut, dit H. Fisquet, l'un des dix-sept prélats présents au troisième concile tenu à Orléans, le 7 mai 538, sous le règne de Childebert et le pontificat de Sévère ; mais l'on sait que dès l'an 511, un autre évêque de Lisieux, Litharède, assistait au premier concile tenu dans cette même ville. "Les nombreuses invasions des Barbares, qui eurent lieu entre les années 314 et 5.. suffisent à expliquer la lacune qui existe entre ces deux dates."

    in La Normandie Monumentale et Pittoresque ; Tome II : le Calvados ; rééd. Ch. Corlet 1987.  


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  • LO

     

     

    BAYEUX :

    Concernant ce saint, voir aussi l’article ci-après extrait de : Les saints dans la Normandie médiévale – colloque de Cerisy-la-Salle, 1996 ; Presses Universitaires de Caen, 2000. Chapitre : “ Les reliques de la cathédrale de Bayeux ” par F. Neveux.


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