-
PIERRE PHILIBERT MAUBANT
Né à Vassy en 1803 et mort martyr en Corée le 21 septembre 1839.
VASSY :
“ Statue de saint Pierre Maubant, XXe siècle dans l’église Saint‑Martin‑Notre-Dame‑et‑Saint‑André : Pierre Philibert Maubant est né dans une famille de laboureurs dans le village du Vautirel en 1803. Devenu prêtre, il est envoyé en Asie comme missionnaire. Il meurt martyr à Séoul, en Corée, le 21 septembre 1839. Le pape Jean‑Paul II l'a canonisé dans cette ville en 1984. ”
in Le Patrimoine des Communes du Calvados, Flohic éditions 2001.
votre commentaire -
PRIN
GRAINVILLE-LANGANNERIE :
"Les patrons de la paroisse étaient saint Etienne mais aussi saint Laurent. De temps immémorial on venait invoquer saint Laurent pour l'eczéma. Cependant, un troisième saint, était lui aussi vénéré : saint Prin, qui était célèbre dans la région et recevait l'invocation contre les maladies des moutons. Les bergers des environs envahissaient les alentours de l'église et se réunissaient vers la pentecôte. Ils abreuvaient leurs troupeaux au ruisseau "la Manche" qui sortait de la fontaine Saint-Prin. Les vertus miraculeuses de cette eau donnaient à coup sûr la santé aux moutons ; guérissait surtout les infections des pattes. C'est sans doute de cette légende que le vallon au fond duquel court la Manche, s'est appelé, de tout temps, le "Vallon du Bélier."
in Le Joyau historique de la campagne de Caen par A. Lemesle, L.P.F. Editions 1996.
1 commentaire -
QUENTIN
Mort en 235 ou 287. 5ème enfant (quintus) d'une famille romaine, évêque d'Amiens, martyrisé, torturé etdécapité par Rictovaire alors qu'il évangélise le Vermandois. Son corps fut retrouvée par une aveugle. Sa basilique construite sur les lieux de son martyre devient la capitale de l'Aisne. Représenté comme évêque ou comme soldat tenant toujours une ou deux broches. Fête : 31 octobre. Une commune du Calvados porte ce nom : Soumont-Saint-Quentin.
BAYEUX :
Concernant ce saint, voir aussi l’article ci-après extrait de : Les saints dans la Normandie médiévale – colloque de Cerisy-la-Salle, 1996 ; Presses Universitaires de Caen, 2000. Chapitre : “ Les reliques de la cathédrale de Bayeux ” par F. Neveux.
SOUMONT-SAINT-QUENTIN :
"Un des endroits les plus pittoresques de la Normandie, c'est une montagne rocheuse, près de Potigny, fendue dans toute sa longueur à une profondeur de plus de deux cent pieds. Une limpide petite rivière, la Laison, coule au fond de ce vaste abîme, qui déguise les formes abruptes de ses énormes déchirements sous les coquettes bruyères, les fraîches mousses, les lianes nonchalantes et gracieuses dont il est tapissé de toutes parts. D'étroits sentiers découpent de leurs lignes onduleuses les parois de l'immense crevasse, et conduisent à de charmantes maisonnettes qui, bravant les futurs bouleversements du rocher, ont pris hardiment possession de cet Eden souterrain. Mais le croirait-on? cette montagne ainsi faite, avec ces majestueuses et ravissantes beautés, c'est encore une oeuvre phénoménal du diable ; et la tradition, qui nous l'affirme, nous donne à ce sujet, des détails assez précis pour qu'il y ait lieu de ne pas douter de la véracité du récit : Lorsque saint Quentin vint s'établir dans cette contrée, dont il fut le premier apôtre, il bâtit une église auprès de la brèche, sur le même emplacement où l'on en voit une encore de nos jours. Mais alors la brèche n'existait pas ; la montagne se tenait d'un seul morceau, et elle était entourée de tous côtés à sa base, par la Laison, qui, se perdant en mille détours sans pouvoir trouver d'issue directe, finissait par épancher ses eaux sur les plaines environnantes. Saint Quentin vivait donc forcément isolé sur son rocher, et c'était par un cas bien rare que quelque pieux néophyte se hasardait à traverser le lac pour venir prier à la nouvelle église. Sans sa parfaite résignation aux volontés du ciel, le saint eût trouvé à se plaindre, peut être, des empêchements matériels qui contrariaient l'efficacité de son apostolat. Mais quoiqu'il se déguisât à lui-même, son chagrin secret avait été observé par Satan, qui résolut d'en tirer quelque avantage personnel. Un jour donc le rusé démon se présente devant le saint, et, sans employer ces insidieux pourparlers que dédaignent, en général, les gens qui savent traiter le plus sérieusement les affaires, il va droit au but, et met le doigt sur la plaie ; c'est-à-dire qu'il propose à l'apôtre sans disciple, de fendre la montagne pour donner passage à la petite rivière ; et faciliter ainsi l'accès de l'église à la population des environs. Cette proposition étonne d'abord saint Quentin, qui avait quelques raisons de penser que Satan n'était pas coutumier de semblables complaisances à l'égard des serviteurs de Dieu. "Si je consens à accepter ton offre, dit-il cependant, que réclames-tu, maudit, pour ton salaire? -L'âme de ta fille aînée, réplique Satan, d'un air superbement leste et résolu." Le saint frémit à cette demande aussi offensante que cruelle ; car on doit croire que, s'il avait à cœur de gagner des âmes à Dieu, ce n'était pas aux dépens du salut de sa propre famille. Il allait donc proclamer son refus avec un dédain énergique, lorsqu'il s'aperçut que le démon était déjà disparu. Celui-ci en observant le trouble douloureux de son interlocuteur, avait compris qu'il n'y avait plus rien à faire, du moins ce jour là. Comment il s'y prit ensuite pour renouveler sa proposition, et comment le saint, qui avait réfléchi, sembla, peu à peu, se laisser séduire, c'est ce que la perspicacité de nos lecteurs nous dispense de leur raconter en détail. Toujours est-il qu'après un petit nombre d'entrevues le saint finit par accéder à l'offre de Satan, mais en y ajoutant deux conditions essentielles : il fallait que, dans la rivière, coulant pour la première fois au fond de la montagne entr'ouverte, le démon blanchît une toison, dont notre apôtre s'était réservé le choix, et qu'il remplit d'eau un certain vase que le saint avait en sa possession. Ce marché fut conclu. Et voyez comme Satan en fut la dupe : la toison était une peau de bouc, le vase était un crible ! Pas n'est besoin d'ajouter que la fille de saint Quentin se trouva délivrée, par l'ingénieuse ruse de son père, de la poursuite de son infernal prétendant. Quant à l'immense crevasse, si avantageuse pour la contrée, les habitants de Potigny lui appliquèrent, avec une malicieuse satisfaction, le surnom de Brèche-au-Diable, sous lequel elle est demeurée depuis en grande renommée. (Pierre des Vignes : Fragment d'un Voyage en blouse, Revue du Calvados, juin 1843). La morale concluante de tous les contes de cette espèce, c'est, il nous semble, qu'il ne faut pas trop s'effrayer du diable, si noir et si méchant qu'il soit. Un peu de ruse, beaucoup d'audace, ou plutôt cette paisible insouciance, qui n'est souvent au fond, qu'une foi vive en la protection du ciel : en voilà assez pour déjouer bien des complots haineux et de perfides machinations."
in la Normandie Romanesque et Merveilleuse d'A. Bosquet (1845).
“ Chapelle Saint-Quentin, XIIIe siècle, au Mont Joly : saint Quentin est un des évangélisateurs du nord de la Gaule au Ve siècle. Pendant très longtemps les pèlerins viennent sur les hauteurs de Saint-Quentin-de-la-Roche, nom de la commune avant que celle-ci ne soit rattachée à Soumont en 1854, prier saint Quentin pour guérir de la coqueluche. (Cl. M. H. 1927). ”
in Le Patrimoine des Communes du Calvados, Éditions Flohic, 2001.
“ On peut l'invoquer à Soumont-Saint-Quentin (canton de Falaise) dans sa chapelle sise au Mont‑Joly. Il est traditionnellement un spécialiste d'une maladie qui connaît une recrudescence aujourd'hui : la coqueluche. ”
in Les saints qui guérissent en Normandie, tome 2, d'Hippolyte Gancel, éditions Ouest France 2003.
LE TOURNEUR :
Chaque année, au hameau de "Feuillet", à la mi-août, une messe est célébrée à la chapelle dédiée à saint Quentin. Cette cérémonie religieuse à laquelle assistent des milliers de fidèles venus de tout le Bocage, est suivie d'une bénédiction des enfants. Elle se termine par une fête champêtre et un méchoui. Depuis les temps les plus reculés, le hameau du "Feuillet" est un lieu de pèlerinage. On vient en ce lieu parce que la croyance populaire attribue au saint le pouvoir de favoriser la guérison de la coqueluche. La statue du saint fut trouvée, d'après la tradition, dans un buisson de houx bordant le chemin de la Cavée, à peu de distance de la cour de "Feuillet" et de la mare féodale du même nom. La population du Tourneur tint à avoir cette statue dans son église. Pour ce faire, les habitants la chargèrent sur un char attelé à des chevaux blancs, mais... quand l'attelage parvint aux rives du Courbançon, il s'arrêta net. Les convoyeurs eurent beau fouetter les chevaux, pousser aux roues, ce fut peine perdue. Plus on excitait les chevaux, plus ils se rebiffaient. Ce que voyant, on les détela et on résolut de pousser la voiture l'aide de moteurs puissants. Rien n'y fit. Il fut alors décidé de reconduire le saint à l'endroit ou on l'avait pris. Un oratoire fut édifié pour l'y recevoir. La rusticité de l'oratoire était telle que les pèlerins pouvaient passer à côté sans se douter qu'ils se trouvaient en présence de la chapelle de Saint-Quentin. Pas de porte, pas de fenêtres! Des deux côtés reposant sur des pierres, de simples planches figurant des agenouilloirs. Le saint y était représenté en tenue d'évêque et reposait sur une petite niche attenante au mur d'une bergerie. Les dévots lui apportaient des bouquets de fleurs des champs dans des vases ou même des débris de bouteilles, tous aussi rustiques que l'habitation. Aujourd'hui, l'oratoire a disparu et le saint repose désormais dans une chapelle due à la générosité des habitants et des pèlerins. La chapelle du "Feuillet" a été érigée en 1971 grâce aux dons des pèlerins et aux recettes des kermesses."
in Radioscopie d'un canton du Bocage : Bény-Bocage et alentours de M. Dubocq (1985).
"Quentin, citoyen romain, occupait le rang de sénateur dans le Vermandois. Par son ardent prosélytisme, il opéra de nombreuses conversions dans l'Amiénois. En 303, les Romains le martyrisèrent sous l'empereur Maximien en le décapitant après lui avoir planté des clous dans les épaules et dans la tête. Son corps fut soustrait aux fidèles et jeté clandestinement dans un marais. Il devait y demeurer cinquante-cinq ans durant. Grâce à la révélation d'un ange, ce corps fut retrouvé sans corruption. On le représente généralement chaînes aux poignets. On attribue souvent sa spécialité de guérisseur de la coqueluche, maladie quinteuse, à son nom latin (Quintus), et celle d'intervenant en faveur des rhumatisants à son supplice. (...) Dans le Calvados, le pèlerinage le plus important a lieu, individuellement, au Tourneur (canton du Bény-Bocage). Pour s'assurer le secours de saint Quentin contre les mêmes maux, l'intéressé inscrit sa requête sur un cahier disposé à cet effet, il dit une prière, peut demander une messe, et, surtout, fait toucher à un vêtement ou à un linge appartenant au malade la statue (si le malade ne peut se déplacer, son mandataire respecte le rite pour lui). Après quoi, le linge est généralement déposé sur un réceptacle derrière l'autel, ce qui évite de l'accrocher à la statue comme on le faisait dans le passé (une légende rapporte que la première statue de saint Quentin, trouvée par hasard dans un buisson, ayant refusé obstinément d'entrer dans l'église, il fallut se résoudre à la laisser au grand air avant de lui construire un oratoire)."
in Les saints qui guérissent en Normandie d'Hippolyte Gancel, éditions Ouest France 1998.
Ce fut la même chose pour le saint Quentin du Tourneur (Calvados), celui qu'on avait trouvé dans un buisson. Les paroissiens n'eurent pas plus de succès avec lui qu'avec la sainte Honorine qu'ils voulaient dérober à leurs voisins du Bény. Il ne voulut jamais s'installer dans leur église. Personne, ni aucun attelage, ne put le déplacer. Il fallut bien le laisser à son hameau (le Feuillet, où il se satisfit d'un oratoire des plus rudimentaires mais qui n'en devint pas moins très fréquenté des pèlerins.
in Le culte populaire et l’iconographie des saints en Normandie - Etude générale - par le Dr Jean Fournée - Société Parisienne d’Histoire et d’Archéologie Normandes, N° spécial des cahiers Léopold Delisle, 1973.
votre commentaire -
QUIRIN
Évêque de Siscia en Pannonie, il est martyrisé en 303 ou 304. Fête le 30 mars.
CLINCHAMPS-SUR-ORNE :
On trouve dans l’église Notre-Dame de Clinchamps-sur-Orne une statue de saint Quirin en pierre. “ La crosse du saint manque car elle est brisée en 1944. Saint Quirin, dont l'église possède des reliques depuis 1877, est le second patron de la paroisse de Clinchamps. Évêque de Siscia en Pannonie, il est martyrisé en 303 ou 304. Le bois, la mare et la fontaine de la commune portent son nom. Cette dernière était autrefois le lieu de nombreux pèlerinages pour la guérison des troubles de la vue et des maladies de coeur. Une chapelle dédiée au saint se dressait vraisemblablement à côté de cette fontaine. Un poème encadré dans une chapelle de l'église témoigne de la popularité du saint dans la paroisse. L’hymne en l'honneur de saint Quirin raconte le martyre qu'il endure dans un fleuve. L’auteur en est Prudence, poète latin chrétien des IVe et Ve siècles. ”
in Le Patrimoine des Communes du Calvados, Flohic Editions 2001.
“ Peut‑être s'agit‑il de Quirin, d'origine romaine. Chargé de garder le pape Alexandre 1" alors emprisonné, il fut converti par son prisonnier et, de ce fait, supplicié en 117. On peut penser aussi qu'il s'agit d'un évêque de Pannonie (Europe centrale) : supplicié vers 304. Saint Quirin est prié en Bretagne. Il fut également invoqué en Basse-Normandie, à Clinchamps‑sur‑Orne (canton de Bourguébus) pour divers maux (problèmes oculaires, cardiaques ou respiratoires). Une fontaine lui est dédiée.
in Les saints qui guérissent en Normandie, tome 2, d'Hippolyte Gancel, éditions Ouest-France 2003.
votre commentaire -
QUITTERIE ou QUITERIE
Sainte Quitterie serait née à Bayeux, sur la paroisse Saint-Patrice, au temps de Saint Exupère. Elle subit la décollation dans un village chartrain et porta sa tête dans ses mains du lieu de son supplice jusqu'à Chateaudun (Eure & Loir). On cite aussi une sainte Quiterie, vierge qui aurait connu le martyre en Espagne vers le IVe ouvers le VIIe siècle.
votre commentaire -
RADEGONDE
Fille d'un roi de Thuringe née vers 520, elle épousa Clotaire fils de Clovis vers 536 ; fondatrice d'un monastère à Poitiers où elle mourut le 13 août 587. Fête le 13 août.
ARGANCHY :
"Radegonde, née vers 520, était la fille d'un roi de Thuringe. Or, alors qu'elle avait dix ans, les fils de Clovis, Thierry et Clotaire, soumirent la Thuringe. Radegonde et son frère furent emmenés comme captifs. Radegonde fut conduite dans le domaine personnel de Clotaire, près de Laon. Vers 536, il l'épousa de force. La reine mena une vie de prières et de bonté à l'égard des pauvres. Commandé par son époux, l'assassinat de son frère, injustement accusé de fomenter un complot, la décida à quitter le roi. Elle se retira d'abord à Tours, puis à Chinon, prodiguant elle-même des soins aux malades, notamment aux lépreux. La tradition rapporte que les objets qu'elle touchait provoquaient des guérisons subites et miraculeuses. De la Touraine, elle se rendit à Poitiers où elle fonda un monastère. C'est là qu'elle mourut le 13 août 587. La sollicitude de la reine à l'égard des lépreux, des malades atteints des dermatoses les plus répugnantes (enfants et adultes), des infirmes, lui valut de son vivant une grande vénération. Ainsi s'explique le culte qui lui est rendu encore de nos jours. On l'invoque pour les maladies de la peau pour les rhumatismes, en particulier. On lui présente les nourrissons atteints de cette forme d'eczéma croûteux que l'on appelle "ragonnée" · le nom normand pourrait d'ailleurs venir d'une déformation de "Radegonde". Dans la Manche, il ne semble pas que la sainte soit l'objet d'un culte particulier. Par contre, elle l'est dans le Calvados. D'abord à Arganchy, petite paroisse qui détiendrait une relique. Sainte Radegonde y est invoquée pour la guérison de l'eczéma. Des messes sont demandées à cet effet, des cierges allumés. Il existe une prière spéciale et l'on fait des neuvaines. Aux confins d'Arganchy et de Subles, une fontaine Sainte-Radegonde posséderait une eau ayant la propriété de guérir les maladies inflammatoires des yeux.
in Les saints qui guérissent en Normandie d'Hippolyte Gancel, éditions Ouest France 1998.
“ Cette église était le lieu d’un pèlerinage où l’on invoquait sainte Radegonde pour guérir les maladies de peau, notamment de l’eczéma. Une relique de la sainte y est conservée depuis 1875. Une fontaine lui est dédiée sur un chemin limitrophe de Subles qui porte son nom. ”
in Le Patrimoine des Communes du Calvados, Tome 1, Flohic Editions 2001.
BEUVILLERS :
“ Statue de sainte Radegonde du XVIIe siècle en bois polychrome dans l’église Sainte-Cécile. Radegonde, après avoir été contrainte d'épouser le roi des Francs, Clotaire Ier fonde le monastère Sainte-Croix à Poitiers où elle meurt en 587 après avoir mené une vie de grande piété. La sainte était très appréciée des populations. Cette statue rappelle qu'une source lui était dédiée non loin du site actuel de l'église et qu'elle faisait l'objet d'un culte, aujourd'hui éteint, particulièrement suivi pour ses vertus thérapeutiques contre les maladies de Peau. ”
In Le Patrimoine des Communes du Calvados, éditions Flohic 2001.
CAGNY :
“A Cagny (1600 habitants) subsistent des vestiges romans, ceux de la chapelle Saint-Clair et, surtout, du prieuré Notre-Dame-des-Moutiers. Mais aussi un bel écrin XIXe pour une source “ miraculée ” : cette fontaine hexagonale est elle-même une miraculée qui a survécu aux guerres, tempêtes et vandalismes. “ En récompense ”, elle a été récemment restaurée.
La fontaine est située à Cagny, rue de la Poste, au bord du cours d'eau le Petit Sémillon. L'aménagement de la fontaine date du début du XIXe siècle. La famille Mesnage, “ Seigneurs de Cagny ” est à l'origine de sa création. “ La construction de la fontaine en l’honneur de sainte Radegonde a été certainement été ordonnée par Louis Mesnage, lieutenant colonel de Napoléon, surnommé “ le beau, le bon, le brave Cagny ”, qui à l'époque était propriétaire du château et maire de la commune ” ; ou par son gendre Casimir-Edmond Comte, marquis de Triquerville, marié avec sa fille Marie-Pauline ”, raconte Jean-Paul Hauguel, ancien enseignant et élu municipal, historien de la commune.
“ Les Mesnage ont apporté un grand changement pour la commune de Cagny, la famille était appréciée par tous les habitants du village. La ville est réputée pour son élevage de chevaux de course. Un chemin traversant le parc du château menait à l'église, où une pièce avait été construite à côté de la nef, pour que la famille Mesnage puisse assister à la messe en marge de la population. ”
La fontaine Sainte-Radegonde faisait partie de la propriété du château, mais restait toujours accessible au public. La source était renommée dans la région pour ses vertus thérapeutiques contre l'eczéma et autres maladies de peau. La source émerge en contrebas d'un escalier de trois marches et s'étend sur environ 5 m², elle est cernée de rochers artificiels et se situe au centre d'une construction composée, sur trois côtés, de grands arcs surbaissés, sobrement ornée de grappes de raisin et de feuilles d'acanthe.
“ Une plaque manuscrite a été scellée sur un rocher, c’est un poème dédié à sainte Radegonde probablement rédigé par une familière du château ” : “ En ces temps obscurcis des cendres du passé ; Quel est ce rayon plongeant dans l'eau profonde ; Attirant, fascinant, tout ce peuple lassé ; C'est ton sceptre royal sainte Radegonde; Ô reine, Ô sainte, Ô mère des souffrants ; Anges de la patr.. ”
“ La moitié du texte est manquant, car malheureusement la fontaine a souvent été victime de vandalisme. Alors qu'il y a quelques dizaines d'année encore, les gens faisaient des offrandes à la sainte, des petite sacs d'avoine, des fleurs... et les déposaient au pied de la statue. ”
En 1997, le maire de Cagny, Jean-Claude Marie, et son conseil municipal décident de restaurer le lieu : le responsable de la commission du patrimoine Claude Corbin est chargé de la restauration avec la commission. L'emploi-jeune, Jean Madelaine en a effectué les travaux.
Au début de l'année 1999, le sculpteur Roland Moulin, de Caen, a ciselé une nouvelle statue de la sainte ; l'ancienne n'avait plus de tète. La statue est désormais derrière un... plexiglas pour éviter toutes sortes d'agressions.
“ La fontaine a été protégée lors de la guerre pendant les bombardements du 18 juillet 1944, alors que la commune de Cagny était détruite à plus de 90 %. Il ne reste plus rien du château, mais la fontaine a résisté, même si quelques impacts de balles sont visibles sur les voûtes. En décembre 1999 la terrible tempête a dévasté le parc de l'ancien château, trois gros arbres sont tombée autour de la fontaine : un sur sa gauche, un sur sa droite, et le troisième s'est arrêté, penché sur une des voûtes, mais n'est pas tombé. Encore une fois la fontaine à été épargnée ”, précise Jean-Paul Hauguel. Sainte-Radegonde protègerait-elle son lieu ?”
in Ouest France - Caen - du 08/06/01
“ Fontaine Sainte Radegonde, fin du XIXe siècle en pierre, rue de la Poste : La source qui alimente cette fontaine émerge en contrebas d'un escalier de 3 marches et s'étend sur 4 à 5 m. Ornée de rochers artificiels, elle est située au centre d'une construction composée de trois arcs surbaissés décorés de grappes de raisin et de feuilles d'acanthes. La moitié d'un poème est encore visible au ras du sol : “ En ces temps obscurcis des cendres du passé / Quel est le rayon plongeant dans ces eaux profondes / Attirant fascinant tour ce peuple lassé / C'est ton sceptre royal Sainte‑Radegonde / Reine ô sainte ô mère égide des souffrants / Ange de la part... ”. La date à laquelle cette fontaine est dédiée à sainte Radegonde n'est pas connue. Autrefois, la source
était renommée dans la région pour ses vertus thérapeutiques contre les maladies de peau. Avant la Seconde Guerre mondiale, des gens venaient en taxi puiser son eau et, selon la légende, les cas de guérison étaient nombreux. ”
in Le Patrimoine des Communes du Calvados, Flohic éditions 2001.
SAINT-GEORGES-D'AUNAY :
"A Saint-Georges-d'Aunay (canton d'Aunay-sur-Odon), le culte est particulièrement vivant. La sainte est priée pour la guérison de tous les eczémas, spécialement chez les enfants. Dans l'église, un autel avec statue lui est réservé. Un registre permet de formuler demandes et remerciements. Les mamans viennent avec leurs enfants malades. Elles leur font toucher la statue au pied de laquelle elles déposent, en guise d'ex-voto, une photo, un objet personnel appartenant au petit (jouet en peluche par exemple). Tout près de l'église est aménagée une "fontaine Sainte-Radegonde" surmontée d'une statue placée dans une niche. En dépit de l'inscription demandant le respect des lieux et invitant à ne pas laisser de linges, les mères, après usage, les entassent derrière les pieds de la statue, comme pour assurer par ce contact étroit, une meilleure guérison à leur petit."
in Les saints qui guérissent en Normandie d'Hippolyte Gancel, éditions Ouest France 1998.
“ Fontaine, XVIIIe siècle, granit : Cette fontaine est dédiée à sainte Radegonde. Son eau aurait des vertus miraculeuses, et guérirait notamment les maladies de peau. Cette fontaine est, aujourd’hui encore, très populaire. ”
In Le Patrimoine des Communes du Calvados, Tome 1, éditions Flohic, 2001.
SAINT-JOUIN :
"A Saint-Jouin (près de Dozulé), la sainte est priée devant son autel."
in Les saints qui guérissent en Normandie d'Hippolyte Gancel, éditions Ouest France 1998.
SEPT-VENTS / CAGNY :
“ La sainte est honorée dans le Calvados à Sept‑Vents (canton de Caumont‑l'Eventé) où sa statue est conservée dans l'ancien prieuré Saint‑Laurent. On lui attribue le don de guérison des maladies dermatologiques et rhumatismales. A Cagny (canton de Troarn), l'eau de la fontaine Sainte‑Radegonde ne semble pas avoir perdu de ses vertus dermatologiques. ”
in Les saints qui guérissent en Normandie, tome 2, d'Hippolyte Gancel, éditions Ouest France 2003.
votre commentaire