• LOUIS 

    Né à Poissy en 1215 ; roi de France, mort de la peste devant à Tunis en 1270. Fête le 25 août.

     

    ANNEBAULT / FORMIGNY :

    “ L’histoire le connaît sous le nom de Louis IX, roi de France né à poissy en 1215, fils de Louis VIII et de Blanche de Castille. Il fut un monarque d'une grande piété épris de justice. Il entreprit des actions contre les “ infidèles ”, ce qui le conduisit en croisade, notamment en Palestine et en Tunisie où, frappé par la peste, il mourut devant Tunis en 1270.

    Saint Louis est invoqué particulièrement pour la guérison de la surdité et des divers maux liés à l'ouïe. Selon certains, cette spécialité lui serait attribuée en vertu d'un simple jeu de mots : Louis guérirait l'ouïe. Pour d'autres, elle tiendrait à la guérison miraculeuse d'un sourd-muet survenue dans l'église de Saint-Pois (Manche). (…)

    Dans le Calvados, on se rendait, semble-t-il, en l'église dAnnebault (canton de Dozulé) où existe une statue du saint ou à Formigny dans la chapelle Saint-Louis située au Val. Comment affirmer que ces dévotions ne sont plus d'actualité de nos jours ? ”

    In Les Saints qui guérissent en Normandie, tome 2, par H. Gancel, éditions Ouest-France, 2003.


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  • LOUP ou LEU

    Troisième évêque de Bayeux selon la tradition au Vème siècle (vers 465). Deux communes du Calvados portent son nom : Saint-Loup-de-Fribois et Saint-Loup-Hors. Fête : 25 octobre.

     

    BAYEUX :  

             "Cinquième siècle. Né à Bayeux, dans une maison de la rue Laitière, en face de la porte de l'ancien palais épiscopal. Inhumé à Saint-Exupère."

    in Monographie d'un canton type : Canton de Bayeux par E. Michel (1911), Office d'édition & de diffusion du livre d'histoire 1994.

    "Des six premiers évêques du diocèse de Bayeux, il y a de cela un millénaire et demi environ, cinq ont été mis au rang des saints de l'église catholique. Seul le second, Rufinien, échappa - Dieu sait pourquoi ... - à cette canonisation que conféraient, en ces temps lointains, la faveur et la ferveur populaires, bien avant les patientes procédures du Saint-Office. Du troisième, Saint Loup, on ne connaît que peu de choses : les dates approximatives de son apostolat, - entre 440 et 470, - et une légende miraculeuse, qu'il partage d'ailleurs avec d'autres saints évêques. La renommée du Saint Loup de Bayeux n'est guère que locale. Dans l'Histoire, il a, en effet, été éclipsé par un contemporain et homonyme connu : Saint Loup, évêque, lui, de Troyes. Né vers 383 à Toul, ce moine du monastère des Iles Lérins, fondé vers 410 par Saint Honorat, fut élu évêque par les chrétiens de Troyes un jour qu'il prêchait par là, en 426. I1 y mourut en 479, dans la vénération due à sa défense victorieuse de sa cité épiscopale, en 451, contre les Huns d'Attila. Car Saint Loup - celui de Bayeux comme celui de Troyes, - vécut en des temps particulièrement troubles, à cette époque charnière ou ce qui n'était pas encore la France commençait à surgir de ce qui n'était déjà plus l'Empire Romain. Au Nord, les Francs mérovingiens poussent vers la Seine. En Aquitaine, les Wisigoths, chrétiens mais hérétiques - ils sont ariens, - se sont taillés un royaume qui débordera bientôt des Pyrénées pour occuper les trois quarts de l'Espagne. Au Sud, les Burgondes ont agrandi la Bourgogne, à laquelle ils vont donner leur nom, jusqu'à la Méditerranée. A l'extrême Ouest, la Bretagne est repeuplée par les cousins Celtes grands-bretons qui fuient leurs propres envahisseurs barbares, venus par mer, et elle devient indépendante. Du territoire gallo-romain, il ne reste plus guère que ce qu'on va nommer le royaume de Soissons, dont la province romaine dite "Seconde Lyonnaise" - la future Normandie,- constitue une bonne moitié Nord, la frontière Sud se situant sur la Loire. Mais si l'Empire Romain s'émiette, il lui reste encore de bons généraux. Ainsi le Patrice Aétius, dont l'évêque Loup de Bayeux, a probablement, pour le moins entendu parler. Dans cette Gaule ou, au gré des circonstances, Francs, Bretons, Wisigoths, Alamans, Burgondes, Gallo-romains, tantôt se combattent et tantôt s'allient - notamment contre les nouveaux envahisseurs, - Aétius réussit à rassembler une coalition qui bat, sans doute le 18 juin 451, Attila et ses hordes hunniques, à Moirey, aujourd'hui un hameau du département de l'Aube : les fameux "Champs Catalauniques". Son principal allié, le roi wisigoth Théodoric, reste sur le carreau. Et, trois ans plus tard, Aétius sera trucidé par son propre empereur, Valentinien III, épouvanté de la popularité du général. Pendant son épiscopat à Bayeux, Loup connaîtra au moins par ouï-dire - mais comment savoir s'il les a jamais rencontrés? les rois francs Mérovée, au pouvoir en 448, et son fils Childéric Ier, élu en 458. Mais pas l'illustre Clovis, qui ne règne qu'à partir de 481. Et aussi, en même temps, les gouverneurs gallo-romains Aétius, puis Aégidius, son lieutenant, entre 457 et 464 ou 467, et même les premières années de fonction du fils et successeur de ce dernier, Afranius Syagrius, celui-là même que Clovis vaincra, capturera et fera exécuter lors de la fameuse bataille de Soissons, en 486. A quoi ressemblait Bayeux au temps de l'évêque Loup? Les textes administratifs latins du Bas-Empire, confirmés par l'archéologie, en donnent une idée. Depuis l'Edit de Constantin, en 313, l'Empire avait été lentement christianisé par les fonctionnaires impériaux. Les diocèses avaient donc été naturellement calqués sur les circonscriptions administratives romaines avec les mêmes chefs-lieux, dont la fonction initiale était principalement militaire. Comme Evreux, comme Lisieux, le Bayeux des premiers temps chrétiens était donc bâti à la façon d'un camp romain en dur : une enceinte rectangulaire de remparts, avec des portes au bout des axes principaux, le "decumanus" Est-Ouest et le "cardo" Nord-Sud. Tout autour, quelques champs cultivés par des paysans sans doute encore païens (les deux mots ont la même origine) et, surtout, la grande forêt gauloise, dont la forêt de Balleroy n'est plus qu'un maigre vestige. Elle devait même être très proche du bourg fortifié, cette forêt gauloise, puisque l'une des portes de Bayeux, au Sud, était nommée Porte Arborée : la porte des arbres. Et c'est là que l'évêque vit le loup. C'était un grand méchant loup que ce loup, un solitaire, un mangeur d'hommes, qui avait élu domicile dans le bois voisin, repaire proche de ses proies favorites : boeufs et moutons, mais aussi bergers et bergères. A ce régime, il était devenu énorme, et d'autant plus redoutable. Cet ancêtre bayeusain de la bête du Gévaudan s'aventurait même, en plein jour, jusqu'aux remparts au point qu'il avait fallu garder la Porte Arborée comme en temps de guerre. A cette époque agitée, ce devait d'ailleurs être une précaution habituelle. La population terrorisée demanda à son évêque, l'extermination du monstre. Saint Loup sortit par la Porte Arborée et marcha droit sur le loup, que tant d'audace figea sur place. L'évêque en profita pour lui passer son étole autour du cou. Puis il le traîna ainsi jusqu'à la Drome, à deux bons kilomètres à vol d'oiseau par des pentes assez raides. Et, plus cruel que son futur confrère Saint François d'Assise, qui au XIIIème siècle, se contentera de convertir au végétarisme le loup de Gubbio, Saint Loup noya le sien dans la rivière, à un endroit qu'on montrait encore, paraît-il, au siècle dernier. Mais le loup de Saint Loup était-il vraiment un loup? Tout porte à croire, en effet, que cette version de la légende est moderne, avec un jeu de mots sur l'homonymie entre l'évêque et sa victime. Il suffit de visiter l'église de Saint-Loup-Hors (hors les murs de Bayeux, s'entend), bâtie, dit-on, à l'endroit même de la capture de l'infernal animal. A l'intérieur la statue moderne, du saint évêque est sans intérêt animalier. On y trouve aussi l'écusson de la paroisse, également moderne et sans équivoque: une tête de loup noire, langue pendante, le cou serré dans une étole - d'un rouge cardinalice plutôt que du violet épiscopal, - qu'une main venant du ciel tient fermement. Mais tout cela est récent. L'église actuelle, rebâtie aux XIIème et XIIIème siècles, et fort remaniée ensuite, n'est classée que pour ses parties les plus anciennes, dont le clocher. Et, au tympan de la porte d'accès à ce beau clocher roman, un bas-relief sème déjà le doute. Il représente le saint et sa prise, et même si l'ensemble est très dégradé aujourd'hui, il est peu probable que l'animal rampant représenté là ait jamais ressemblé à un loup. Mais il y a plus probant encore, à l'intérieur même de l'église. Au fond de la petite chapelle Saint-Marcouf, une toile ovale dans un cadre de bois n'attire guère l'attention. Pourtant, ce tableau encrassé, mal éclairé, troué, souillé de déjections d'oiseaux, est éloquent : Saint Loup tenant sa prise en laisse. Et jamais aucun loup n'a possédé cette gueule ophidienne, ces pattes courtaudes et écartées, ni, de l'autre côté du tableau, cette queue glabre, charnue et sinueuse, qui soulève le bas de la chape épiscopale...

    Le loup de Saint Loup était donc plutôt un reptile : un lézard géant, un dragon mythique, un serpent à pattes, un semblant de dinosaurien carnassier... Et c'est, finalement, beaucoup moins original. Car, en ces siècles lointains, il semble que ces peu sympathiques bestiaux pullulaient en Normandie, et que leur destruction était une spécialité des évêques.

    Ainsi, sous le règne de Childéric Ier, un contemporain de Saint Loup, Saint Germain, Gallois d'origine et évêque de Dol-de-Bretagne, de passage en Normandie au retour d'une visite au roi, en expédie un, de la même façon, dans la Seine ou dans la Risle. Au siècle suivant, du temps du roi Dagobert, Saint Romain, évêque de Rouen, se fait aider d'un meurtrier, qui sera du coup absous, pour capturer avec son étole la terrible gargouille et la noyer dans la Seine. Au VIème siècle encore, Saint Vigor, sixième évêque de Bayeux, débarrasse d'un autre de ces monstres un gros propriétaire terrien, Volusianus, qui lui donne en remerciement le territoire où le saint va fonder l'abbaye de Cerisy. Saint Victor fera même coup double en trucidant un autre serpent ou dragon, à Harfleur, sur les berges de la Seine, décidément mal fréquentée. Et à une date indéterminée de la même époque, Saint Germain à la Rouelle, évêque errant qui naviguait sur une roue de charrue, tuera raide, d'un coup de crosse, le serpent géant du Trou Baligan : cette grotte n'a disparu qu'en 1976, avec la construction de la centrale nucléaire de Flamanville."

    in Le Journal du Calvados N°32 mars 1993.

     LOUP

    BAYEUX :  

             F. Pluquet raconte dans Superstitions de l'Arrondissement de Bayeux l'histoire de la Bête de Saint-Loup : "Au commencement du cinquième siècle, un loup furieux ravageait les environs de Bayeux et pénétrait jusque dans les faubourgs. Saint Loup, alors évêque de cette ville, eut pitié de ses diocésains ; il s'avança courageusement vers la bête, dont le repaire était dans un bois, proche de la porte Arborée. A l'approche du saint, elle resta immobile ; il lui passa son étole au cou et la noya dans la rivière Drôme. A certaines époques de l'année, cette bête revient encore rôder autour de l'église Saint-Loup. Si vous doutez de cette histoire, on vous montrera le lieu où saint Loup a jeté la bête, le bas-relief qui est sur la porte de l'église, et un tableau conservé dans l'intérieur, qui représentent ce miracle."

     

    BAYEUX :  

             "L'abbé Béziers, dans son Histoire sommaire de Bayeux, P.99, en parlant de l'église de Saint-Loup, située au sud de Bayeux, dit : "On y voyait autrefois une pierre que la crédulité du peuple avait jugée digne de sa vénération. Cette pierre grosse comme un baril, sans aucune taille ni forme, était enclavée dans la muraille proche du lavatoire du maître-autel. On y remarquait aisément, dit le manuscrit, la forme d'un pied assez grand, que l'on tient être la mesure du pied de S. Loup, que miraculeusement et sans artifice, il imprima marchant sur icelle. Elle fut ôtée en 1687, comme un objet de superstition."

    in Coutil : Inventaire mégalithique du Calvados (1902) (Cf. Saintyves).

     

    Saint Loup (25 octobre) : D'après les critiques les plus autorisés, les actes de saint Loup sont d'une incontestable authenticité. Ils nous apprennent que ce saint fut le troisième évêque de Bayeux après saint Exupère et qu'il succéda à saint Rufinien. Il gouverna l'église de Bayeux au temps d’Egidius, qui administra les Gaules de 450 à 465. Loup est notre compatriote par sa naissance. Un vieux compte de la paroisse de Saint-Patrice mentionne 90 sols de rente à prendre “sur la maison de saint Loup, faisant le “coin de la rue Laitière”. Il y avait, dans cette maison, une peinture, existant encore au XVIIIe siècle et représentant le saint entre deux anges. Au-dessous, subsistait ce fragment d'inscription : “En l'an 440, du temps de Clodion, roi de France...”. Il fut instruit par saint Rufinien, qui le baptisa, puis l'ordonna diacre avec un autre lévite, nommé Etienne. A la mort de son maître, Loup, qui n'était pas encore prêtre, fut spontanément déclaré évêque par le clergé et le peuple. (Ces élections dites per saltum, étaient exceptionnelles, mais nous en retrouvons des traces dans l'église primitive). Saint Sylvestre de Rouen lui conféra l'épiscopat. Le nouvel évêque fut le père de ses fidèles et un ardent propagateur de l’Evangile. A cette époque de dévastations, les loups infestaient le pays. L'un d'eux, qui avait son repaire dans un bois situé près de la porte Arborée à Bayeux, était la terreur des habitants. Il avait dévoré 28 enfants. Les soldats de la garnison, envoyés contre lui, ne purent l'atteindre. Touché de l'infortune de ses fidèles, l'évêque célèbre le saint sacrifice de la messe et revêtu de ses ornements se dirige vers le repaire de l'animal. A sa vue le loup s'élance sur lui. Le pontife lui saisit le cou avec son manipule, le serre fortement et, l'emmène jusqu'à la rivière prochaine où il le noie. Ce récit pourrait bien être plus qu'une allégorie, Les loups jadis nombreux étaient la terreur de nos ancêtres, et une ancienne voie se dirigeant vers la Drôme est nommée la “Crauloup”. Thaumaturge, saint Loup guérit deux aveugles; favorisé du don de prophétie, il prédit le jour de sa mort et celle de son prêtre Ansioc. Tous deux moururent le 25 octobre 461. Leurs corps mis dans des cercueils de bois, furent enterrés dans l'église Saint-Exupère. 70 ans plus tard, leurs restes furent exhumés et transférés dans une église voisine qui prit le nom de Saint Loup. Le bas relief du XIIe siècle sculpté au-dessus de la porte du clocher représente l’épisode du loup. Au XIe siècle, l'abbé Yves porta les reliques du saint évêque au monastère de Cormery en Touraine, d'où elles furent transférées à Corbeil, auprès de celles de saint Exupère. Un vieil ouvrage intitulé : Les vies et miracles de Saint Spire et Saint Leu, evesques de Bayeux, relate une multitude de miracles dus à l'intercession de ces saints. Au XVIIIe siècle il y avait encore dans l'église Saint-Loup de Bayeux, une grosse pierre sur laquelle se voyait l'empreinte du pied du saint lorsqu'il attendait le monstre. Ce saint est patron de Saint-Loup-Hors, de Saint-Loup de Fribois, de Saint-Loup-Canivet, réuni à Soulangy, de Réveillon réuni à Vaudeloges, et second patron de Saint-Germain-d’Ectot et d'Avenay. 

    in Cinquante Saints Normands, étude historique et archéologique de Frédéric Alix ; Société d’Impression de Basse-Normandie, Caen 1933.

     

    "Église St Exupère : La fondation de l'église remonte à une époque très ancienne. Plusieurs des premiers évêques de Bayeux y furent inhumés. L'église actuelle a été remontée au XIXe.

    En 1679 Mr Bier curé de St Exupère, à l'occasion de travaux dans le choeur, étudia les sépultures des saints évêques. Il en trouva 7. Les ossements furent partagés entre diverses personnes afin d'en faire des reliques. On trouve : St Rufinien sous le maître autel, St Manvieu au pied du mur méridional, entre l'autel et la tour ; St Contest, au nord devant l'autel de St Clair; St Patrice, au midi devant l'autel de la Sainte Vierge ; St Gerbold, contre le mur septentrional, entre l'autel et la sacristie ; St Frambold, sous le crucifix ; St Geretrand, proche, à sa gauche.

    Le curé dit aussi s'être procuré les restes de St Regnobert et St Zénon, son diacre qui, ainsi que St Exupère et St Loup furent enterrés dans cette église.

    Le tombeau de St Exupère est sous le maître autel. En 1853, l'abbé E. Le Comte, curé de St Exupère, fit des fouilles dans les caveaux où furent inhumés les premiers chefs de l'église de Bayeux. Cette recherche récente fut couronnée de succès. Une crypte a été construite à cette époque pour recevoir tous ces vénérables restes."

    in Églises et chapelles du Bessin de Dominique Achard ; éditions de Neustrie 1999.

     

    Concernant ce saint, voir aussi l’article ci-après extrait de : Les saints dans la Normandie médiévale – colloque de Cerisy-la-Salle, 1996 ; Presses Universitaires de Caen, 2000. Chapitre : “ Les reliques de la cathédrale de Bayeux ” par F. Neveux.


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  • LUBIN

    Evêque de Chartres, (+ entre 552 et 567), fête le 15 sept..

     

    SAINT‑GERMAIN‑DU‑PERT :

             “ Fontaine Saint-Lubin, église Saint‑Germain : Sous le parvis de l'église, un escalier descend vers la fontaine Saint‑Lubin, du nom d'un évêque de Chartres mort à Poitiers en 557, invoqué contre les troubles des yeux. Lubin est aussi, par extension, le patron des fabricants de chandelles qui permettent de voir plus clair et des avaleurs de vin, dont la vue se brouille. La fontaine Saint-Lubin a la forme d'une niche alimentant un lavoir situé devant l'église. ”

    in Le Patrimoine des Communes du Calvados, Flohic éditions 2001.

     

    “ On l'invoque généralement pour le soulagement des rhumatismes. Dans le Calvados, l'église de Saint-Germain-­du‑Pert (canton d'Isigny‑sur-mer) possède une statue et un beau vitrail exaltant les miracles accomplis par saint Lubin. Près de l'église, une fontaine Saint‑Lubin offre une eau réputée (en principe, plutôt pour ses vertus ophtalmiques). ”

    in Les saints qui guérissent en Normandie, tome 2, d'Hippolyte Gancel, éditions Ouest France, 2003.


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  • LUCE

     

    HOTOT-EN-AUGE :  

             "Face au clocher, côté sud et comme complètant un transept, se trouvait une sacristie aujourd'hui détruite. A sa place l'arcade redevenue aveugle héberge un gisant féminin du XIIIe ou XIVe siècle. La femme est à peu près grandeur nature, couchée les pieds appuyés sur un chien aujourd'hui décapité, tenant une boule universelle dans ses mains, vêtue d'une longue robe plissée serrée par une ceinture à aumônière et d'un long manteau peint en bleu. Elle porte sur ses longs cheveux une couronne de fleurs mais son visage ovale sans proéminence aucune, sans nez même, est une assez vilaine face de lune. Il s'agit de Luce de Coulonces, fille du chevalier Thomas baron de Coulonces, seigneur du Vieux Soucy et de Vaudry, et de Luce de Ferrière, familles connues du côté d'Airan au début du XIIIème siècle. Luce épousa Messire Roger, seigneur de Hotot, en 1242, et mourut en odeur de sainteté. On ne l'appelle plus ici que Ste. Luce (à ne pas confondre avec Ste. Luce martyre du IVème siècle, célébrée le 13 décembre). On raconte que sous la Révolution, le gisant ayant été jeté à l'extérieur de l'église, Luce, quoique de pierre, revint d'elle-même à sa place... (Un saut qui n'est pas de puce!). Place non définitive au demeurant puisqu'en 1862 on l'installa là, où elle semble s'être également plu puisqu'elle y est toujours visible."

    in Randonnées et Patrimoine en Pays d'Auge, T.III, de J. Lalubie (1987).


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  • MACLOU

     

    SAINT-OMER :

    “ Prendre une petite route à droite : sous les hauteurs de Saint-Clair, on peut encore voir les derniers et rares vestiges d'une abbaye autrefois célèbre que l'on appelait Sainte-Marie-du-VaL. Elle était antérieure au XIème siècle. Longtemps l'abbaye fut prospère, mais avec le régime des Commendes, établi sous François Ier le relâchement s'installa chez les moines. Cependant, un abbé, Nicolas Druel d'Angoville, décida de la reprendre en main. Il rétablit l'ordre et fit disparaître les abus. Il mourut en 1720. Après lui, 16 prieurs gouvernèrent successivement l'abbaye jusqu'à la fin du XVIIème siècle. La Révolution devait la détruire définitivement. Elle fut dépouillée de tous ses objets précieux et on peut encore en voir les vestiges dans les églises des environs. La plus grosse cloche, qui devait peser 2 000 livres, fut vendue 300 F à la commune de Clécy par le maire de Saint-Omer. Le grand autel, avec son baldaquin, fut transporté en 1807 dans l'église de Pierrefitte-en-Cinglais. Les stalles de l'abbaye furent emportées dans l'église Saint-Pierre de Caen. Un autre autel en pierre, avec son retable, échut à l'église de La Pommeraye, l'horloge prit le chemin d'Esson. De Notre-Dame-du-Val, il ne reste à peu près rien, si ce n'est les murs de la grange et de la dîme. Une tradition rapporte aussi que les gens qui avaient des furoncles venaient invoquer la statue de saint Maclou qui se trouvait derrière le mur. Saint Maclou guérit les clous  ! ”

    in Guide de la Suisse Normande et ses environs, Éditions Charles Corlet, 1982.


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  • MADELEINE ou MARIE-MADELEINE

    Pénitente du 1er siècle. L'Occident honore 3 Marie sous ce nom : Marie de Magdala ou Madeleine, Marie de Béthanie et Marie la pécheresse alors que l'Orient les distingue. Fête : 22 juillet.

     

    BAYEUX :

    “ La thèse récente de l'abbé Victor Saxer sur le culte de sainte Marie-Madeleine en Occident (17) conclut au rôle primordial de Bayeux dans la diffusion de ce culte, avant Vézelay, puisque, en 1026, la Madeleine de Bayeux était un sanctuaire déjà bien connu, et qu'on y vénérait des reliques de la sainte. M. Lucien Musset, commentant la thèse de l'abbé Saxer dans le tome LVI du Bullelin des Antiquaires de Normandie, émet l'hypothèse de l'arrivée conjointe en Normandie des reliques de saint Georges et de sainte Madeleine, l'église bayeusaine possédant d'ailleurs des reliques des deux saints (18).

    (17) Le culte de Marie-Madeleine en Occident des origines à la fin du Moyen Age. Auxerre, Paris, 1959, 2 vol. in-8° (thèse de théologie de Strasbourg).

    (18) Bull. Soc. Antiq. Normandie, LVI, 1961-1962 (1963), pp. 667-670. ”

    in Le culte populaire et l’iconographie des saints en Normandie – Etude générale – par le Dr Jean Fournée – Société Parisienne d’Histoire et d’Archéologie Normandes, N° spécial des cahiers Léopold Delisle, 1973.

    BAYEUX :

    Concernant ce saint, voir aussi l’article ci-après extrait de : Les saints dans la Normandie médiévale – colloque de Cerisy-la-Salle, 1996 ; Presses Universitaires de Caen, 2000. Chapitre : “ Les reliques de la cathédrale de Bayeux ” par F. Neveux.

    LANDELLES :  

             "Dans nos légendes, la construction d'un oratoire ou d'une chapelle est le plus souvent la conséquence d'un fait miraculeux. Celle de la chapelle Sainte-Madeleine de Landelles est consécutive à l'expiation d'une faute. Avoise, la fille du seigneur des Biards, avait été séduite par la jeunesse et les douces mélodies d'un ménestrel. Elle ne cessait de pleurer sa faute et son imprudence. Peut-être vivait-elle quelque peu rassurée quand sa mère lui promit de faire tout son possible pour retrouver le beau jeune homme. Mais le retour inopiné de son père, parti depuis plusieurs années en Palestine, et qui ramenait les cendres de son fils tué en Terre Sainte, mit Avoise dans le plus grand émoi. Elle n'oserait jamais faire l'aveu de sa faute à son père. Un matin, elle se précipita par la fenêtre de sa chambre dans les fossés de la forteresse. Quand elle reprit connaissance elle était couchée chez sa nourrice, au moulin du château, où l'avait portée un inconnu. Des soins assidus la ranimèrent et elle apprit qu'elle pourrait demeurer la le temps qu'elle désirait. Mais résolue à faire pénitence elle quitta la maison de sa nourrice où elle était restée ignorée des siens pour mener une vie de solitaire. Pendant ce temps, sa mère affligée par la mort de son fils et la disparition de sa fille, décéda quelques semaines plus tard, et son père désespéré se retira au couvent de la Couture au Mans. C'est en ce temps qu'un ermite vint s'établir sur le territoire de la commune de Landelles, dans une grotte au fond d'un bois. Il vécut là une vie faite de jeûnes et de méditations. Dix années s'étaient écoulées quand un religieux se présenta à l'entrée de la grotte de l'ermite. Ce dernier n'eut pas la force de le recevoir. Il était dans un état de faiblesse extrême et s'étant traîné, avec peine, au pied de la croix il y était resté prostré. Le religieux entra, s'approcha du malheureux ; lui releva la tête et lui donna à boire. C'est alors que l'ermite reprenant connaissance lui dit : "Dieu vous amène bien à propos, que son saint nom soit béni. Les fautes de ma vie m'ont enveloppé de cette bure. Les veilles et les prières n'ont pu réparer les maux que j'ai causés. De grâce, ministre du Rédempteur, puisque vous êtes malheureux aussi et étranger, permettez-moi de déposer en votre sein le dernier aveu et le cruel secret de ma longue pénitence". Réunissant ses forces l'ermite se disposa à recevoir le pardon suprême. Mais à peine put-il commencer sa confession que le religieux étreignant le moribond s'écria : "Assez, assez, Dieu t'a pardonné et ton père témoin de ton repentir a retrouvé sa fille". Avoise succomba bientôt. Elle avait reconnu son père, obtenu son pardon et le calme était revenu en son âme. Après avoir rendu les derniers devoirs à sa fille, le moine fit élever sur l'emplacement même de l'ermitage une chapelle vouée à Sainte-Madeleine-Repentante, une chapelle qui devint le lieu de nombreux pèlerinages".

    in Légendes de Basse-Normandie d'E. Colin (1992).

     

    “ Les reliques. On n'imagine guère de nos jours de lieu de culte d'un saint sans sa statue, son "image". Au XIe siècle, il y avait des peintures murales mais pas de statues en ronde-bosse. Par contre il y avait des reliquaires. On sait que, fuyant les pirates Vikings, moines et clercs de nos diocèses emportèrent avec eux, et souvent fort loin, les corps saints de leurs monastères et églises. C'était pour eux des trésors plus précieux encore que les vases sacrés et autres richesses mobilières. Une des conséquences; de cet exode fut de propager, à grande distance le culte de plusieurs saints pré normands dont l’audience serait peut-être restée régionale. Le cas le plus extraordinaire fut sans doute celui du Cotentinais saint Marcoul, devenu à Corbény, non loin de Reims, saint dynastique. La dispersion au loin des châsses fut cruellement ressentie lors de la réorganisation religieuse du duché. Pas de culte possible sans reliques. Or la “récupération ” s'avéra très difficile. L'abbaye Saint-Ouen de Rouen eut la chance de se foire restituer, dès le Xe siècle, le corps de son saint patron, et cela explique certainement son importance comme lieu de pèlerinage au XIe siècle. Quelques corps saints avaient pourtant été "oubliés" in situ. Quelle aubaine de les retrouver après la tourmente. Ce fut le cas de saint Evroul dont le corps fut rependant volé par Hugues de France en 946 et emporté à Orléans. Les moines du Mont-Saint-Michel retrouvèrent le corps de saint Aubert vers 1012. Ceux de Saint-Wandrille, en 1026, le corps de saint Wulfran. dont la châsse parcourut le diocèse lors des grandes épidémies médiévales. On retrouva saint Contest à Bayeux, saint Sever au lieu qui porte son nom ; mais un commando venu de Rouen le transporta à la cathédrale métropolitaine. Les rapts de reliques furent choses courantes, masqués par de pieuses légendes, par exemple la châsse qui se fait trop lourde pour aller plus loin d'où l'origine du culte de saint Hildevert à Gournay-en-Bray. Et puis il y eut des supercheries : le pauvre évêque de Bayeux, Odon de Conteville, frère utérin du duc Guillaume, se vit attribuer par les gens de Corbeil, les restes mortels d`un paysan, alors qu'il attendait le corps de saint Exupère. L'évêque de Sées, plus heureux, réussit à se faire restituer les ossements de saint Latuin, son premier prédécesseur que conservait l’église d’Anet, mais cela seulement en ... 1970 !

    Finalement on dut, un peu partout, se contenter de parcelles osseuses. Les corps saints, partis intacts au IXe siècle, furent véritablement dépecés. Les châsses firent place aux reliquaires. Notons que les premières statues en ronde-bosse furent presque toutes des reliquaires, telle celle de sainte Foy à Conques. Mais, grâce à cette fragmentation, devenue courante et universelle, la Normandie vit arriver des reliques de saints qui lui étaient totalement étrangers, et ce tut l'origine d'un mouvement d’importation qui allait se poursuivre tout au long des siècles. Ainsi s'implantèrent chez nous au XIe siècle les cultes de sainte Catherine, de sainte Barbe, de sainte Madeleine, de sainte Foy, de saint Valentin, de saint Blaise. C'est l'époque où les monastères commencèrent à se constituer leurs trésors de reliques, le Mont-Saint-Michel par exemple, comme l'indique Robert de Torigni. ”

    In Guillaume le Conquérant et son temps - catalogue d’exposition – Art de basse-Normandie n°97 – Hiver 1987-1988.


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